Du jardin qui fut,
il ne reste rien :
pas un pétale,
pas un parfum,
pas une brindille,
pas un brin d’herbe,
pas une feuille,
pas un grain.
Du jardin
qui allume
tous ses feux
dans le matin,
il ne reste rien.
Personne
aujourd’hui
n’a souvenance
du silence
aux pas
de chat
qui écarte
les branchages,
de la blanche
vasque
où tremble
le mirage
des ramures
sans qu’on entende
leur murmure.
Personne ne sait
le vert incendie
de la tonnelle
au mois de juillet,
et la lune
qui pose
son rayon roux
sur les roses d’août.
Qui connaît
encore
ces ombres
d’or
qui s’allongent
à l’heure
où l’on dresse
la table dehors ?
Qui garde
mémoire
des fleurs
rouies
en automne,
dernier éclat
avant l’oubli,
et du givre
qui luit
pour les Fêtes
de toutes
ses paillettes
sur la treille
nue ?
Du jardin feu,
il ne reste rien.
Pas une trace
de l’allée
qui mène
les visiteurs
à La Demeure.
L’asphalte
de la Zone
a tout effacé.
Mais il est
une trace
qui résiste
et qui prouve
que le jardin
existe
dans les songes
tus
de chacun,
ce poème
qui vous invite
à le suivre
jusqu’à
la grille
ouverte
sur le seuil
d’une enfance
qu’une seule
bribe
de souvenir
délivre
du deuil
par la grâce
définitive
d’un soupir…
Géraldine Andrée
Tous droits réservés@2018