À la fin
j’accepte
que mon poème
devienne
un oiseau
détaché
de ma plume
بالنهاية ساقبل أن تصبح قصيدتي عصفوراً منفصلاً عن ريشتي (قلمي)

Tableau : Samoukan Assad, peintre syrien, Digital Art, Lattaquié
Poème : Géraldine Andrée, poétesse lorraine, Nancy
À la fin
j’accepte
que mon poème
devienne
un oiseau
détaché
de ma plume
بالنهاية ساقبل أن تصبح قصيدتي عصفوراً منفصلاً عن ريشتي (قلمي)

Tableau : Samoukan Assad, peintre syrien, Digital Art, Lattaquié
Poème : Géraldine Andrée, poétesse lorraine, Nancy
Plus que des événements
la biographie peut être
le témoignage
du souffle du vent
qui mélange
les couleurs
de la colline
à la fenêtre
de jadis
demeurant
ouverte
aujourd’hui
et elle peut laisser
pour ciel
une page
aux ailes
de la mésange
recueillie pendant l’enfance
et qui prête
son bleu à l’encre
en chemin
Géraldine Andrée
Il est bien d’écrire que c’est une journée magnifique.
Il est conseillé de noter dans son cahier des termes positifs pour attirer encore davantage de choses positives et de lecteurs.
Mais qu’est-ce qui est magnifique ?
Le jardin si vert et tout gorgé de feuilles odorantes après l’orage ?
Les guêpes follettes autour des figues ouvertes ?
La perspective d’une sieste, chapeau sur les yeux, dans la fraîcheur bleue de l’ombre ?
L’épaule de l’amant(e) tout près de la sienne ?
La sève qui bat sous la peau tandis que les enfants se poursuivent en riant ?
Le goût du sel de la dernière vague du matin qui subsiste sur les lèvres avant qu’un baiser ne l’efface ?
Le bonheur qui se passe de mots ?
Oui, qu’est-ce qui est beau ?
Evoquer, touche près touche, les instants uniques de cette journée.
Une couleur exprimée dans un simple adjectif amène une note, une senteur, une saveur, un frôlement.
Caresser le temps avec chaque grain du papier
de telle sorte que le lecteur inconnu de demain
soit, comme devant un tableau,
l’auteur de ces mots :
« C’est magnifique ! »
Géraldine Andrée
