Certains soirs,
lorsque la vie
m’est peine,
je confie
mon âme
à un poème
qui se confie
à mon âme
et même
si personne
ne le sait,
ce silence
qui tremble
dans la flamme
d’une bougie
en témoigne.
Géraldine Andrée
Certains soirs,
lorsque la vie
m’est peine,
je confie
mon âme
à un poème
qui se confie
à mon âme
et même
si personne
ne le sait,
ce silence
qui tremble
dans la flamme
d’une bougie
en témoigne.
Géraldine Andrée
Lorsqu’il n’y a plus personne,
je m’entoure de mots
tels que « jardin », « lumière »,
« beauté », « source »,
« enfance »,
des mots qui éclairent
mon regard
quand ils voyagent
de la page
à mes lèvres,
des mots
dont le murmure
précède
le poème
et qui deviennent
enluminure
du silence.
Géraldine Andrée
Comme nous ne pourrons plus jamais nous revoir,
je te laisse apparaître
à travers ces mots que je t’adresse
et qui me regardent sous la lampe du soir.
Géraldine Andrée
Un jour j’ai eu envie de partir loin
Mais je n’avais pas assez d’argent pour acheter un billet longue destination
Alors j’ai ouvert mon cahier brun
Qui était à portée de main
Mot après mot j’ai fait mon voyage
J’ai tracé mon chemin
J’ai franchi la ligne qui me séparait
De ma liberté de ma vérité de ma beauté
J’ai trouvé mon élan
J’ai déployé mes ailes dans le blanc
J’ai créé mon horizon
Et j’ai rencontré un pays si secret
Qu’il ne figure sur aucune carte du monde
Pas même un point ne le désigne
Seul un poème peut le rejoindre
Parce qu’il porte mon prénom
Géraldine
Toute petite déjà, j’imaginais ainsi la fin de mon livre de vie :
je plaçais en dernière page l’image d’un bouquet de fleurs.
Tout se terminait bien.
L’oeuvre de ma vie était accomplie.
Maintenant que j’ai bien grandi,
je me demande
à quoi le destin dédie
mon ultime goutte d’encre,
quel mot fleurira
dans la saison
toujours bleue
du silence :
j’aimerais que ce soit
le mot Lumière
là, tout au bout de la ligne,
que, les yeux clos,
je vois ;
un seul mot qui signe
des milliers de pages ;
un mot unique
qui confond
la trace de lumière
de mon passage
avec le soleil
de la page
que commence
quelqu’un d’autre,
juste avant que ne se pose
ma plume sur la feuille
et que la Lumière
en son propre mot
qui la désigne
soit bien éclose.
Géraldine Andrée
Donnez-moi un poème
rien qu’un poème
pour que le sentier de l’enfance
vienne à ma rencontre
que j’épouse le chant
du vent
et que je le pose
sur mon coeur
avec la foi en la trace
qui s’annonce
Donnez-moi un poème
pour que je sois le témoin
de l’aurore
où une étoile
tremble encore
et que je commence
chaque phrase
de lumière
par une majuscule
qui danse
Géraldine Andrée
Où va le jour à l’heure du crépuscule ?
Sautille-t-il de violette en violette au bord du chemin?
Est-il ce souffle bleu qui s’échappe des rives -ces lèvres toujours ouvertes sur l’infini ?
Danse-t-il avec l’ombre de la fenêtre ?
Est-il ce silence qui se penche sur le jardin, une fois que l’on a rentré les chaises ?
Suit-il l’ultime lueur de l’abeille parmi les menthes ?
Traverse-t-il de son aile notre mémoire, comme un défunt auquel on songe,
pour annoncer la première étoile ?
Où va donc le jour quand il s’en va ?
Peut-être en toi. Peut-être en moi.
Mais peut-être aussi qu’il se dépose sagement sur les joues
de l’enfant qui s’endort
et qu’il y demeure
jusqu’à l’aurore…
Géraldine Andrée
Il y a dans mon rêve une nouvelle pièce
jusque là inaperçue,
une pièce dont j’ai obtenu la clé
par je ne sais quel voeu.
Une fois le seuil franchi,
je fais la découverte
du présent du silence
qu’elle a gardé pour moi.
Au fur et à mesure
que j’approche
la lampe,
je lis des titres de livres
qui m’annoncent
un futur
déjà accompli,
des cahiers
qui s’ouvrent
comme des fenêtres
sur les vérités
de ma vie,
des photographies
où je me vois devenue
celle que j’ai toujours
voulu être.
Il me semble même
croiser le regard
de mon âme
dans lequel ma lampe
allume la lueur
d’une flamme.
Et je m’exclame
en mon coeur :
J’ignorais
qu’il y avait une telle pièce
dans ma maison,
un endroit si profond
en moi-même
qui attendait
pendant tout ce temps
que j’entre
pour qu’il me révèle
toutes les richesses
– connaissances, réflexions –
que j’ai depuis toujours !
Maintenant, je fais confiance
à son obscurité.
Je lui apporte
chaque jour
les nouvelles visions
que j’ai récoltées
et que je destine
dans un coin d’ombre
à ma propre rencontre.
Géraldine Andrée
Quand j’écoute
l’Ami
m’évoquer
les soirs anciens
je revois
les visages
qui se touchent
dans la lumière
de la lampe
rouge
et ce souffle
des lèvres
qui précède
chaque mot
Alors
je me dis
que ce que j’ai vécu
n’est en rien
un mirage
un tour
ambigu
que me joue
ma mémoire
mais un présent
absolu
qui m’éclaire
jusqu’à l’aurore
quand je me souviens
avec remords
des jours
qu’il me semble
avoir perdus
Géraldine
Lorsque j’écris
La vague
De l’infini
Arrive
Jusqu’à
Ma main
Géraldine Andrée