Toute ma vie, je continuerai à écrire. Rien – aucune calomnie, aucun dénigrement, aucun mépris, aucune jalousie – ne me fera changer d’avis. On n’arrête pas ainsi le mouvement du sang.
J’ai bien conscience que le temps est de l’encre et que, mot après mot, je vieillis comme Philippe Jaccottet l’a dit.
Mais on ne dévie pas le fil d’une phrase qui se dévide doucement vers sa destinée : le point annonçant la majuscule suivante.
Je n’écris pas pour un quelconque hommage posthume que l’on déclamerait d’une voix vibrante.
J’écris pour laisser une trace frêle sur la page, comme celle d’une patte d’oiseau qui se pose en silence dans la neige.
Géraldine Andrée