Dévoilement : L’Art d’Exposer Votre vie
La réception d’une biographie
Votre biographie est terminée mais, en vérité, tout commence. La fin de l’écriture de l’ouvrage marque la révélation de vous-même aux yeux de vos proches, de vos amis – voire de la société entière, si la biographie est publiée. Le temps du dévoilement est venu. Bien souvent, le narrateur est traversé d’enthousiasme et de peur. Il est pressé de montrer le livre et il en retarde l’échéance. Et cela se comprend… Quoi de plus intimidant que la réaction (ou le jugement d’autrui) vis-à-vis de l’œuvre la plus intime qui soit : celle d’une vie ?
Je peux vous accompagner pendant cette étape cruciale en présentiel ou à travers ce billet.
- Lorsque vous donnez à lire votre livre de vie, vous livrez à vos lecteurs vos sentiments les plus profonds, vos souvenirs les plus vivaces, vos sensations les plus puissantes. Épreuves et joies ne sont plus secrètes, désormais. On sait ce que vous avez traversé, vécu, surmonté et comment. Vous donnez à voir vos parts lumineuses et vos parts d’ombre. Ces confidences peuvent susciter beaucoup de bienveillance dans votre entourage, rééquilibrer des relations chancelantes, raviver des passions que vous croyiez éteintes, renouer des liens qui semblaient distendus. Et c’est tant mieux ! C’est le signe que la biographie aura véritablement accompli son œuvre de cohésion (familiale ou amicale).
- Il est néanmoins des situations où donner à lire le livre de votre âme peut provoquer un sentiment de recul de la part d’autrui. Sachez que cela est tout à fait normal. On ne connaît jamais totalement quelqu’un et les personnes les plus proches peuvent être déroutées par ce que vous leur confiez car elles ne vous connaissaient pas sous cet angle : « Quoi ? Tu étais si fougueuse quand tu avais trente ans ? Je ne savais pas que tu as osé t’échapper à Venise avec ton fiancé, en désobéissant à tes parents ? Toi qui as l’air si sage, si calme… Eh bien ! » Ne vous inquiétez pas mesure. Il faut que les autres s’habituent au nouveau miroir que vous leur tendez. Et, en se familiarisant avec votre biographie, peut-être se reconnaîtront-ils dans vos mots. Ils verront ainsi leur propre reflet. La narration de votre existence, le tracé de votre évolution, votre cheminement intérieur leur dévoilent des parties de leur être qu’ils s’étaient eux-mêmes cachées, les parts d’ombre, comme dirait Jung. « Impose ta chance, sers ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder ils s’habitueront. » déclare le poète René Char. Dans ce cas aussi, la biographie aura mené à bien une autre de ses visées : la visée cathartique. L’objectif de l’écriture est, en effet, d’en dire autant sur l’auteur que sur le lecteur.
- Je dois cependant vous avouer que vous pouvez être confronté à des situations nettement plus difficiles, lors de la réception de l’œuvre de votre vie. Il est des cas où l’entourage se montre très critique sur la réalisation de votre travail – en particulier sur le déroulement de la narration et l’exactitude avec laquelle les faits sont transposés. « Cela ne s’est pas passé comme ça ! », « tu t’es trompé à la page 1, l’épisode de la foire se situe avant la visite chez grand-mère ! » Ne vous laissez pas désarçonner par ces critiques. En effet, la frontière entre la mémoire et l’inconscient est frêle. Et personne ne peut prétendre à l’objectivité parfaite dans la manière de relater des événements. Une biographie est et sera toujours subjective parce que votre mémoire est sélective. Elle ne retient dans ses filets que ce qui vous touche sensoriellement ou émotionnellement. C’est ainsi que vous serez plus réceptif au parfum du dahlia qu’à l’éclat des couverts en argent, lors du mariage de votre nièce. Et ce sera l’inverse pour votre sœur. Écriture et affectivité sont profondément liées. Pour cette raison, une biographie est toujours peu ou prou romancée. La dimension romanesque classe cette catégorie d’écriture dans un genre véritablement littéraire : l’autofiction. Que certaines remarques déstabilisantes ne mettent pas en doute la réussite de votre projet : livrer votre univers ; montrer le cheminement unique de votre mémoire sur la feuille ; permettre à ceux qui ouvriront l’ouvrage de participer à votre introspection.
- D’autres réactions particulièrement hostiles peuvent se déclencher. Je ne vous le souhaite pas, mais sachez qu’un homme averti en vaut deux. On peut, par exemple, vous reprocher de manière virulente d’avoir omis de citer le nom de telle personne, d’avoir occulté tel protagoniste dans votre histoire, d’avoir passé sous silence tel épisode important pour votre interlocuteur. Sachez que lorsque vous vous lancez dans le projet d’écriture du livre de votre vie, nous en dessinons la trame ; nous en définissons la visée ; nous en cernons l’objectif. Aussi n’y a-t-il guère d’intérêt à mentionner tous vos amis d’enfance si votre biographie concerne votre mariage, votre accouchement, ou un certain traumatisme et son processus de résilience, les étapes de la guérison de votre cancer. Si vous souhaitez principalement dédier votre livre à la mémoire de vos grands-parents, à quoi cela sert-il de décrire longuement des réceptions professionnelles ou des réunions entre amies ? Si la réception de la biographie est l’étape cruciale du dévoilement de ce qui vous est le plus intime et le plus cher, elle représente également l’opportunité de faire tomber les masques de certaines personnes de votre entourage et, d’une certaine façon, de rétablir des relations authentiques avec celles avec lesquelles vous entretenez de réelles affinités – en laissant tomber les autres. En osant écrire ce qui est vrai pour vous, vous apprenez enfin à vivre selon votre vérité.
- Bien sûr, si votre biographie répond à une demande familiale, il paraît fort pertinent de ne léser ou ne blesser personne. L’objectif d’une biographie est de réunir, voire de resouder les membres d’une famille, non de les diviser. Si vous éprouvez, cependant, le besoin d’avouer des choses qui vous concernent intimement, je peux créer avec vous votre livre personnel, qui constituera votre exemplaire unique. Si le projet biographique est à l’initiative de votre seule requête, l’occasion est unique de réaliser un travail d’introspection par le biais de l’écriture. Votre livre sera donc l’équivalent d’un journal intime. Enfin, je peux vous accompagner si vous êtes désarçonné par les diverses réactions de votre entourage à la réception de l’œuvre de votre vie. Et si vous les subissez comme de profondes blessures, nous pourrons les cicatriser grâce à quelques séances d’écritothérapie.
Dans tous les cas, je demeure présente comme je l’ai été lors de l’écriture, pour vous accompagner dans la seconde et palpitante aventure qu’est la réception de votre biographie.
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Géraldine Andrée
