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Ce bercement…

Reprendre mon cahier et écrire.
C’est tout ce qui importe.
En face de moi, ce tableau avec le bleu et l’ocre du port,
un trois-mâts, deux barques, un phare, des nuages…
C’est là que je dois aller. Au loin. Au large. Rompre les liens.
Je n’ai jamais vraiment regardé ce tableau quand j’y pense…
La baie. La virgule d’une mouette qui brasse l’infini.
Et si je l’imitais ?
M’accrocher à la crête d’une majuscule.
M’allonger sur la vague d’une phrase.
À me laisser bercer ainsi
par l’écriture,
à rêver mon poème
comme le prolongement de mon corps
qui vogue au fil de l’encre marine
sur le blanc,
je m’aperçois que c’est moi qui berce l’écriture.
J’initie cette douce ondulation avec mon simple désir.
L’étrange mouvement de ma main,
d’où vient-il ?
Quelle est cette vibration ?
Descend-elle des étoiles,
d’une immense paume invisible ?
Il est une lunaison de l’écriture
que mon souffle éclaire.
Oui, c’est vraiment là que je dois emmener mon poème,
jusqu’à la dernière étincelle avant l’azur.
Puis, une fois que mon poème sera suffisamment loin,
devenu un frêle point qui danse
à la lisière où le monde s’efface,
je ferai signe à mon prochain
avec l’ultime lueur du silence.

Géraldine Andrée

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Auteur :

Ecrivaine, poétesse, biographe, veilleuse et éveilleuse de Vie !

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