Un foyer
où l’on entend
crépiter
le feu
dans la nuit,
tinter
les notes
de la pluie
sur les tuiles,
craquer les feuilles
sous les souliers
de l’ami
qui passe le seuil…
Un foyer dont le couloir
se constelle
des pétales
des promenades,
dont miroirs
et tableaux
conversent
en silence
pendant qu’on mange
parmi les hautes herbes,
là-bas, à la lisière
de la clairière
et qu’on songe
chacun
en son secret :
Qu’est-ce
qu’ils se racontent
donc,
Louise
et le miroir
entouré
de perles ?
Qu’importe !
Cela ne nous regarde pas !
Un foyer qui rutile
au soleil
quand juin met fin
à l’école,
dont les ustensiles
brillent
au réveil
dans la cuisine.
Un foyer
qui fleure bon
la lavande
que tu recueilles,
le miel
du marché,
la mie chaude
du pain
que tes mains
enveloppent
dans du linge
blanc
comme si c’eût été
un nouveau-né
dans ses langes
et que tu apportes
avec la carafe
de vin clair
pour le signe de croix
du dimanche.
Un foyer
dont la pendule
prend tout son temps
au-dessus
de la crédence,
bat la mesure
avec confiance
en la seconde suivante.
Un foyer
où il ne peut rien
t’arriver,
où la vie
touche
tout ce qui rit
et bouge
avec des gants de soie.
Ce foyer,
j’y retourne
encore une fois
ce soir.
C’est
ma mémoire.
Géraldine Andrée