Quand tu écris, prête attention au fait que tu écrives – et à rien d’autre.
Prête attention au léger crissement de la pointe de la plume ou du stylo sur le papier et à la rencontre toujours renouvelée entre deux grains, celle de la page et celle de ta peau.
Qu’importe que tu aies perdu ton père, que ton amant te fasse un « long silence radio », que tu sois contraint(e) de déménager pour un quartier moins beau. Quand tu écris, soit présent au fait que tu écrives, tout simplement.
Tu te fâcheras ou t’inquièteras après. Là, ce n’est pas le moment.
Et chaque mot deviendra un instant où tu demeureras tout en avançant, une brève éternité dont tu seras le résident.
Géraldine Andrée