Publié dans Art-thérapie, Journal de la lumière, Poésie-thérapie

Yellow writing

Publié dans Journal de la lumière, Le corps de l'écriture, Poésie-thérapie

J’écrirai

Publié dans Journal de l'écriture, Journal de la lumière, Le temps de l'écriture

Investir dans l’écriture : un samedi inspirant

Publié dans Journal de la lumière, Poésie, Un cahier blanc pour mon deuil

Mémoire illuminée

Publié dans Journal de la lumière, Non classé, peinture, Poésie, Récit de Vie, Un troublant été

Souvenirs d’été : Dessiner une maison imaginaire dans un pays de lumière

Je me souviens
des après-midi d’août
de mon enfance…
Les volets vénitiens ;
les crayons de couleur ;
la feuille Canson blanche…
Je suis cette petite fille
en short
et débardeur
qui dessine
une maison
imaginaire
dans un pays
de lumière.
Ma mère
prépare
une tarte
à la mirabelle.
Je revois,
comme si c’était hier,
ses mains
claires
pétrir
la pâte
dans un geste
à la fois
rapide
et adroit,
tandis que quelques
grains
de farine
s’échappent
de ses doigts,
pour courir
dans le ciel
de mon dessin
que je m’applique
à rendre
réel…

Géraldine

Publié dans Journal de la lumière

J’écris

J’écris
pour attraper la lumière…
Mais celle-ci avance toujours
d’un point supplémentaire.
Et c’est ainsi que j’écris
pour la Vie.

Géraldine

Publié dans Histoire d'écriture, Journal de la lumière, Un troublant été

Atelier d’écriture créative 4 : Elle voulait écrire le plus beau poème du monde

Elle voulait écrire le plus beau poème du monde.

Alors, elle partit en quête de tout ce qui l’inspirerait. Elle emprunta à la bibliothèque un livre de métrique et de figures de style. Elle lut beaucoup de poètes mais elle abandonna les ouvrages, découragée. Jamais sa voix ne pourrait parvenir à la hauteur de tout ce que ces noms si célèbres exprimaient !

Elle acheta pourtant un superbe cahier, espérant que sa couverture de luxe lui inspirerait le poème parfait. Elle s’appliquait ; elle descendait loin, dans le puits profond de tout ce qu’elle avait appris à ses cours universitaires d’écriture. Mais elle ne ramenait dans le seau de sa mémoire que des images ternes, sans éclat – telles les piécettes éteintes d’un chimérique trésor.

Alors, elle recommençait sa quête éperdue, parce qu’elle voulait écrire le plus beau poème du monde.

Et le nouveau poème lui déplaisait car il n’était qu’une variation du précédent.

Une nuit, épuisée par l’insomnie, elle arracha de son beau cahier chaque page satinée qu’elle chiffonna de rage puis jeta dans la corbeille d’osier. Il ne restait plus que la reliure à laquelle s’accrochaient quelques lambeaux de papier.

Elle garda les volets clos, ne sortit plus.

Elle voulait se cacher pour attraper tranquillement dans l’ombre de sa chambre (comme un papillon descendu du soleil, croyait-elle) le plus beau poème du monde – ce monde qui, dehors, continuait à vivre, à tourner – sans elle.

Les bateaux remontaient le détroit bleu.
La brise blondissait en ce printemps, comme des cheveux de jeune fille.
Le sable chaud collait aux pieds.
Le vieux port s’animait, avec toutes ses terrasses déployées.

Mais elle ? Son regard se brouillait, sa peau s’asséchait. Elle était hirsute. Malgré son réfrigérateur vide, elle rêvait toujours d’écrire le plus beau poème du monde.

Ses seules promenades consistaient à compter le nombre de pieds dans ses vers ébauchés. Hélas, ceux-ci claudiquaient ! Son oreille en était exaspérée…

Un matin, la sonnette insista. Deux fois, trois fois… Qui cela pouvait-il être ? Elle n’éprouva pas la moindre curiosité, pas le moindre sentiment d’urgence.

Quatre fois, cinq fois… Les notes de la sonnette accéléraient leur course dans le couloir noir.

Que lui voulait donc le monde, puisqu’il n’était pas capable de lui apporter son plus beau poème ? Seul lui importait le fait qu’elle reçoive le premier prix du concours de la Pléiade, une médaille enrubannée de rouge et de mauve, à la fin de l’année.

Elle n’avait pas le temps d’aller ouvrir. Six fois, sept fois… L’écho de la sonnette retentissait dans sa tête, crevait ses tympans, harcelait son esprit. Excédée, elle se précipita vers la porte pour laisser éclater sa colère contre l’importun qui la dérangeait ainsi.

Dans l’embrasure, elle fut saisie. C’était son amie Kate qui paraissait horrifiée par son apparence – sa chemise de nuit tachée, ses cheveux emmêlés…

– Mais enfin, Sophie ! Que t’arrive-t-il ? J’essaie en vain de te joindre sur ton portable. Comme je tombais toujours sur ton répondeur, je me suis dit : Je vais sonner chez elle…

Son portable… Depuis combien de lunes était-il éteint ?

– Depuis combien de temps ne t’es-tu pas lavée et habillée ? Renchérit Kate. Tu sembles souffrir d’une dépression… Il me paraît sage de t’emmener chez le médecin.

– J’essaie… J’essaie d’écrire le plus beau poème du monde… Balbutia Sophie.

Aussitôt, Kate comprit. Artiste dans l’âme et peintre désormais reconnue dans son milieu, elle savait ce que c’était que de chercher à poser sur la toile la sublime touche de couleur – celle qui était la plus riche et la plus nuancée… De telles exigences avaient tari son inspiration. Elle avait mis beaucoup de peine à guérir. Pleine de commisération, Kate dit à son amie, en entourant les épaules de celle-ci :

– Laisse-moi entrer ! Je vais m’occuper de toi !

La silhouette amaigrie de Sophie s’écarta pour laisser passer Kate, son amie de toujours qui lui fit couler un bain où brillaient des bulles de mousse. Les volets furent ouverts ; la chambre fut aérée et un thé préparé avec ce qu’il restait de sucre.

– Allons ensemble au marché ! C’est samedi !

Samedi ? Comment avait-elle pu oublier les jours ?

La place étincelait dans la blanche lumière de l’été. Les rumeurs et les mouvements des gens l’étourdirent.

Tous ces fruits, tous ces légumes sur les étals… Quelle explosion de couleurs ! Les deux amies remplirent le panier. Bouquet de thym, patates douces, pêches rondes, colin beige, carottes pourpres…

Elles cuisinèrent ensemble, bavardant avec complicité comme au temps de leur adolescence. Kate, fiancée, imaginait un amoureux pour Sophie qui osa ouvrir au large les battants de la porte-fenêtre donnant sur la terrasse… Qu’elle était bleue, l’échancrure de la mer entre les rochers, là-bas !

Une fois la table et les chaises de formica nettoyées, le déjeuner fut servi – dehors. Le soleil entourait de son trait d’or les carottes tandis que la sauce au romarin gardait inscrite en son onctueuse épaisseur cette phrase que la douce cuisson dans la casserole lui avait imprimée. Le vin, quant à lui, avait épousé la robe de la lumière. Le poisson se détachait tendrement sous les légumes. Les patates douces fondaient dans la bouche, dépouillées de leur peau brune.

Les cheveux de Sophie flottaient au vent. La chaleur faisait perler quelques gouttes de sueur sur son cou. Kate, elle, riait en renversant la tête, au souvenir de leurs histoires de jeunesse.

C’est alors que Sophie, soudain, comprit :

Elle avait attrapé le plus beau poème du monde !

Celui-ci s’était écrit tout naturellement en elle. Ce poème, c’étaient le déjeuner sur la table de la terrasse, l’amitié, le point incandescent de la cigarette de Kate et ces frêles bouffées qui dansaient dans le silence, entre chaque anecdote que l’une rappelait à l’autre.

Cet instant était assurément le plus beau poème du monde.

Ce soir, Sophie prendrait dans son journal délaissé de simples notes de ce qu’elle avait vécu – sans se soucier d’une quelconque esthétique, d’un quelconque effet stylistique.

Et qui sait ? Chaque instant vécu, la vie faisant, deviendrait peut-être une œuvre…

Et toi ?

N’essaie pas de produire une œuvre parfaite ! Vis ! C’est ton art de vivre qui nourrira ton art – et non l’inverse ! Note dans ton cahier de gratitude ces instants esthétiques dont tu profites pleinement sans te soucier de t’exprimer avec perfection. Ceux-ci alimenteront plus tard ton inspiration. Recherche d’abord l’excellence dans ce que tu vis… L’excellence dans ce que tu crées viendra ensuite !

Géraldine Andrée

Publié dans écritothérapie, Histoire d'écriture, Journal de la lumière, Journal de ma résilience, Journal de silence, L'espace de l'écriture, Le cahier de la vie, Le journal des confins, Le temps de l'écriture, Méditations pour un rêve, Poésie-thérapie, Récit de Vie, Un cahier blanc pour mon deuil

L’écriture et le rêve

Quand je rêve de ma mère,
elle est plus vivante que lorsqu’elle était en vie.
Elle marche, joyeuse et légère, sans sa canne.
Elle danse avec le soleil,
redevenue une jeune fille
dans son débardeur arc-en-ciel.


Et quand je me réveille,
je veux écrire ce rêve
aussi fidèlement que je l’ai vécu
dans la nuit :
chercher le mot juste,
la métaphore qui sied à ma mère
comme les robes qu’elle cousait.


Aussi, je barre, je rature, je réécris
chaque phrase qui parle d’elle.
Lorsque j’enlève un paragraphe
ou une strophe,
ma mère disparaît
avant de réapparaître de plus belle…


Et je cours avec ma plume
pour attraper le mot,
capter l’étincelle
afin que tous les deux,
ils se rencontrent
et se confondent
aux yeux du monde
futur.


La journée passe si vite
à écrire
que j’en oublie l’absence,
la lumière qui se penche
sur mon front
et l’embrasse
en me disant
dans le plus intime
silence :


Mon enfant,
il est temps
d’aller dormir.
Tu continueras
demain.


Telle est peut-être
la magie de l’écriture :
trouver
dans le ciel du papier
la formule secrète
qui permet
d’effacer la mort.

Géraldine

Publié dans Art-thérapie, Journal de la lumière, Le poème est une femme, Poésie, Poésie-thérapie

Si Dieu était une femme

Si Dieu était une femme
imagine
si une femme
n’importe laquelle
qui contemplerait
les étincelles
des décorations
de Noël
dans les vitrines
était Dieu

elle t’applaudirait
avec les mille
cymbales
du soleil
lorsque tu te déhancherais
sur le sentier sauvage
qui mène
à la mer

elle te soufflerait
de devenir
aussi légère
que le murmure
de dentelle
du vent

elle inviterait
la lumière
espagnole
à tournoyer
autour
des volants
de ta jupe
courte

elle t’encouragerait
à faire
tes premiers
pas
en talons
hauts
sur la piste
de danse

elle te désignerait
parmi la palette
de toutes
les couleurs
possibles
celle
qui étoilerait
tes yeux

elle t’offrirait
des robes célestes
des écharpes de joie
des soutiens-gorges
de velours
rouge
comme le plumage
du rouge-gorge

en ouvrant
son profond
porte-monnaie
de princesse
Laisse
C’est
pour moi

elle sèmerait
sur la longue
allée
de ton poème
des paillettes
bleues
pour tous les mots
à venir

elle allumerait
l’astre
que tu n’attendais plus
dans le point
final
de l’histoire
de tes peines
qui perle
encore
sur la page

elle t’inciterait
à choisir
cette chambre
tout au Sud
avec bains
moussants
et draps
de luxe
en plus

À chacune
de tes décisions
prises
dans la solitude
elle t’approuverait
de son amitié
inconditionnelle
Tu as parfaitement
le droit

Et d’un seul
signe
du doigt
elle affirmerait
que tu es vraiment
Toi
c’est-à-dire
Poésie
et Volupté
Liberté
et Santé

Si Dieu était une femme
tu récolterais
tous les éclats
de son rire
car l’évidence
t’apparaîtrait
aussi clairement
que le ciel
d’une belle
matinée

Dieu est bel et bien
une femme
puisque tu as reconnu
en sa douce
force
ton âme

et que tu es devenue
TA DIVINITÉ

Géraldine Andrée