En hiver, je roule deux fois par semaine le linge en boule dans le tambour de la machine à laver et j’allume sur le bouton rouge On qui clignote avant que le programme ne démarre.
En été, il y a beaucoup moins de linge à laver.
Et pourtant, en été, je fais la lessive tous les jours. Non par corvée, mais par plaisir. Pour laisser libre cours aux souvenirs.
Descendre dans l’ombre de la buanderie.
Le délice de tremper mes mains dans l’eau fraîche de la vasque de pierre, en y plongeant ma robe imprégnée de la sueur de la veille.
Le frottement du savon de lavande sur les manches, autour de l’échancrure. Le crépitement des bulles entre mes doigts. Le bruissement du rinçage.
Secouer la robe qui étoile mon visage de gouttes. Celles-ci, j’en suis sûre, luisent dans ma chevelure.
Chaque pli exhale la senteur de la lavande, comme si l’on avait délié un bouquet dans mon cou.
Puis, la bassine sur le cœur, emprunter le sentier scintillant de chaleur qui va jusqu’au fond du jardin. La chatte qui faisait la sieste sur la pierre ouvre son œil d’émeraude et me suit.
Accrocher les bretelles avec deux pinces à linge en bois sur le fil de chanvre. Dans le chuchotement de la brise, l’étoffe suspendue se plie et se déplie en de brefs froissements. Les rayons du soleil de midi traversent ses motifs fleuris.
Dans deux heures, la robe sera sèche.
M’en retourner vers la maison pour lire un peu, en attendant.
La terre sous mes sandales craque comme un sablé à peine sorti du four.
Cette fois-ci, la chatte me précède.
Je sais aujourd’hui pourquoi je décore la page de chaque jour avec des touches rose groseille, vert menthe,
Par quel mystère Opal affirme-t-elle qu’elle vient de France ?
Ses origines françaises sont-elles réelles ou rêvées ?
Je reconnais à son écriture ses origines nobles : connaissance de noms latins, grecs, d’écrivains, d’artistes, de personnages historiques dont elle célèbre dans la forêt les anniversaires de naissance et de mort (comme Saint Louis).
Ne seraient-ce pas des réminiscences d’une vie antérieure en France où Opal était la fille de parents gentils, aimables, aimants ? Ce qui n’est pas le cas dans sa vie américaine.
Le milieu dans lequel la fillette vit se confronte à l’univers de ses rêves. Et, pourtant, elle sait dépasser cette contradiction pour faire du milieu brutal des bûcherons un espace de magie, de féérie, de poésie où tous les miracles sont possibles. Opal vit davantage sa vie rêvée que sa vie réelle et il me vient cette expression du poète Gérard de Nerval, que j’ai toujours aimée :
« l’épanchement du songe dans la vie réelle ».
J’aime suivre la promenade d’Opal qui part en quête des fées cachées parmi les fleurs et les fougères.
La rêverie d’Opal m’est tellement familière !
Le jardin de mon enfance m’offrait, à moi aussi, des réminiscences de vie antérieure.
Que devenait ma bicyclette rouge ? Une calèche.
Ses roues ? Des chevaux.
Le sentier bleu qui menait jusqu’à la corde à linge ? Mille lieues que je traversais pour me rendre d’un château à l’autre.
J’étais une comtesse en voyage et pourquoi pas, s’il vous plaît, la Comtesse de Ségur qui partait en villégiature pour écrire Les Petites Filles modèles… Il n’y avait rien de présomptueux dans mon imagination ! Je transgressais enfin les limites de ma petitesse.
Mais, avant d’atteindre cette destination suprême, que de distance à parcourir !
Je m’élançais dans les allées, tournais autour du vieux chêne, m’écartais des taillis d’où je craignais que ne surgissent les voleurs de grand chemin, passais de l’ombre au soleil, du soleil à l’ombre et frôlais les rosiers en criant à ma bicyclette :
« Allez ! Mon cheval Tremblecour ! Tu es fort ! Les épines ne te font rien ! »
Quand le soleil basculait derrière la lisière du Crève-Cœur, je faisais halte pour le gîte et le couvert à L’Auberge du chat qui ronfle, la maison de mes parents qui avaient recueilli Félix, le chat gris.
J’élargissais le temps et l’espace, dans ce jardin qui cohabitait difficilement avec la zone industrielle l’encerclant avec l’incessant vrombissement de ses voitures, le roulement métallique de ses caddies de supermarché et les odeurs de la station-essence, tout près du grand sapin qui, j’en suis certaine,
Le vrai luxe, c’est de “créer” sans se soucier de “produire”, de “montrer”. Écrire, dessiner, peindre, chanter gratuitement, sans intention autre que celle d’écrire, de dessiner, de peindre, de chanter. Faire de la création un processus, un chemin le long duquel la destination n’importe pas.
Pour moi, c’est
Écrire dans mon journal en ignorant l’enjeu littéraire ; me raconter, épancher mes émotions et mes problématiques du moment, tout simplement.
Colorier un mandala tout le dimanche après-midi ; poser une touche de peinture sur chaque pétale.
Calligraphier un titre avec mes feutres de couleur.
Tracer un alphabet de lignes, puis me demander quelle est l’histoire racontée. Quelle myriade de possibles !
Arranger un bouquet de fleurs,
pour le plaisir, juste pour le plaisir d’”être” en “créant”. Je crois qu’à ce moment-là, c’est moi qui deviens l’œuvre accomplie et que tout ce que je crée me regarde exister.
C’est parce que Géraldine Andrée était effacée qu’elle a commencé à écrire. Elle sentait qu’elle avait des choses à dire, mais qui les écoutait ? En grandissant, elle a trouvé une amie dans son journal intime : Miss Blue. Dans le silence de la page, elle se sentait entendue. Dans la blancheur du papier, elle était certaine d’être soutenue. Elle laissait une trace. Donc, elle existait. Il était évident qu’elle avait trouvé sa place. L’écriture a toujours habité sa vie, comme elle a toujours habité l’écriture. Elle en a fait un espace-temps intime et sacré qui fait partie de son quotidien. Au fil des jours, elle a affiné sa pratique et peu à peu, celle-ci lui a prodigué des outils de guérison, pour elle-même, déjà, et pour autrui. Elle a en effet mis ses mots au service de l’accouchement des âmes dans des livres pour autrui, en devenant écrivaine et biographe familiale. Puis, des études en art thérapie lui ont permis de développer des ressources spécifiques d’écriture pour autrui.
L’écriture biographique : une véritable métamorphose de Soi
L’écriture d’une biographie possède un puissant pouvoir de métamorphose. En effet, vous ne serez plus le même, une fois le livre de votre vie achevé. Le Moi d’après votre projet biographique sera bien différent du Moi qui a initié le projet. Je vais vous montrer en sept points pourquoi l’écriture biographique déclenche la magie d’une transformation psychique.
L’écriture biographique initie un mouvement de l’intérieur vers l’extérieur. Ainsi, tous les secrets – voire les tabous – que vous aviez gardés enfouis en vous pendant très longtemps ne vous hantent plus puisqu’ils sont déposés sur le papier. Comme le dit le psychanalyste Jung, «ce qui est remonté à la conscience» ne réapparaîtra plus «sous la forme d’un déterminisme surnommé fatalité». C’est en cela que la biographie comporte une dimension thérapeutique. Vous prenez conscience du caractère répétitif de certains patterns, qui trouvent parfois leur origine dans des blessures transgénérationnelles, et vous êtes désormais capable de lever vos blocages existentiels.
Une fois votre livre achevé, vous tiendrez entre vos mains une œuvre qui est autant le contenu que le contenant de votre vie. J’aime comparer cette œuvre à un vase dans lequel vous aurez posé un bouquet riche de toutes les fleurs de votre choix. Vous mesurerez ainsi la profondeur de votre être qui a su vous livrer tous ces souvenirs. Quelle fierté, alors, de décorer votre dimension psychique de ce florilège de mots qui vous appartient et qu’ensemble, nous avons créé !
Peut-être pensiez-vous que la biographie était réservée aux personnes célèbres, dont la vie est composée d’aventures palpitantes. Feuilleter le livre de votre vie dément cette croyance. Vous aussi, vous respirez, vous pensez, vous existez. Aucune vie n’est plus signifiante ou plus intéressante qu’une autre. Enfin, vous vous êtes départi du syndrome de l’imposteur qui consistait à croire que vous n’aviez pas le droit de laisser une trace, car vous avez pris désormais toute votre place sur la page. Sur celle-ci, s’inscrit la preuve évidente que si vous vivez, vous écrivez pour vous et que si vous écrivez pour vous, vous vivez. Et plus aucun préjugé ne pourra effacer une telle certitude.
Vous faites, par conséquent, une réelle découverte. Tous les détails de votre quotidien, de ce qui est appelé «une vie ordinaire», sont piquants, émouvants, frappants. On relie davantage les différentes saisons de notre existence à une musique, un parfum, une saveur qu’à un grand événement… Souvenez-vous comment l’écrivain Marcel Proust associe dans sa vaste fresque autobiographique À la Recherche du temps perdu son enfance passée à Combray au goût de la madeleine trempée dans le thé préparé par sa tante Léonie. En ce qui me concerne, j’associe l’âge de mes vingt ans à ce flacon de parfum mauve dont je pulvérisais la senteur suave dans mon foulard lilas, avant de partir pour un rendez-vous galant… Une biographie se compose surtout d’instants humbles, mais précieux, auxquels s’entrelacent – parfois – des événements marquants. Vous prenez donc conscience du caractère essentiel du moment présent.
Je compare souvent la vie à un puzzle. Lorsqu’on emboîte les premières pièces les unes dans les autres, l’image n’émerge pas ou, si elle émerge, c’est de façon très partielle et incomplète. Il faut beaucoup de patience et de foi pour poser les autres pièces. Et, une fois le puzzle terminé, on découvre que chaque pièce avait sa raison d’être par rapport à l’ensemble. Il en est de même pour votre biographie. Grâce à votre ténacité pour mener à terme ce projet, vous aurez une vision d’ensemble de votre vie : vous verrez que certains détails revêtaient toute leur importance, en révélaient beaucoup sur les désirs de votre âme, les souhaits de votre cœur, votre mission de vie. C’est parce qu’elle cousait des vêtements pour ses poupées qu’une cliente a créé sa boutique de haute couture. De même, vous prendrez conscience que certaines épreuves vous ont remis sur le chemin d’une vie qui vous correspondait davantage. Vous découvrirez que vous n’êtes pas sur terre par hasard et que votre vie a un sens, c’est-à-dire une signification.
C’est ainsi que cette révélation intérieure vous transforme à l’extérieur. Vous avez plus envie d’apprécier la vie, de vous faire des cadeaux. Certains changent leur apparence, adoptent un style vestimentaire ou esthétique différent. D’autres entreprennent de rénover leur maison, car l’écriture biographique les a remis au contact de leur fibre créative et de la priorité de leur propre espace. D’autres encore changent radicalement de vie, déménagent, trouvent un nouvel emploi – toujours pour un quotidien de bien meilleure qualité. L’écriture d’une biographie redynamise le psychisme et peut être un excellent remède à la dépression (sans que vous abandonniez les autres alternatives thérapeutiques, on est bien d’accord !).
Enfin, vous savez où vous allez. Vous pouvez écrire votre avenir. Relater les événements négatifs vous aura permis de savoir ce que vous acceptez et ce que vous n’acceptez plus, de distinguer ce qui est mal de ce qui est bon pour vous, ce que vous aimez de ce que vous n’aimez pas. La sincérité de ce genre littéraire vous incitera à ne plus vous mentir, à cesser de vous trahir. Comme vous aurez renoué avec votre élan vital, vous serez capable de tracer le chemin de votre futur, en toute autonomie. Tel sera également le sens de votre livre de votre vie : vous montrer votre direction personnelle, intime et singulière car elle ne peut plus se confondre avec celle d’autrui. L’écriture d’une biographie vous aura prouvé que vous êtes capable de créer et de mener à terme un projet, ce qui est en Soi un merveilleux succès. Ma plume vous aura donné suffisamment confiance en vous pour pouvoir voler de vos propres ailes.
La réalisation d’un livre de vie est un pont entre le passé et l’avenir, votre ancien Moi et votre Moi futur. Le présent correspond à son écriture, à notre présence – ensemble. Je peux vous aider à franchir ce pont, d’une page à l’autre, d’une rive à l’autre, de vous à Vous.
Votre biographie est terminée mais, en vérité, tout commence. La fin de l’écriture de l’ouvrage marque la révélation de vous-même aux yeux de vos proches, de vos amis – voire de la société entière, si la biographie est publiée. Le temps du dévoilement est venu. Bien souvent, le narrateur est traversé d’enthousiasme et de peur. Il est pressé de montrer le livre et il en retarde l’échéance. Et cela se comprend… Quoi de plus intimidant que la réaction (ou le jugement d’autrui) vis-à-vis de l’œuvre la plus intime qui soit : celle d’une vie ?
Je peux vous accompagner pendant cette étape cruciale en présentiel ou à travers ce billet.
Lorsque vous donnez à lire votre livre de vie, vous livrez à vos lecteurs vos sentiments les plus profonds, vos souvenirs les plus vivaces, vos sensations les plus puissantes. Épreuves et joies ne sont plus secrètes, désormais. On sait ce que vous avez traversé, vécu, surmonté et comment. Vous donnez à voir vos parts lumineuses et vos parts d’ombre. Ces confidences peuvent susciter beaucoup de bienveillance dans votre entourage, rééquilibrer des relations chancelantes, raviver des passions que vous croyiez éteintes, renouer des liens qui semblaient distendus. Et c’est tant mieux ! C’est le signe que la biographie aura véritablement accompli son œuvre de cohésion (familiale ou amicale).
Il est néanmoins des situations où donner à lire le livre de votre âme peut provoquer un sentiment de recul de la part d’autrui. Sachez que cela est tout à fait normal. On ne connaît jamais totalement quelqu’un et les personnes les plus proches peuvent être déroutées par ce que vous leur confiez car elles ne vous connaissaient pas sous cet angle : « Quoi ? Tu étais si fougueuse quand tu avais trente ans ? Je ne savais pas que tu as osé t’échapper à Venise avec ton fiancé, en désobéissant à tes parents ? Toi qui as l’air si sage, si calme… Eh bien ! » Ne vous inquiétez pas mesure. Il faut que les autres s’habituent au nouveau miroir que vous leur tendez. Et, en se familiarisant avec votre biographie, peut-être se reconnaîtront-ils dans vos mots. Ils verront ainsi leur propre reflet. La narration de votre existence, le tracé de votre évolution, votre cheminement intérieur leur dévoilent des parties de leur être qu’ils s’étaient eux-mêmes cachées, les parts d’ombre, comme dirait Jung. « Impose ta chance, sers ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder ils s’habitueront. » déclare le poète René Char. Dans ce cas aussi, la biographie aura mené à bien une autre de ses visées : la visée cathartique. L’objectif de l’écriture est, en effet, d’en dire autant sur l’auteur que sur le lecteur.
Je dois cependant vous avouer que vous pouvez être confronté à des situations nettement plus difficiles, lors de la réception de l’œuvre de votre vie. Il est des cas où l’entourage se montre très critique sur la réalisation de votre travail – en particulier sur le déroulement de la narration et l’exactitude avec laquelle les faits sont transposés. « Cela ne s’est pas passé comme ça ! », « tu t’es trompé à la page 1, l’épisode de la foire se situe avant la visite chez grand-mère ! » Ne vous laissez pas désarçonner par ces critiques. En effet, la frontière entre la mémoire et l’inconscient est frêle. Et personne ne peut prétendre à l’objectivité parfaite dans la manière de relater des événements. Une biographie est et sera toujours subjective parce que votre mémoire est sélective. Elle ne retient dans ses filets que ce qui vous touche sensoriellement ou émotionnellement. C’est ainsi que vous serez plus réceptif au parfum du dahlia qu’à l’éclat des couverts en argent, lors du mariage de votre nièce. Et ce sera l’inverse pour votre sœur. Écriture et affectivité sont profondément liées. Pour cette raison, une biographie est toujours peu ou prou romancée. La dimension romanesque classe cette catégorie d’écriture dans un genre véritablement littéraire : l’autofiction. Que certaines remarques déstabilisantes ne mettent pas en doute la réussite de votre projet : livrer votre univers ; montrer le cheminement unique de votre mémoire sur la feuille ; permettre à ceux qui ouvriront l’ouvrage de participer à votre introspection.
D’autres réactions particulièrement hostiles peuvent se déclencher. Je ne vous le souhaite pas, mais sachez qu’un homme averti en vaut deux. On peut, par exemple, vous reprocher de manière virulente d’avoir omis de citer le nom de telle personne, d’avoir occulté tel protagoniste dans votre histoire, d’avoir passé sous silence tel épisode important pour votre interlocuteur. Sachez que lorsque vous vous lancez dans le projet d’écriture du livre de votre vie, nous en dessinons la trame ; nous en définissons la visée ; nous en cernons l’objectif. Aussi n’y a-t-il guère d’intérêt à mentionner tous vos amis d’enfance si votre biographie concerne votre mariage, votre accouchement, ou un certain traumatisme et son processus de résilience, les étapes de la guérison de votre cancer. Si vous souhaitez principalement dédier votre livre à la mémoire de vos grands-parents, à quoi cela sert-il de décrire longuement des réceptions professionnelles ou des réunions entre amies ? Si la réception de la biographie est l’étape cruciale du dévoilement de ce qui vous est le plus intime et le plus cher, elle représente également l’opportunité de faire tomber les masques de certaines personnes de votre entourage et, d’une certaine façon, de rétablir des relations authentiques avec celles avec lesquelles vous entretenez de réelles affinités – en laissant tomber les autres. En osant écrire ce qui est vrai pour vous, vous apprenez enfin à vivre selon votre vérité.
Bien sûr, si votre biographie répond à une demande familiale, il paraît fort pertinent de ne léser ou ne blesser personne. L’objectif d’une biographie est de réunir, voire de resouder les membres d’une famille, non de les diviser. Si vous éprouvez, cependant, le besoin d’avouer des choses qui vous concernent intimement, je peux créer avec vous votre livre personnel, qui constituera votre exemplaire unique. Si le projet biographique est à l’initiative de votre seule requête, l’occasion est unique de réaliser un travail d’introspection par le biais de l’écriture. Votre livre sera donc l’équivalent d’un journal intime. Enfin, je peux vous accompagner si vous êtes désarçonné par les diverses réactions de votre entourage à la réception de l’œuvre de votre vie. Et si vous les subissez comme de profondes blessures, nous pourrons les cicatriser grâce à quelques séances d’écritothérapie.
Dans tous les cas, je demeure présente comme je l’ai été lors de l’écriture, pour vous accompagner dans la seconde et palpitante aventure qu’est la réception de votre biographie.
D’autres articles vous attendent bientôt sur ce site :
Tenir entre mes mains le livre de ma vie. En quoi l’écriture de mon livre de vie m’a-t-elle changé ?
What’s your story ? J’écris ma vie.Tome 1. Petit guide pour être l’auteur de sa vie.
En ces temps troublés, je souhaite évoquer ce petit livre que j’ai écrit pendant la période du confinement.
À cette époque, j’ai éprouvé le besoin intense de mettre à profit les outils d’écriture résiliente que j’expose dans ce petit ouvrage de 86 pages, que l’on peut facilement glisser dans sa valise, entre chapeau et lunettes de soleil.
Parce que depuis 2020, rien n’a changé, que tout a même empiré et qu’il devient de plus en plus urgent d’explorer ce pays souvent inconnu de soi : soi-même avec ses ressources, ses potentialités créatives, ses aptitudes à la résilience.
Au lieu de compter sur l’extérieur pour être heureux, on peut compter sur la richesse que l’on possède au fond de soi. Et si l’on veut bien s’y aventurer, on constatera que ce puits de richesses est un puits sans fond, chaque jour renouvelé.
Avec un simple stylo, extirpons nos trésors.
Comme le déclare Gandhi,
« Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde. »
L’écriture quotidienne nous aide à nous métamorphoser intérieurement. En changeant la perception de soi, elle change notre regard sur le monde. Et donc, nécessairement, le monde change – devenant le reflet de notre propre regard.
J’enseigne dans ce petit ouvrage des techniques simples qui permettent cette auto-découverte, durable et profonde.
Vous n’avez besoin pour seul matériel d’application que de votre cahier et de votre stylo préférés.
Un prochain livre est en préparation. Il développera les notions d’écriture thérapeutique abordées dans cet ouvrage en articulant plus longuement théorie et pratique.
Je vous livre la Préface de ce premier tome, également disponible, pour la version en e book à la Fnac :
Je suis née – ou plutôt, je me suis incarnée si l’on considère que c’est un choix – dans une famille très difficile, dont les membres étaient liés les uns aux autres par des non-dits, des secrets, des tabous, des disputes sans fin.
Il m’a fallu, pour m’adapter à cette ambiance délétère et pour survivre, faire preuve de ce que Boris Cyrulnik appelle « la résilience » .
Je crois que c’est parce que je ne disais rien, que je demeurais silencieuse et effacée que, paradoxalement, je me suis mise à écrire.
Réduite à me taire, à me faire plus petite qu’une poussière, à disparaître, j’ai tracé un matin, par un poème sur un cahier orange, le début de mon chemin. Celui-ci, depuis, n’a jamais cessé et il m’a conduite à maintes destinations.
L’écriture est devenue mon refuge, mon amie, ma compagne. Je rêvais secrètement de rencontrer un ange dans la page. Je lui confiais mes états d’âme, mes doutes, mes tourments, mes cris intérieurs.
J’ai écrit… J’ai crié… Je me suis écriée… dans la promenade silencieuse du stylo sur le papier.
Au fil de l’encre, au rythme des jours, l’écriture a dessiné mes contours, moi qui me croyais flottante, évanescente comme un nuage.
Grâce aux mots, je suis parvenue à me définir et à tracer une limite saine entre les autres et moi.
J’ai pu établir des frontières qui protégeraient mon intériorité des invasions de l’extérieur.
Puisque j’avais si peu de place dans ma famille, j’ai trouvé une place sur la page.
Et c’est parce que je n’occupais pas de place dans cette famille que je l’ai trouvée sur la page. Les épreuves constituent souvent des présents mal emballés.
L’écriture, l’histoire de ma vie ; une histoire de vie… Votre histoire de vie à vous aussi !
Je crois que la vie n’est pas complètement tracée, que nous pouvons l’écrire comme nous le voulons et trouver des embranchements, des bifurcations, des déviations dans une simple page.
Pourquoi écrire ?
On écrit pour
Apprendre à se connaître
Être soi
Comprendre sa vie à l’éclairage du présent
Profiter en témoignant de chaque jour qui passe
Guérir, faire le deuil, faire acte de résilience
Retrouver le passé et le faire revivre
Avoir des preuves de ce que l’on a vécu
Être l’auteur de son futur
Faire de sa vie un livre vivant
Devenir authentique pour autrui
Dire l’indicible…
On écrit pour donner à sa vie un sens (à la fois signification et direction), l’accomplir comme une œuvre.
Comment utiliser ce livre ?
De la façon qu’il vous plaira.
Vous pouvez choisir un chapitre, une page, un exercice au hasard – ou par synchronicité, comme le dirait Jung, car le chapitre qui se présente à vous répondra à votre humeur, votre besoin ou votre problème à résoudre.
Vous pouvez, de même, suivre les chapitres et faire les exercices dans l’ordre.
Si un exercice ne vous plaît pas, respectez-vous. Ne le faites pas. Remettez-le à plus tard ou trouvez une variante. L’expérience de l’écriture doit être l’exploration d’un vaste champ de liberté et de possibles, non une contrainte. Elle vous invite d’abord à prendre soin de vos envies, de vos désirs, à écouter qui vous êtes.
Ce livre n’a pas vocation à être scolaire. Il ne vous apprend pas à écrire selon les règles inculquées à l’école. Il vous apprend à écrire qui vous êtes, tel que vous êtes. Et ce qu’il peut vous apprendre à mieux écrire, c’est votre vie.
Quoi qu’il en soit, ce livre vous aidera à mieux vous connaître à travers l’écriture, à découvrir des facettes de vous-même depuis longtemps ignorées et qui vous étonneront, vous fascineront.
J’aime penser que la page est un miroir et que l’écriture est le regard qui nous renvoie à ce miroir.
Les textes, techniques et exercices que je vous propose viennent de mes expériences d’écriture et de vie. En effet, l’écriture matérialise la vie comme la vie s’incarne dans l’écriture. C’est pour cette raison que vous trouverez dans cet ouvrage des passages autobiographiques ou des réponses personnelles aux exercices que je vous propose et qui vous laisseront libre de noter les vôtres. J’ai toujours l’habitude de montrer les chemins par lesquels je suis passée avant d’évoquer la destination.
Qu’écrire vous aide à vivre !
Je vous souhaite une belle et longue écriture de vie !