Bien que nous partions tôt le lendemain
vers l’aéroport,
nous avons voulu revoir
la fontaine de Damas.
Je me souviens
que nous avons pris un taxi dans la nuit
pour nous asseoir sur son bord
une dernière fois.
Et Elle était là, tout entourée
par les pétales d’or du soir.
Pour saisir ses astres sonores,
j’ai trempé ma main dans l’eau de la vasque.
Son chant a constellé ma paume.
J’ai promis de revenir un an plus tard.
La guerre, hélas,
m’a éloignée de ma promesse !
Beaucoup de voix se sont tues
sous les éboulis.
Je n’ai pas pu refaire le voyage.
J’ai déjà écrit des poèmes sur la fontaine de Damas.
J’en écrirai encore au fil de ma vie
car j’ai compris le miracle
qui demande à advenir
dans mon souvenir.
Certains soirs de silence,
tout entourée par les lumières de la lampe,
ma mémoire se fait vasque
d’où jaillit un poème
qui enchante l’ombre.
C’est moi qui suis devenue
la fontaine de Damas
que ma paume
retrouve intacte
dans la nuit,
malgré les astres
évanouis.
Géraldine Andrée

Fontaine sacrée, source de vie et d’inspiration !
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