Elle arrive
dans un nuage
d’or,
la bibliothèque
de la plage
et l’on peut suivre,
les pieds nus,
la trace
de sa venue
dans le sable
jusqu’à ce qu’elle cale
ses roues.
La voilà
qui ouvre
ses volets de bois
à la vue
et à la joie
de tous.
Et nous accourons
pour une autre
promenade
après notre baignade,
la peau encore
étoilée de sel,
l’esprit ivre
du souffle
de la mer.
L’escalier étroit
craque
sous nos pas.
À l’intérieur,
le silence
déploie
en un instant
son éventail
de pages.
Entre les étagères,
le petit Rémi
vient
à notre rencontre
sur son chemin de pluie
et il s’exclame
devant notre âme
qu’il a reconnue :
-C’est toi, ma famille !
Dans un ouvrage
à la couverture
brune,
Heidi danse
sur un rayon de lune,
chargée d’un bouquet
d’edelweiss
cueillis tout en haut
du monde.
Et dans un livre
brillant
comme une enluminure,
Jean Valjean
nous présente
Cosette
qu’il tient
par la main
à travers le temps.
Là-bas, au large,
la mer blanche
célèbre
le bon choix
de chacun
avec ses paillettes
qu’elle accroche
aux embruns.
Il est l’heure
de s’en revenir
sur sa serviette
multicolore,
de disperser
les grains
de sable
espiègles
qui cachent
les mots.
Vois comme le vent
tourne lui-même
nos pages !
Il nous invite
à lire,
à nous en aller
plus loin
avec nos héros
ou nos héroïnes,
avant que la vague
ne roule vers nous
et ne signe
la fin du jour
alors que l’histoire
commence…
Géraldine Andrée