Je me souviens
de l’ultime grain
de raisin
de la saison :
le minuscule point
roux,
premier signe
de décomposition,
à la période
où la pluie
fouette
la vitre…
Vite !
Qu’il crépite
sur la langue,
avant qu’il ne soit trop tard !
Et je me souviens
de la larme versée
par sa peau
ouverte,
de cet éclat
de sanglot
qui rejoint
ma gorge.
Il y aura, certes,
d’autres vendanges…
Mais à chaque morte-
saison,
je note
sur mon journal intime
la toute petite
récolte
de grains
ultimes,
détachés
de ces grappes
d’instants
que la vigne
de mes souvenirs
destine
à mon sourire.
Géraldine
