On a fermé la grille.
Le jardin se retrouve seul.
Aucun pas ne pousse les feuilles
qui vont au gré du vent.
Les fleurs laissent choir
sur l’herbe brune
des pétales roux
que personne ne peut voir.
Pourtant, hier encore,
des jeunes filles en short
sirotaient à la paille
le lait des jours.
Et les parasols
donnaient à l’ombre
un contour
d’or.
L’arrosoir débordait
de la pluie des orages
dans laquelle un insecte
baignait ses ailes
et que l’on versait plus tard
sur les roses
rougies par le soleil
du mois d’août.
Mais aujourd’hui,
le jardin est seul.
Aucun promeneur
n’en franchit le seuil.
Si je prends ma plume,
ce soir,
c’est pour faire présent
au jardin
de la mésange
qui se cache
quelque part
dans mon souvenir
et parce que j’ai bon espoir
que ce poème
fasse renaître
en quelques
strophes
toutes les feuilles
qui entourent
son chant.
Géraldine Andrée