Je me souviens d’avoir envié par longs épisodes au cours de ma vie la vie d’autrui.
Je me souviens d’avoir intensément désiré vivre la vie de quelqu’un d’autre qui me semblait plus gâté que moi.
Puis, avec le temps, en côtoyant régulièrement cette personne, j’ai découvert, comme le dit l’expression populaire, que « l’herbe n’est pas plus verte de l’autre côté. »
J’ai appris que chacun a son lot d’épreuves et de de joies, de peines et de réjouissances, de malchances et de chances.
Et j’ai fait mienne la phrase de l’héroïne du très beau film Quelques heures de printemps qui, à la question qui lui est posée
Que pensez-vous de votre vie ?
répond avant de mourir
C’est ma vie ! C’est tout ! Pas celle de quelqu’un d’autre ! C’est ma vie !
J’ai aimé cette réponse dont je veux faire un poème dans mon cahier intime :
C’est ma vie, ce jardin qui s’allume à l’aurore, à quelques pas de chez moi !
C’est ma vie, l’étoile sur le toit d’en face !
C’est ma vie, la lumière sur mes mains pendant que j’écris ! Ce quatuor que j’écoute en ce moment même, ce bon verre de vin quand je lis !
C’est ma vie, mon pas qui résonne dans la petite ville, les dimanches d’été !
C’est ma vie, les persiennes bleues de la sieste !
C’est ma vie, le parfum de vacances qui s’exhale en hiver du flacon violet acheté non loin de la plage !
C’est ma vie, la lune que je regarde avant d’aller dormir, les couleurs de mon arbre préféré qui se balance au vent et qui me fait fête avec tous ses reflets à chaque instant !
C’est ma vie, mon souffle qui coule de source à fleur de mes lèvres, le murmure de mon sang apaisé après la peur ou la colère, les larmes jaillies de mon rire !
C’est ma vie et même s’il me manque beaucoup de choses, je sais que j’ai la voix et la foi pour prononcer au quotidien cette phrase toute simple qui comprend en trois mots hier, aujourd’hui et demain :
C’est ma vie !
Et c’est la vôtre aussi !
Géraldine Andrée