Étiquette : karma
Ton nom
Ton nom
Guy
Est un pont
Entre le silence
D’ici
Et les chants
De là-bas
Une seule
Syllabe
Et j’approche
Le mystère
De ta présence
Autre part
Toute une constellation
Luit
Désormais
Guy
Dans ton nom
Géraldine
Poème écrit pour mon père
Décédé dans la nuit
Du 11 au 12 novembre 2018
Ecris ta vie !
Ecris ta vie
parce que personne ne peut la vivre à ta place.
Ecris tes rêves, tes désirs, tes projets.
Un seul mot…
Et c’est le point de départ
à l’élan d’une phrase.
Invente tous les futurs possibles,
et choisis parmi eux
celui qui convient à qui tu es,
celui par lequel ton âme doit advenir.
Prends note de tes peines, de tes joies
car ces sentiments sont une boussole
qui te permet d’emprunter
ton chemin de vérité.
Approche-toi du miroir de la page ;
tu ressentiras ta présence.
Passe devant la fenêtre de la page ;
ton souffle s’y dessinera.
Tu dis : Mais je ne sais pas écrire !
Je fais plein de fautes d’orthographe !
Tout le monde va rire !
Aussi, je te le dis :
Ecrire te regarde.
Les mots t’attendent.
Une fois qu’ils t’auront rencontré
dans le reflet de l’encre,
tu verras combien ils te contemplent
et te connaissent.
Alors, tu te pencheras sur tes épreuves
et tu t’exclameras :
Mais c’est ma vérité !
Qu’importe si les autres la contestent,
elle vibre en moi
comme la joie du vent
qui laisse pour trace
toutes les feuilles qu’il a semées.
Puisque tu ne peux effacer le désordre de certaines choses,
écris chaque jour
afin de suivre leur cours,
afin de décider en toute connaissance de cause
du déroulement de ton aventure personnelle.
Ecris ta vie
parce que rien ni personne
n’a le droit de te la dicter.
Géraldine Andrée
Créavie : J’écris
J’écris
pour accompagner
du murmure
de mon coeur
le cours
des choses
Géraldine Andrée
Créavie : C’est ma vie 2
Dans le très beau film Quelques heures de printemps, lorsqu’il est demandé à Madame Evrard si elle a eu une belle vie, celle-ci répond :
« C’est ma vie. »
Une vie entièrement vécue avec ses malheurs (un mari difficile, un fils distant) et ses bonheurs (les beautés et bontés du jardin, un voisinage agréable).
Une vie en apparence banale.
Mais une vie unique.
Déclarer ainsi
« C’est ma vie »,
c’est l’accepter telle qu’elle est, sans vouloir rien changer et ce n’est surtout pas se lamenter sur cette pseudo vie rêvée que l’on n’a pas eue.
Peu importent les événements (mariage, naissance, baptême, deuil, chômage, divorce).
L’essentiel est ce que l’on retient des moments avec lesquels on a traversé ces événements : l’éclat des pivoines qui revient à chaque printemps, la botte de radis que la voisine dépose sur le bord de votre fenêtre, la chanson préférée de vos dix-sept ans, les yeux d’émeraude de la chatte dans l’ancienne maison, l’eau de parfum qui fleure bon le muguet les matins…
Faites vous-même votre liste.
Vous pouvez tracer une frise du temps ; y poser des points tout petits – ce sont les événements – et de gros points de couleurs – ce sont les moments que vous nommez un par un, que vous effeuillez sur la vaste rose du temps.
Vous voyez ? La vie, c’est Cela.
Ecrire sa vie, c’est accorder beaucoup plus d’importance au relief de ces moments qu’aux événements.
Ce n’est pas se mentir en proclamant en épais caractères sur la couverture de son livre : « Voici ma belle vie ! »
C’est écrire tout simplement :
« C’est ma vie »,
où d’autres vies se retrouvent, s’entremêlent, se réunissent
dans l’écho d’une page
qui trouvera un rêve pour le porter
plus loin,
vers d’autres témoignages.
Géraldine Andrée
Créavie : C’est ma vie 1
C’est ma vie. Je veux en faire une oeuvre de Beauté, de Bonté, de Vérité.
Noble tâche !
Mais il y a les aléas, les tracas, les embûches, les obstacles. Les velléités. De moi et des autres. Parfois la boue, les sanglots, les larmes, le découragement.
Alors, il me faut franchir les obstacles, continuer la route, contourner les pièges – avancer, même si mes pieds se sont blessés dans les ornières. Qu’importe la trace de mes pas. Seul compte le prochain pas que je vais faire.
C’est ma vie. Je l’écris chaque jour.
Mes choix, mes acceptations, mes refus, mon libre arbitre lui donnent une ligne directrice que j’essaie de suivre aussi sur mes pages du matin.
Je fais signe à l’Univers au milieu de l’océan blanc de mon cahier :
Je suis là ! Tu me vois ?
C’est ma vie.
Et je suppose que, vus d’en haut, mes mots sont de minuscules points bleus, de frêles feux que je lance pour être reconnue par Dieu.
C’est ma vie.
Beaucoup m’ont dit dans mon enfance :
C’est ta vie. T’en fais ce que t’en veux.
Ce n’est pas vrai.
On ne fait pas ce qu’on veut de sa vie. Croire le contraire est une illusion dangereuse.
Il y a les déviations, les ralentissements, les accélérations, les bifurcations, les priorités, les croisées de chemin sans aucune indication.
Les rencontres que je n’aurais pas dû faire, les aveuglements, les fausses amours, les trahisons, les erreurs d’étourderie – ou plutôt d’insouciance.
J’apprends, j’hésite, je trébuche, je tâtonne, je rectifie.
Certes, je suis l’auteure de ma vie mais il y a beaucoup de ratures, de changements, de brouillons, de recommencements.
Autant de signes que le manuscrit est bon, me dit l’éditeur.
C’est ma vie de Vérité. C’est la Vérité de ma vie, cette trouvaille que, plus on ajuste, plus on est dans le Juste pour soi.
Tant pis si je ne connais pas toutes les vérités.
L’essentiel est que je vive comme j’écris : avec sincérité.
Et que tous mes ratés en soient la preuve.
C’est ma vie, à chaque jour un peu plus neuve.
Géraldine Andrée
L’abeille de mon rêve
Dans mon rêve,
une abeille
venue du jardin
de mon enfance
traverse
le temps,
les deuils,
les douleurs
pour se poser
sur mon bouquet
d’aujourd’hui.
C’est une abeille
vive,
une étoile
qui appartient
à jadis
mais dont la lueur
subsiste
au coeur
de l’été deux mille dix-huit.
Abeille
vibrante,
virgule
dorée
dans la page
blanche
de l’espace,
qui a dit
que les fantômes
étaient pâles
et faits d’un long
tissu de silence ?
Toi,
tu bourdonnes,
tu luis,
tu récoltes
les pollens
de mon enfance
que tu m’apportes
en un battement d’ailes
pour que mon âme
devienne
du miel
blond
comme l’éternité
que chaque belle
saison
renouvelle.
Géraldine Andrée
Le trésor
J’ai trouvé
un trésor :
la porte
qui s’ouvre
sur l’or
du chemin
dans le jour.
Géraldine Andrée
Grandeur du minime
Avant
d’accomplir
de grandes
choses,
j’essuie
cette goutte
qui perle
sur mes cils.
Géraldine Andrée
La destination
J’avais noté cette destination sur un cahier que j’ai ensuite rangé dans la longue nuit d’un tiroir.
Puis tant d’années ont passé !
Tant de saisons ont semé leurs fleurs, feuilles, gouttes et flocons sur le souvenir de ces quelques lettres à l’encre noire !
Et voilà qu’aujourd’hui,
j’y suis !
Je reconnais de ce pays
le nom que j’avais tracé dans une sorte de désir sans raison
comme un enfant qui s’adresse à son rêve
dans un coin obscur de la maison.
Quelle joie !
Je crois que l’écriture prédestine la Vie
car elle est la marque de la Foi.
Géraldine Andrée