Chaque page est à recommencer le lendemain.
Qu’importent l’intensité, l’importance, voire l’excellence de l’écriture du jour précédent.
Si l’on ne continue pas le travail le jour suivant, ce que l’on a fait la veille ne compte pas.
L’écriture est une épreuve, dans les deux sens du terme, c’est-à-dire la version d’un livre qui permet de mesurer le degré de son achèvement, l’étape de sa formation, la potentialité de sa mise au monde et le test à passer avec toutes les difficultés qu’il comporte.
Et l’on se méprend sur ce test. On croit à tort qu’il faut écrire bien, de manière parfaite, chaque jour.
Non. Le test consiste à accepter d’avoir tout à faire aujourd’hui et d’écrire, simplement écrire – marquer la page, s’ancrer /s’encrer dans l’instant présent, c’est tout.
Accepter que l’on n’a jamais fini, chaque jour de sa vie, que tout reste à vivre et à écrire, encore et encore…
Géraldine Andrée
