Publié dans Le temps de l'écriture, Un troublant été

La page Atlantique

Rester un instant
tout au bord
du grand large
Avoir un peu peur
de cette absence
de repère
de cet infini possible
d’où point l’aurore

Partout c’est le blanc
du Nord
Tu peux prendre
l’immensité
qui s’offre à toi
dans tous les sens
et t’éloigner ainsi
du monde

Alors tu avances
vers l’espace
qui t’attend
Tu apprivoises
la ligne
ondulante
d’une vague
qui te frappe
au cœur

La profondeur
t’est désormais
abordable
toi qui n’y croyais pas
et si tu te baignes
davantage
dans le creux
que laisse
un silence

tu perçois
une algue
cette phrase
qui tremble
et se dilate
sous tes doigts
quand tu l’attrapes
en plein voyage

Enfin tu y es
sur la page
Atlantique

Géraldine Andrée