Temps
d’automne ?
Qu’importe !
J’ajoute
un pétale
d’encre
à ma feuille
présente.
Géraldine Andrée
Temps
d’automne ?
Qu’importe !
J’ajoute
un pétale
d’encre
à ma feuille
présente.
Géraldine Andrée
Au cœur de l’été,
en cette actualité tourmentée,
concentrez-vous sur la beauté
d’un paysage, d’une musique, d’un tableau,
d’un livre, d’un animal…
Et surtout, écrivez…
Journal créatif, bullet-journal,
biographies, récits…
Ouvrez votre cahier
pour conduire votre vie
au lieu de laisser la vie vous conduire,
et retrouvez ainsi le fil
qui vous mènera
vers votre vérité.
À bientôt
pour d’autres mots !
Géraldine Andrée
Pour voyager cet été,
le ciel du papier
que traverse une plume
peut suffire…
Géraldine Andrée
Laissez une trace de chaque jour qui passe.
Sur votre carnet de bord, collectez tous les menus détails, y compris ceux que vous jugez les plus anodins car c’est souvent l’insignifiant qui fait signe plus tard. On associe toujours à une époque ou à un événement une musique, un parfum, une lumière qui prennent parfois plus de place dans la mémoire que l’événement lui-même.
Notez sans vous soucier de votre syntaxe, sous forme de phrases concises, fulgurantes, incandescentes ce qui vous a marqué aujourd’hui (et n’oubliez pas : on est toujours aujourd’hui).
Jane Birkin, dans son journal adressé à sa peluche Munkey, écrit tout ce qu’elle a vécu sans se soucier de savoir si c’est important ou pas. De sa promenade à la plage, elle raconte qu’elle a trouvé une grosse balle de plastique jaune sous le sable et qu’au retour sa montre n’était pas à l’heure, reprenant ainsi les paroles de sa sœur Linda :
« Ce n’est pas moins vingt-cinq ! »1
Autant de menus clichés que permettent les mots et qui donnent à chaque jour sa singularité avec une touche humoristique, par exemple.
Faites, comme Dominique Loreau le conseille, des listes de vos accomplissements ou de vos projets immédiats ; des listes de saveurs, de couleurs, de musiques, d’odeurs et de textures quotidiennes. Qu’à chaque journée corresponde sa notation sensorielle. 2
Vous trouverez pour vous aider des cahiers présentés sous le principe du bullet-journal qu’il vous est possible de confectionner vous-même. Une notation ou une action correspondent à une pastille de couleur.
Vous pouvez tenir aussi une forme de journal de bord avec le carnet de croquis : dessinez le hall de gare, la salle d’attente, le café et sa banquette. Vous serez à la fois l’auteur et le spectateur de votre existence. Composez un air de musique quotidien si le cœur vous en dit.
Laissez votre trace en hommage à la Vie qui passe.
L’Encre au fil des jours prend quelques jours de pause. Mais je reviendrai pour l’année nouvelle, riche d’autres articles, d’autres vidéos et d’autres expériences d’écriture.
Je vous souhaite une belle fin d’année à écrire et…
À bientôt !
Géraldine Andrée
1 Jane Birkin, Munkey Diaries, collection Le Livre de poche, p58
2 Dominique Loreau, L’Art des listes : Simplifier, organiser, enrichir sa vie, éditions Marabout
Je suis fière de tenir un journal depuis mon adolescence, d’écrire tout ce qui m’arrive.
Je me vois offrir par la page un contour, un territoire, une existence comme lorsque, si discrète et effacée à l’âge d’onze ans, j’ai sorti du buisson et pris fermement entre mes mains ce chaton sauvage que toute la famille a ensuite adopté.
J’éprouve le même sentiment de force, d’influence sur les événements car j’ai le pouvoir de saisir et de tenir avec certitude la vie grâce à mes mots, comme le petit chat d’autrefois.
Géraldine Andrée
J’ai longtemps vécu en me définissant par le regard qu’autrui posait sur moi ; en croyant que le jugement que l’autre donnait de moi me décrivait de manière existentielle.
Et pourtant, il est possible de se détacher de cette image que la société, nos proches, nos dits amis nous renvoient et ainsi, d’être libre.
Comment ?
En écrivant.
En écrivant,
j’ai suivi le fil de ma vie avec mon propre regard et j’ai compris qu’il me menait dans le sens de ma résilience ;
j’ai franchi la frontière qui me séparait de mes rêves et de mes désirs les plus pérennes ; je suis allée de l’autre côté, où m’attendait ma vérité ;
j’ai compris les épreuves qui m’ont guidée là où j’en suis et j’ai ainsi pu triompher du silence ;
je me suis donné le droit de crier sur la page en couleurs et en majuscules ;
j’ai appris à souligner ce qui m’était essentiel et à le privilégier dans ma vie de tous les jours ;
j’ai distingué en deux colonnes le passé du présent, ce qui doit être jeté de ce qui doit être gardé – objets, bien sûr, mais aussi valeurs, loyautés, habitudes, relations ;
j’ai tracé les grandes lignes de mon futur en laissant au crayon du hasard ou de la destinée des intervalles blancs suffisamment larges ;
j’ai pris ma place dans mon propre espace qui est celui de la page ;
j’ai découvert des comparaisons pertinentes, des métaphores insolites, des associations d’idées originales et je me suis exclamée, émerveillée comme une enfant qui trouve de splendides jouets dans l’ombre d’un grenier :
– C’est moi, ça,
« ce chemin qui file dans le vent comme de la soie, cette rose d’avril en robe élégante, l’ongle d’or de cette étoile qui s’accroche à l’angle d’une fenêtre, cette rivière de ciel qui se jette à l’embouchure du matin, la lampe de mon âme » ;
j’ai reconnu mon Moi profond avec lequel j’ai conversé ; je n’ai plus jamais eu peur du monde ou honte d’être là car le fidèle miroir de la feuille m’a apaisée.
En écrivant,
je me suis réconciliée avec celle que j’ai toujours été
depuis que je suis née.
Alors, faites de même pour vous ;
écrivez pour vous-même !
Géraldine Andrée
J’écris chaque jour pour changer.
J’écris chaque jour pour prendre conscience que je ne peux pas indéfiniment noter les mêmes constats, émotions ou pensées sans avoir le courage d’assumer un beau jour une décision.
Bien sûr, j’aime voir, au fil de l’encre, mon cahier se transformer, devenir une constellation de mots.
Mais j’écris surtout pour me voir me métamorphoser dans le miroir de ma page, faire en sorte que ma réalité devienne rêve réalisé.
Géraldine Andrée
Écrire mon journal
c’est comme
marcher dans les feuilles
de l’ancien automne
tandis qu’apparaissent
entre deux intervalles
de ciel
les feuilles nouvelles
Géraldine Andrée
Que faire de ces quelques feuilles détachées
que le vent de la vie peut emporter si loin des yeux ?
Comme je n’ai pas de réponse,
je prends du fil bleu
et je recouds ces feuilles ensemble.
De la cicatrice
de leur déchirure,
je fais une reliure,
une histoire qui commence,
un cahier éclos à fleur de silence.
Géraldine Andrée
Nos temps deviennent de plus en plus incertains.
Chacun ignore où mène son chemin.
Puisque vous ne savez à quoi ressemblera demain,
faites du présent votre demeure.
Prenez une encre de couleur
qui plaît à votre cœur
et écrivez le mot Aujourd’hui
autour duquel vous noterez
sous forme de constellation
ce qui vous offre de l’intérêt
ici et maintenant,
les tâches immédiates,
les petits plaisirs
comme
« Changer la litière de la chatte,
arroser l’hibiscus géant,
écrire une lettre à mon amie,
terminer mon roman,
faire un gâteau de noix,
plier ma chemise en soie… »
Ces propositions
vous incarneront
dans votre propre présence,
dans la force de votre essence.
Et vous verrez bien
ce que vous noterez demain !
Géraldine Andrée