Tout est là,
à l’instant du mot dit :
le bouquet de jonquilles,
le chant blond des blés que tu traversais pour te rendre au lac,
la chatte sauvage flairant les orties,
la bicyclette couchée dans les taillis et que tu retrouvais à sa couleur rubis,
la mousse de l’eau sur les cailloux entre lesquels filaient les anguilles
dont tu essayais de saisir l’éclair bleu à genoux.
Tout est là, dans la paume de l’âme,
et demeurera
ainsi contenu,
telle l’abeille
dans la corolle du poème.
Tu peux toujours le toucher
d’un mot au matin
quand tu te sens perdu,
le Pays d’enfance.
Géraldine Andrée