Je me surprends à songer
en ma solitude
que tu es parti pour le Sud.
Tu ne dois pas voir
le temps passer
à te baigner
et je m’entends te dire
pendant qu’ici, je dois vivre :
– Ne t’éloigne pas trop de la rive !
Ou alors tu fais une sieste
à l’ombre du grand cèdre
du Liban…
C’est pour cela que dans mon rêve
je t’entends respirer
au rythme des feuilles
que berce le vent,
au bord de ma fenêtre
laissée entrouverte…
Parfois, je m’adresse à toi
en guise de reproche :
– Pourquoi tu ne m’écris pas ?
Enfin, ce n’est peut-être
pas de ta faute !
La Poste est lente
en cette longue
période de vacances !
Et je retourne
à mes autres lettres
qui ne te concernent pas
et qui, elles, sont prêtes
à l’envoi.
Puis, je me console
en songeant
qu’après un certain nombre
d’étés
que je méconnais encore,
la solitude
me dira
de sa petite voix :
Le temps est passé.
Tu peux me laisser
dans cette chambre
et partir,
le coeur léger,
pour le Sud.
Géraldine Andrée