Toute petite, j’aimais laisser dans le couloir, à mon retour de promenade,
des feuilles, des pétales, des cailloux, des grains de terre et de sable
qu’avaient recueillis mes pas.
C’étaient les traces
de tous les passages
que j’avais rendus possibles.
Bien sûr, je me faisais gronder,
et je devais promettre de ne plus recommencer,
sous peine d’être privée de promenade.
Alors, j’ai ouvert un cahier pour semer avec mes mots
les feuilles, les pétales, les cailloux, les grains de terre et de sable
de mes promenades.
Ma page est devenue chemin
au rythme de ma main,
et depuis, chaque matin,
j’écris
comme je me promène,
de plus en plus loin.
Géraldine Andrée