Tu me dis :
« Je sais un jardin magnifique au coeur de la ville.
Le jardin de Beaujour.
Les corolles des fleurs sont tellement ouvertes que tu crois qu’elles te regardent.
Il faut que tu y ailles
en dehors de ton travail. »
Je me suis levée tôt un dimanche de printemps.
J’ai pris le tram.
Et j’ai cherché, cherché longtemps,
à en avoir le vertige,
déambulant dans les ruelles,
de soleil en soleil.
Puis j’ai demandé à un passant
s’il connaissait un tel jardin.
Il m’a répondu :
« Mais Madame ! Ce jardin n’existe pas ici ! »
Alors, je suis revenue sur mes pas.
Je sais un jardin au coeur de ta mémoire,
dont le souvenir tremble comme une corolle
détachée de sa tige
par le souffle du temps
et qui se lève
puis s’envole
vers chacune de tes paroles
qui ravive
son nom.
Géraldine Andrée