Je me souviens de l’odeur de l’herbe fraîchement tondue de mon enfance.
Elle monte jusqu’à la fenêtre de ma chambre
et il me semble qu’elle infuse dans la lumière
pour envelopper le monde.
Je lis alors Les Contemplations de Victor Hugo.
Et je crois que chaque poème me regarde
avec la force d’un iris éclos,
la foi d’un papillon voguant dans le soleil.
Puis je ferme les yeux et j’entre
dans le jardin des Feuillantines
où le murmure de la brise
me fait signe
pendant que s’éloigne
à la limite de la grille,
à la limite du silence,
la tondeuse ronronnante de mon père.
Géraldine Andrée