Publié dans Actualité, Art-thérapie, C'est la Vie !, C'est ma vie !, Créavie, Je pour Tous, Journal créatif, Le cahier de mon âme

Créavie : C’est ma vie 2

Dans le très beau film Quelques heures de printemps, lorsqu’il est demandé à Madame Evrard si elle a eu une belle vie, celle-ci répond :

« C’est ma vie. »

Une vie entièrement vécue avec ses malheurs (un mari difficile, un fils distant) et ses bonheurs (les beautés et bontés du jardin, un voisinage agréable).

Une vie en apparence banale.

Mais une vie unique.

Déclarer ainsi

« C’est ma vie »,

c’est l’accepter telle qu’elle est, sans vouloir rien changer et ce n’est surtout pas se lamenter sur cette pseudo vie rêvée que l’on n’a pas eue.

Peu importent les événements (mariage, naissance, baptême, deuil, chômage, divorce).

L’essentiel est ce que l’on retient des moments avec lesquels on a traversé ces événements : l’éclat des pivoines qui revient à chaque printemps, la botte de radis que la voisine dépose sur le bord de votre fenêtre, la chanson préférée de vos dix-sept ans, les yeux d’émeraude de la chatte dans l’ancienne maison, l’eau de parfum qui fleure bon le muguet les matins…

Faites vous-même votre liste.

Vous pouvez tracer une frise du temps ; y poser des points tout petits – ce sont les événements – et de gros points de couleurs – ce sont les moments que vous nommez un par un, que vous effeuillez sur la vaste rose du temps.

Vous voyez ? La vie, c’est Cela.

Ecrire sa vie, c’est accorder beaucoup plus d’importance au relief de ces moments qu’aux événements.

Ce n’est pas se mentir en proclamant en épais caractères sur la couverture de son livre : « Voici ma belle vie ! »

C’est écrire tout simplement :

« C’est ma vie »,

où d’autres vies se retrouvent, s’entremêlent, se réunissent

dans l’écho d’une page

qui trouvera un rêve pour le porter

plus loin,

vers d’autres témoignages.

 

Géraldine Andrée

 

Publié dans Actualité, C'est la Vie !, Je pour Tous

Comment vous dire

Comment vous dire ce que j’ai ressenti quand j’ai appris que cet auteur qui évoquait avec tant de force et d’éclat

le chant du vent dans les bambous, sa fenêtre illuminée à l’est, les frémissements d’ailes des abeilles, les reflets blonds du miel, l’alphabet écrit par le temps dans la roche, les senteurs des roses-thé qui vous suivent jusque dans votre rêve, le ruissellement du vert des arbres après l’averse, le bercement de l’éternité dans sa demeure

 – toute cette vie plus que vivante, oui, ardente, irradiante de ce lointain coin de monde

jusqu’à mon coeur -,

n’était plus de ce monde ?

Géraldine Andrée

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La trace

J’écris pour dire

le souffle du jardin

qui s’en retourne

au silence

à la fin du jour,

ce murmure

qui sourd

du bleu de l’herbe

comme une senteur

de menthe

avant de s’en remettre

à la terre

d’où il est né.

J’écris pour dire

l’étoile

contenue

dans chaque note

qui s’éteint

lorsque

l’instant

est venu.

J’écris

pour marquer

de trois

pointillés

noirs

la voix

enfuie,

trace

du message

qui se poursuit

invisible

dans la neige

de la page.

J’écris

pour être

témoin

du chemin

de cette parole

qui continue

sans moi

à l’infini…

Géraldine Andrée

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La biographie ou le recueil d’instants de vie

On a coutume de penser que la biographie est réservée aux gens célèbres, aux grands hommes, aux stars.

Quand le désir de faire une biographie se fait jour, on le chasse, ce désir, en disant :

-Une biographie, moi ? Mais je n’ai rien d’intéressant à raconter ! Je n’ai pas vécu de grands événements dans ma vie !

Détrompez-vous. La biographie s’adresse à tous, à toutes les voix.

Nul besoin d’avoir vécu des événements prodigieux pour confier à un biographe l’écriture d’une biographie.

Le livre de votre vie peut, bien sûr, contenir des étapes cruciales : vous pouvez y raconter vos périodes marquantes, les virages que vous avez pris, vos choix ultimes, vos échecs, vos réussites.

C’est important. Mais est-ce essentiel ?

L’essentiel est que la biographie contienne ce qui est important pour vous ou pour la personne à qui vous offrez ce présent : le souvenir de la grosse horloge d’or dans le salon de votre enfance ; les bruits du quartier au matin ; les senteurs et les couleurs du jardin ouvrier ; le lapin-nain que vous apportiez dans vos bras au dîner ; les cavalcades dans les sombres couloirs quand s’annonçait la veille des vacances ; le visage de l’aïeule qui coud encore, assise à la fenêtre de votre mémoire ; les longs rouleaux de réglisse qui noircissaient vos lèvres ; une journée à l’océan ; les tambours du vent dans vos oreilles et qui vous donnaient envie de courir…

Ainsi, nous réalisons bien plus qu’une biographie – un recueil d’instants de vie où tout futur lecteur saura d’emblée se reconnaître car la biographie, dans sa dimension intime, demeure à jamais universelle.

Chaque être humain de ce monde se retrouve davantage dans l’évocation d’un bouquet de cerfeuil mouillé, cueilli au cours d’une promenade, que dans une apparition sous les feux des projecteurs.

La biographie est un livre de vie où chaque mot invite autrui à écouter son battement de coeur.

Géraldine Andrée

L’Encre au fil des jours

It’s customary to think that the biography is reserved for famous people, great men, stars.

When the desire to make a biography comes day, we hunt this desire by saying:

– a biography? But I have nothing interesting to tell! I haven’t lived any great events in my life!

You’re mistaken. The biography is addressed to everyone, all voices.

No need to have experienced prodigious events to make a biography.

The book of your life can, of course, contain crucial steps: you can tell your memorable moments, the corners you have taken, your ultimate choices, your failures, your achievements.

It’s important. But is it essential?

The main thing is that the biography contains what is important for you or for the person to whom you offer this gift: the memory of the big golden clock in the living room of your childhood; the noises of the neighbourhood in the morning; the scents and the Colours of the worker garden; the dwarf rabbit you brought in your arms to dinner; the bruits sounds in the dark corridors when it was announced the day before the holidays; the face of the crone who still coud, sitting in the window of your memory ; the long rolls of liquorice that noircissaient your lips; a day in the ocean; the drums of wind in your ears and which made you want to run…

Thus, we will achieve far more than a biography – a collection of moments of life where any future reader can recognize itself because the biography, in its intimate dimension, remains forever universal.

Every human being in this world is more recognized in the évocation of a bouquet of wet cerfeuil picked during a walk than in an apparition under the spotlight.

The biography is a book of life where every word invites the other to listen to her heartbeat.

Geraldine Andrée

Ink over the days

 

Publié dans Actualité, C'est la Vie !, Non classé

Il est des livres

Il est des livres qu’on lit lentement, qui absorbent notre esprit chaque soir pendant toute une année car tel est leur intérêt, s’apparenter à un grand voyage.

Et lorsqu’on franchit la dernière page, qu’on atteint le mot ultime dans la nuit, on se sent éclairé d’une vaste expérience,

comme si on avait abordé ce qui n’était au départ qu’un petit point parmi tant d’autres sur la carte du monde,

mais à partir duquel à présent

la vraie vie commence.

 

Géraldine Andrée

L’Encre au fil des jours

Image : Fritz von Uhde (1848-1911); Devant la porte de la véranda

 

***

 

There are books that we read slowly, which absorb our spirit every night for a whole year, because that is their interest, it is like a great journey.

And when you cross the last page, you reach the ultimate word in the night, you feel enlightened with a vast experience,

As if we had dealt with what was initially only a small point on the map of the world,

But from which now

Real life begins.

 

Geraldine Andrée

Ink over the days

Picture : Fritz von Uhde (1848-1911) ; In the porch door

Publié dans Poésie

La signature du silence

Je sais

comment

signe

le silence :

 

je le vois

aux méandres

de l’onde

entre

 

les terres,

à la courbe

de la flamme

dans l’ombre

 

quand

passe

le souffle

de l’Ami,

 

au sentier

qui se déhanche

à l’approche

de la demeure,

 

aux déliés

du vent

sur l’herbe

tendre…

 

Aussitôt

que je me penche

pour lire

cette signature

 

à fleur

de murmure,

le silence

l’efface

 

de manière

à ne laisser

aucune

trace

 

et, l’instant

d’après,

la recommence

comme si de rien n’était…

 

Géraldine Andrée

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Comment être Poète de ta Vie ?

  1. Prends tout ton temps. Regarde la lumière se déplacer de chaise en chaise jusqu’à la tienne.
  2. Respire. Aie conscience que c’est d’abord ton souffle qui chemine.
  3. Ecris dans ton journal, chaque matin. Même si tu n’as rien à dire. Surtout si tu n’as rien à dire car n’oublie pas que le silence contient en germe toutes les créations futures.
  4. Plonge ton regard dans celui de ton chat, ton chien… ou ton poisson rouge. Tu verras…
  5. Chante, danse. Et ne te soucie pas du jugement d’autrui.
  6. Reste debout, bien fort(e) dans ta vérité.
  7. Emprunte les sentiers détournés. Ce sont les meilleurs.
  8. Ouvre un livre sur une page au hasard. Tu t’apercevras que son message te correspond ici et maintenant et qu’il s’adresse… à toi.
  9. Emporte toujours avec toi un carnet de références, d’idées, de croquis… un carnet de fulgurances.
  10. Ne te demande pas à ton lever si tu vas créer et ce que tu vas créer. Songe à comment tu vas créer : par couleurs, notes, jeux de mots, collages ? Quelles sont tes envies, aujourd’hui, simplement aujourd’hui ? Prépare ton matériel sur ta table (stylos, pinceaux, crayons, plumes…)
  11. Recopie une citation qui t’emmène plus loin dans la compréhension du monde et de toi-même et que tu colles à ton miroir ou ton réfrigérateur.
  12. Choisis une nouvelle marque de thé et amuse-toi devant ta fenêtre à lister le nom des senteurs qui le composent.
  13. Utilise tes souvenirs heureux et malheureux pour créer.
  14. Dis-toi que tu as le droit de tout ressentir, que tous tes sentiments sont légitimes, y compris la colère qui peut te guider vers le ravissant rouge phosphorescent qui manquait justement à la toile de ton existence.
  15. Habille-toi en mariant les textures, les tissus, les teintes. Autorise-toi une nouvelle coupe de cheveux.
  16. Fais une salade de fruits en étant conscient(e) du jus, des couleurs, des pépins qui se mêlent dans tes mains.
  17. Colle dans ton cahier feuilles, fétus, brindilles, pétales. Réalise un herbier de ce que tu vis à ta mesure.
  18. Prête attention à toute chose, même insignifiante. Qui sait si le trajet d’une fourmi de grain en grain ne t’inspirera pas demain ?
  19. Va-z-y pas après pas, instant après instant. Sois patient(e). La vie a sa musique parfaite pour toi.
  20. Félicite-toi, y compris si tu as écrit une seule page, affiné un seul accord, trouvé l’équilibre entre deux couleurs en remettant à plus tard la peinture de ton paysage.

L’essentiel est que tu Sois

dans chaque chose que tu Fais.

 

Avec toute ma joie,

 

Géraldine Andrée

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Mon dernier-né

Je vous présente https://lire.amazon.fr/kp/card?asin=B07961W34S&preview=inline&linkCode=kpe&ref_=cm_sw_r_kb_dp_9IlzAb72Y2D75 » target= »_blank » rel= »noopener »>mon nouveau recueil poétique Il est un Pays

C’est le premier que je publie en Format Kindle, en indépendante.

Eh oui ! Il n’y a rien de tel que la Liberté ! Je l’ai déjà dit, plutôt écrit ici.

« C’est un Pays qui revient par le souvenir…
C’est un Pays qui chante dans le silence d’un songe…
C’est un Pays qui murmure au coeur l’essentiel de la mer et du ciel…

Ecoute-le ! 

« Fais silence
et songe à l’eau de là-bas qui chante quand elle achève sa danse dans la calanque… »

Le pays n’est jamais perdu. Il demeure en Soi…

Nous sommes nous-mêmes notre propre pays.

Voici ce que ce recueil de Poésies vous murmure au plus près de l’oreille de votre âme…

Entrez par la porte des mots et baignez-vous dans le bleu de l’encre majorquine… Bienvenue !  »

27 pages sur des poèmes qui ont pour inspiration le Sud, l’Espagne, la renaissance, le retour à l’enfance, l’émerveillement, le mystère, l’existence antérieure…

Pour un prix très-très modique, la Poésie entre dans le métro, le bureau, le hall de gare, la salle de classe, le wagon TER.

Le bleu de l’infini efface la fenêtre grise, les nuages, la pluie ou le givre.

Le rythme du vent, la soie de la brise et l’encre de la lumière irisent les jours d’hiver.

L’espace purifie l’âme pendant les déambulations sur les trottoirs.

Je suis fière de ma petite auto publication qui annonce un autre recueil en préparation.

Bienvenue au Pays réalisé parce qu’il fut rêvé !

Namasté !

Géraldine Andrée

PS : La couverture présentée sur le site est temporaire. La vraie sera publiée dans quelques heures, quelques jours… Elle est bien plus jolie, bien plus bijou… Une corolle ouverte. Bien à vous.

Publié dans Poésie

Anthologie poétique du Solstice d’Hiver 2017

Je suis ravie de vous présenter cette anthologie poétique

Bleu d’Encre Editions

qui paraît à chaque solstice.

 

Géraldine Andrée

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À l’abri dans un poème

C’est un lointain soir d’hiver.

J’ai pris mon bain et revêtu mon pyjama chaud.

Je me sens bien.

Ma mère m’a couchée puis elle a allumé la lampe de chevet. Elle est douce et sereine, pour une fois. Plus de ménage à faire, plus de corvée. Les sermons et les reproches ont cessé. La journée est accomplie.

C’est l’heure de réciter la poésie que je dois savoir par coeur pour le lendemain.

D’ici, j’entends encore le silence de la chambre close – et le frêle frottement des branches du platane contre le volet.

Ma mère a ouvert le cahier à la page du poème, dont le chemin d’encre bleue est jalonné de barres discrètes signalant les pauses obligatoires, les silences incontournables, et de petites boucles préservant la grâce des liaisons.

J’ai des hésitations. Je ne connais pas vraiment mon poème.

Mais maman ne me gronde pas. Elle le redit lentement, à voix basse, comme si elle voulait me confier un secret.

C’est un poème de Maurice Carême, décédé depuis peu.

Le poète parle de sa chère campagne du Brabant au printemps, de sentier enjoué, de vent chantant, de tartine mangée au bord d‘une source argentine dont le rire se faufile entre les aubépines.

Couchée au coeur de l’hiver où j’apprends ce poème de Maurice Carême juste avant de disparaître dans la profondeur du sommeil de l’enfance, je me sens privilégiée tandis que les rimes en « ine » sonnent clair à mon oreille.

J’ai parfaitement noté le chant de la source dans mon cahier. Il faut dire que j’ai regardé avec une telle application le tableau noir où cheminait le poème écrit à la craie!

J’entends encore, trente ans après, ces fins de vers qui sautillent dans ma mémoire comme s’il s’était agi de la blanche marelle des dimanches. Je revois aussi le jeune visage apaisé de ma mère penchée sur mon cahier d’écolière.

Le lendemain, j’obtiens un bon point pour cette poésie que je récite, bras croisés, près de la fenêtre qui donne sur les toits enneigés.

Sans douter du moindre mot, je me suis levée pour faire naître dans ma voix les fleurs d’aubépine sur lesquelles brillent les gouttes de la source argentine pendant que craque entre les dents la blonde croûte d’une tartine.

Bel âge en vérité,

que celui où l’on apprend les poètes par coeur

et où rien de grave ne peut arriver

– aucun drame, aucun échec, aucune fureur –

si l’on est bien à l’abri dans un poème…

Géraldine Andrée