La maison
à l’heure
de mon songe
demeure
comme elle fut
Voici à mes pieds
le tapis persan
à gauche
devant le tourne-disque
qui chantonnait
dans la nuit
pendant l’Occupation
le canapé profond
où ton mari s’endort
plus loin la crédence
où se rangent
les tasses à thé
et les beaux verres
d’apéritif
plus loin encore
la table orientale
sur laquelle
l’on dispose
une coupelle
de biscuits roses
à prendre
après ton insuline
et là-bas
suspendue
entre seconde
et soupir
la lumière
de septembre
qui dore
tes mèches
blanches
Il est facile
d’entrer
dans la demeure
de l’enfance
Il suffit
d’éclairer
le petit couloir
de la mémoire
avec une lueur
de silence
Géraldine Andrée