Nous avons pris, sans nous en apercevoir,
le chemin devenu noir.
Pas à pas, nous nous sommes éloignés de l’hôtel,
de sa fête, de sa musique, de ses paillettes.
Les lampadaires étaient de plus en plus rares.
Et pourtant, je m’en souviens comme si c’était hier :
le souffle de la mer à ta gauche,
nos épaules qui se frôlent…
Nous devisions sur ce que nous appelions
Le Mystère Valérie,
ses propos si bizarres,
ses attitudes d’enfant,
cette fillette qu’elle confondait
avec son aïeule,
sa tendance
à parler toute seule…
-Je me fais beaucoup de souci,
disais-tu,
et je suis certain
qu’elle a une maladie de mémoire…
À tout cela, je ne savais évidemment
que répondre.
C’est en tentant de te réconforter
que nous sommes arrivés
sous les étoiles,
bien plus vives,
bien plus nombreuses,
sans les réverbères.
Les mots n’avaient, certes,
pas élucidé le mystère
du devenir
de Valérie,
mais ils avaient éclairé
l’instant toujours suivant
de ce chemin
de bord de mer
et nous avaient fait avancer
ensemble,
l’un se guidant
d’après les paroles
de l’autre,
comme s’il y avait eu
jusqu’au bout,
devant nous,
de la lumière.
Géraldine Andrée
C’est beau!!!
C’est si bien écrit que l’on chemine nous aussi!
Bravo
J’aimeAimé par 1 personne
Merci beaucoup !
J’aimeJ’aime