Il faudra que j’écrive, un jour, sur tous les actes que j’accomplis alors que j’écris, que j’en fasse la liste :
poser ma plume et aller me préparer un café, vérifier si la brèche dans la toiture ne s’est pas aggravée, décrocher le téléphone qui sonne, ouvrir la porte au chat qui miaule, combler d’autres brèches – psychologiques, émotionnelles – créées par les demandes d’autrui ou les exigences des choses quotidiennes,
puis retourner à la légèreté de ma plume, reprendre la temporalité hors du temps de mon récit, m’envoler même si je suis toujours présente – Oh ! Ne pas partir très loin ! Juste dans le ciel de la page !
Il faudra que je réponde, un jour, à cette question :
L’écriture s’intègre-t-elle à la vie
ou la vie s’intègre-t-elle à l’écriture ?
Peut-être qu’il faut que je vive et que j’écrive encore,
que j’écrive et que je vive encore,
pour noter une réponse dont je sois sûre…
Géraldine Andrée