Choses qui ne durent qu’une saison :
des sandales et une robe d’adolescente, un chapeau de paille, un magazine acheté au kiosque de la plage, une pivoine, un amour de vacances…
Tout se défait, se froisse, s’effiloche, se dégrafe, se flétrit, se déchire.
Il n’y a qu’une chose chère à ton âme qui dure peut-être une éternité :
ce poème que tu écris en larmes
en souvenir de l’amant que tu ne reverras plus,
et qui a pourtant cueilli en toi
la corolle du lilas ;
ce poème que tu composes
pour toi seule
dans ton carnet blanc
et que tu entoures
d’une treille de roses,
tandis que tes parents ferment
les volets de la villa
pour une année entière ;
ce poème dont la feuille
éclairera ta chambre
lorsque tu ouvriras la porte
sur les vacances suivantes
– comme une étoile morte
depuis longtemps.
Géraldine Andrée
