Je vais relire tous tes livres,
toutes ces pages que tu as écrites
dans la glaciale cuisine de la Marne
pendant l’Occupation,
puis, plus tard,
à l’ombre des feuilles d’été
dans le jardin de ta maison.
Tous tes livres qui ont été couronnés
et vite entassés, oubliés,
je vais les relire
car ce sont des lettres que tu m’adresses
alors que je n’étais pas encore de ce monde.
Tu me parles comme si tu savais que j’allais naître
et dans les pages de mon cahier Clairefontaine,
je vais te répondre,
t’écrire des lettres
qui feront tout un livre.
Dans cette correspondance
entre ici et l’au-delà,
je parlerai à tous de Toi
qui, depuis que tu es morte,
me regardes vivre avec joie.
Géraldine