Tu es parti pour de grandes vacances.
Et je n’ai pas l’adresse de ta demeure.
Les jardins ont-ils les mêmes lueurs qu’ici dans l’ombre ?
Les rivières sont-elles profondes ?
Peut-on y lire la même carte du ciel que celle posée sur notre monde ?
Je vois, les yeux clos, les traces de tes pas sur le chemin qui mène à la vaste résidence
et je rêve que j’y mets mes pas.
C’est ainsi que j’avance.
Ton congé est sans retour.
Il n’y a pas sur le calendrier
un seul jour à entourer de rouge,
parce que tu pourrais prendre l’avion en sens inverse.
Là où tu séjournes, il n’y a pas d’adresse.
Alors, je détache
de mon journal intime
une page :
comme sur du papier à lettres,
je note la date,
deux initiales
pour l’énigme
du lieu,
mon prénom
puis j’entre dans mon coeur
pour écrire un message
que je signe
de ton nom
et dont la danse
s’achève
dans une ultime
étoile
d’encre.
Géraldine Andrée