Où va le jour à l’heure du crépuscule ?
Sautille-t-il de violette en violette au bord du chemin?
Est-il ce souffle bleu qui s’échappe des rives -ces lèvres toujours ouvertes sur l’infini ?
Danse-t-il avec l’ombre de la fenêtre ?
Est-il ce silence qui se penche sur le jardin, une fois que l’on a rentré les chaises ?
Suit-il l’ultime lueur de l’abeille parmi les menthes ?
Traverse-t-il de son aile notre mémoire, comme un défunt auquel on songe,
pour annoncer la première étoile ?
Où va donc le jour quand il s’en va ?
Peut-être en toi. Peut-être en moi.
Mais peut-être aussi qu’il se dépose sagement sur les joues
de l’enfant qui s’endort
et qu’il y demeure
jusqu’à l’aurore…
Géraldine Andrée