Dans mon rêve,
une abeille
venue du jardin
de mon enfance
traverse
le temps,
les deuils,
les douleurs
pour se poser
sur mon bouquet
d’aujourd’hui.
C’est une abeille
vive,
une étoile
qui appartient
à jadis
mais dont la lueur
subsiste
au coeur
de l’été deux mille dix-huit.
Abeille
vibrante,
virgule
dorée
dans la page
blanche
de l’espace,
qui a dit
que les fantômes
étaient pâles
et faits d’un long
tissu de silence ?
Toi,
tu bourdonnes,
tu luis,
tu récoltes
les pollens
de mon enfance
que tu m’apportes
en un battement d’ailes
pour que mon âme
devienne
du miel
blond
comme l’éternité
que chaque belle
saison
renouvelle.
Géraldine Andrée