C’est un cahier tout simple, en vérité,
un cahier qui, comme on dit,
« ne paie vraiment pas de mine »,
un cahier à la reliure brune
comme les prunes flétries
en automne,
un cahier aux feuilles
si fines
que la mine
d’un crayon
les transperce
ou que l’encre les traverse
si l’on souhaite écrire
avec une plume.
Et en tournant la page,
l’on peut lire
à l’envers
les méandres
des phrases.
On sait alors
que l’on est arrivé
de l’autre côté.
Ce papier
un peu jauni
possède,
cependant,
l’éclat
d’un miroir.
Et je revois
comme si les jours
de jadis
passaient
devant mes yeux
le sourire
de mon grand-père,
les fleurs
du cerisier,
la mosaïque bleue
du couloir
de la maison
de vacances,
la cabane de bois
près de la rivière
et le chapeau
de Claire
qui dépasse
entre les herbes
sauvages.
C’est un humble cahier,
fait pour la profondeur
de ma poche,
mais ce cahier
a changé ma vie
car il a métamorphosé
mon regard
sur tous ces instants
que je croyais morts
et qui, pourtant,
habitent
comme des enfants
ma mémoire.
Géraldine Andrée
Un beau texte qui vient de naître sous ta plume !!!
Bravo
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Merci à toi ❤
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