Le marronnier du jardin de Grand-Mère m’a enveloppée en rêve de son ombre verte.
J’ai entendu bourdonner comme autrefois les étoiles allumées par les ailes de ses insectes.
J’ai senti sa fraîcheur me faire une deuxième robe de vent.
Ses parfums ont rejoint mon souffle d’enfant.
Et je me suis laissé bercer par le battement de ses feuilles.
Le marronnier du jardin de Grand-Mère a ouvert en rêve sa corolle.
A chacun de mes cils, il envoyait de menus signes
que me portait la lumière de ses frondaisons.
La vie ne m’avait pas exilée de ses racines
car le marronnier avait continué à pousser secrètement en mon âme.
Et ses bourgeons que depuis longtemps
je ne voyais plus
avaient éclos pourtant
comme des flammes
en leur force frêle.
Je me suis réveillée avec la conscience absolue
que j’étais pour le marronnier de ma Grand-Mère disparue
jardin devenu.
Géraldine Andrée