Le plus beau poème
est celui qui me comprend
à travers le temps
Géraldine Andrée
Le plus beau poème
est celui qui me comprend
à travers le temps
Géraldine Andrée
Il est des poèmes qui nous sont destinés.
On les découvre, un jour d’enfance, à la lumière d’une classe en hiver
ou au détour d’une rangée de livres, dans le croisement des silences d’une bibliothèque.
Ils nous touchent car ils nous parlent de notre vie et ils nous regardent comme des amis.
On se reconnaît dans l’évidence de leur printemps.
Puis on les oublie
parce que c’est ainsi, qu’il faut avancer de page en page.
Mais bien plus tard – le nombre d’années ne compte pas -,
les poèmes que l’on a aimés nous retrouvent
et l’on sait qu’ils n’ont pas oublié notre âme qui s’est émue pour eux .
On les comprend, on les entend, on leur sourit comme lorsqu’on était enfant.
Le temps n’a jamais passé.
Il est des poèmes qui sont nos astres de vie
et qui nous reviennent au coeur le plus profond de nos nuits
parce que nous sommes destinés à leur éternité.
Géraldine Andrée
Que puis- je dire de ma vie ?
J’écris.
J’avance.
Je confie comme tout promeneur ma trace
au sable, à la terre, à la neige,
et au vent qui contient tout les souffles possibles
pour la répandre
grain après grain
dans l’espace.
Géraldine Andrée
ET CELA ME PLAÎT !
Géraldine Andrée
je pose en me levant ma main sur la page
comme on pose son pied nu sur le carrelage.
J’ai la certitude alors de m’incarner dans mes mots,
ici et aujourd’hui,
paume contre feuille,
grain contre grain.
Je suis le mouvement de l’écriture,
ce silencieux murmure,
qui suit son propre chemin.
Géraldine Andrée
Ecris-toi des lettres, le plus souvent possible !
Prends du beau papier, du vélin doux pour ta plume.
Inscris ton nom tout en haut de la page commençant par Cher(e)…
Demande de tes nouvelles. Décris comment tu te portes. Confie tes peines, tes joies, tes espoirs ; ce qui te met du baume au coeur ou te bouleverse.
Raconte tout ce qui a de la valeur à tes propres yeux, ce rayon de soleil sur ta chaise, le bâillement de ton chat qui te permet de voir sa langue rose, la floraison de la plante que tu aimes. Inscris tes projets comme s’ils étaient déjà actuels pour t’encourager à les réaliser pleinement.
Donne-toi des conseils venus de la source la plus sûre de toutes les connaissances : ton âme. Adresse-toi à toi avec bienveillance, générosité, non-jugement. Partage avec toi les moments de grâce ou de doute. N’oublie pas ! Tu es cet(e) ami(e) intime qui t’écrit !
Ensuite, plie la lettre ; glisse-la dans une enveloppe ; colle un beau timbre ; note avec soin tes coordonnées.
Quand tu recevras cette lettre quelques jours plus tard, ouvre-la lentement. Ecoute crépiter le papier qui se déchire, se déplie. Regarde la lumière du matin se refléter dans l’encre des phrases qui t’apaisent et t’orientent sur ton chemin d’aujourd’hui.
Toi, lisant et écrivant à la fois,
ne sens-tu pas comment
la partie vivante de toi-même,
s’adresse à cette autre partie
vibrante elle aussi,
en attente
d’être lue, reçue, comprise,
accueillie ?
Ecris-toi des lettres le plus souvent possible !
Géraldine Andrée
Très chère TOI,
Je te remercie d’avoir vécu jusque là et aussi d’avoir survécu. Tu étais faite pour la Vie et tu l’as maintes fois prouvé. En toi, il y a eu la volonté de te lever, de marcher, de continuer. Ta naissance ne fut guère prometteuse durant les premiers jours mais de cette naissance tu as pu renaître pour faire en sorte que je sois celle qui t’écrit ce soir.
Je te remercie d’avoir pris très tôt des couleurs pour écrire, d’avoir fait de chaque jour difficile à vivre un poème à part entière.
Je te remercie d’avoir eu une vie intérieure. Grâce à toi, je sais que j’ai un pays secret à conquérir avec plaisir, un jardin à protéger des invasions d’autrui pour que de merveilleuses fleurs puissent éclore, une terre qui me révèle chaque jour un peu plus de sa paix et de son abondance.
Je te remercie de m’avoir aidée à rompre avec des relations toxiques, des gens qui ne me convenaient pas pour mener une existence plus en accord avec mes valeurs. Tu m’as montré le chemin de la vérité et de la fidélité envers quelqu’un d’essentiel : Moi. Tu m’as appris à ne pas à me négliger, à être libre, à me donner la priorité pour irradier. Grâce à toi, j’ai su métamorphoser mes larmes en étincelles.
Je te remercie de m’avoir donné des ailes pour les voyages, les connaissances, la créativité. Aujourd’hui, j’ai acquis plus de confiance et je découvre le monde avec les pas de l’enfance. Un jour, tu m’as placée sur le chemin de la spiritualité. Tu as fait apparaître dans mon miroir d’autres visages, des facettes multiples de moi-même, héritages de mes ancêtres mais aussi d’autres vies si riches de leurs échecs et de leurs réussites !
Je te remercie de m’avoir invitée à déménager quand le temps était venu, à m’adapter au rythme naturel du changement, à avoir plusieurs vies en une. J’ai appris par toi à donner tout son sens au mot Phénix.
Je te remercie de m’avoir rendue sensible aux synchronicités, aux signes que la destinée place sur ma route. Je te remercie de m’avoir guidée vers de vrais amis après m’avoir généreusement libéré de l’espace et du temps.
Tu as toujours été là, dans les bons comme dans les mauvais jours. Je sais maintenant le mouvement de la lumière, le doux élan de la vague, le souffle qui se prolonge jusqu’au pas suivant, la générosité de mon regard envers un seul instant.
Je te félicite d’avoir tout mis en oeuvre, parfois doucement, parfois vivement, pour que j’advienne telle que je suis… Ici et Maintenant.
Toi et moi, nous continuerons à travailler en partenaires.
Je te serre sur mon coeur.
Ta soeur,
cette autre TOI-M’AIME.
Et Vous ?
Géraldine Andrée
Géraldine Andrée
Tu me regardes toujours sur la photo,
que je me décale à gauche ou à droite,
que je reste assise ou que je me lève,
que je m’approche ou que je m’éloigne,
que je rêve ou que je sois consciente des épreuves de mes veilles,
tu me regardes.
Et même lorsque je me tourne vers la fenêtre
pour écrire sans te voir,
pour ne faire confiance qu’à ma mémoire,
tu me regardes à travers ces mots
qui brillent dans leur encre noire.
La page est ce cadre
où m’apparaît
à chaque reflet du jour
ton visage.
Je n’ai alors
plus le droit
de te juger sans égard
car il me semble
que je vois les choses
qui nous entourent
avec ton regard.
Géraldine Andrée