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Le Tour de France

Le Tour de France a toujours été pour moi le signe délicieux que les vacances commencent.


Il me revient certains Tours de France de ma vie.


Le Tour de France que mon oncle d’Annecy regardait tout l’après-midi. La pluie de l’orage se déversait sur la maison pendant que s’alternaient à la TV les pentes ensoleillées


Le Journal du Tour de France après les informations, au moment où l’on versait la première goutte de porto dans le coeur creusé des melons de Méditerranée


Le Tour de France qui est passé tout près de chez moi alors que j’habitais à D, dans le Nord. J’étais accaparée par l’attente d’un amoureux qui vint très tard. J’entendais les cris d’encouragement et je me sentais clandestine dans mon petit studio. J’aurais dû être dehors


Le résultat du Grand Vainqueur du Tour de France que clamait un transistor par la fenêtre ouverte, dans un village du Loiret. La chaleur nous avait invités à nous installer en terrasse et à remettre la visite des châteaux au lendemain


La voix du chroniqueur du Tour de France qui s’accélérait pendant que l’on ôtait doucement les grains de sable accrochés à la peau. C’était à Bray-Dunes ou ailleurs


Puis, cette coupure de vieux journal retrouvée dans la maison de mon grand-père, et qui était tombée par hasard sur les cartons du déménagement. Il y était relaté un Tour de France datant de plus de quinze ans. J’imagine mon grand-père le lisant, tout près de son café, avant de retourner jardiner. Où étais-je ? Peut-être juste à côté, occupée à habiller ma poupée.


Il me semble, même si je peux me tromper,

que mon enfance a été

un long été

que je continue aujourd’hui encore

à traverser.


Géraldine Andrée