Tu me regardes toujours sur la photo,
que je me décale à gauche ou à droite,
que je reste assise ou que je me lève,
que je m’approche ou que je m’éloigne,
que je rêve ou que je sois consciente des épreuves de mes veilles,
tu me regardes.
Et même lorsque je me tourne vers la fenêtre
pour écrire sans te voir,
pour ne faire confiance qu’à ma mémoire,
tu me regardes à travers ces mots
qui brillent dans leur encre noire.
La page est ce cadre
où m’apparaît
à chaque reflet du jour
ton visage.
Je n’ai alors
plus le droit
de te juger sans égard
car il me semble
que je vois les choses
qui nous entourent
avec ton regard.
Géraldine Andrée
