Une fin d’après-midi d’été, alors que j’avais à peine dix ans, je me suis offert un dîner de pommes du jardin.
Elles étaient encore vertes mais certaines déjà étaient percées de petits trous roux.
J’en ai mangé beaucoup.
Je me suis délectée de leur acidité.
J’admirais la trace courbée de mes dents
autour de leur peau avant de les mordre profondément.
J’aimais entendre leur crépitement sur ma langue.
J’aimais mesurer l’entaille de mon avidité
qui s’élargissait lentement.
J’ai même avalé tous les pépins.
Je ne sais combien de temps je suis restée ainsi à genoux
à m’écouter croquer des pommes précoces en regardant le ciel.
Je me souviens en revanche
des coliques violentes qui ont tenaillé mon ventre
le lendemain
et qui m’ont fait regretter
de ne pouvoir profiter des chemins encore clairs du mois d’août.
Je ne pensais pas que le jardin si généreux
pouvait me rendre tellement malade.
Je gardai les yeux clos tant que dura le jour.
Et ce fut tout.
Voilà.
C’est par une indigestion de pommes vertes
que j’ai appris à devenir sage
avant que d’être grande.
Géraldine Andrée
Merci, Excellente fin de soirée à vous tous, bises!!!
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Merci. De même pour vous !
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