En regardant
les grandes
cartouches
d’encre
où tremble
le reflet
de la lampe
du soir,
elle songe
aux mots
qui naîtront
de ce noir
épais
et informe
comme
la nuit.
Elle rêve
à la silencieuse
parole
qu’elle sculptera.
Pendant
toute
son enfance,
on lui a dit
qu’elle était
incapable.
Maintenant,
elle sait
qu’elle s’apprête
à accomplir
une chose
capitale :
rendre
corps
à tout ce qu’on efface,
tout ce qu’on fait disparaître ;
donner
une expression
à l’inaudible
respiration.
Géraldine Andrée
