J’ai un grain qui roule dans la tête et qui me presse de commencer mon œuvre
la foi grosse comme un grain de moutarde quand j’écris le matin pour personne pour rien
Je me souviens du grain de beauté sur le cou de mon premier amour sur lequel j’ai déposé un baiser juste avant son départ pour l’Angleterre
Dans ma mémoire les rires de l’enfant qui aurait pu naître courent encore tout derniers grains d’or
Pourtant le grain est toujours promis à la fleur
Un grain suffit pour annoncer une bonne récolte
Tels sont les grains que je sème sur le chemin de ma phrase Petite Poucette qui ne veut pas se perdre trop loin
Je continue ainsi mes prières j’égrène les mots de ce chapelet secret qu’est mon poème afin qu’un sourire revienne
ou qu’une lueur aussi frêle qu’un grain de riz apparaisse dans les yeux des passants que je croise
Il y aura jusqu’à mon souffle ultime la souvenance des innombrables grains des secondes de mon enfance qui tintent dans le soleil de la maison disparue
Et je lève la tête pour remercier mon étoile ce grain éternel au milieu du champ de la nuit J’ai le don de retenir ce qui s’enfuit
L’écrivain croit en l’espérance du grain qui meurt
S’il meurt c’est pour laisser la place à ce qui se cueille se recueille
Ce grain égaré sur la terre ce fut moi Mais je me suis élevée dans la lumière
Je vous rejoins sur ce point Monsieur André Gide Un grain ne meurtpour grandir seul car c’est dans la solitude que l’on grandit et bien plus encore que l’on mûrit
Voici donc le fruit de moi-même
J’en veux pour preuve le grain de ma peau qui a rendez-vous avec le grain de la page Qui touche ainsi l’autre au point du jour
Maintenant je prends le temps de contempler un grain après l’autre dans le sablier renversé
Je ne fais plus d’un grain de sable une montagne parce que tout s’évanouit la montagne elle aussi s’érode
Les grains de la terre se dispersent Il faut accepter d’être le souffle et le grain c’est-à-dire l’auteur et le témoin de son effacement admettre que des grains de poussière recouvrent notre trace inexorablement
Il y a aussi un mot que j’aime
Silence
Il me permet d’entendre
le si petit crépitement des grains qui tombent de la paume de ma main dans la profondeur infinie d’un panier singulier
C’est cela écrire c’est tresser le panier du silence pour tous ces grains oubliés que je rassemble et que je verse en son cœur d’osier car je sais qu’ils n’ont pas pu germer faute de chance
Mais ils sont là pour donner à mes rêves d’écriture future de la présence qui les pousse vers le jour à point nommé
L’écriture comme libération de la perversion narcissique
Elle rentra chez elle, complètement bouleversée par les mauvaises vacances qu’elle avait passées avec lui. Elle ne pouvait croire que le terrible trajet du retour était vrai. Il n’avait cessé de la dénigrer, de la tourmenter pendant tout le voyage. Émotionnellement épuisée, elle songea même à ouvrir la portière et à se jeter sur l’autoroute. Cette perspective la remplit d’effroi lorsqu’elle retrouva le calme de son appartement. À cette heure, elle aurait très bien pu ne plus exister… Elle entendait encore sa voix qui lui hurlait dans ses tympans :
« Puisque tu me reproches d’être un despote, je vais l’être, despote ! »
Comment était-ce possible que cet homme cruel, caractériel, avec lequel elle avait mangé des crêpes au chocolat le samedi après-midi, fait l’amour sensuellement, décidé de la machine à laver commune, projeté d’acheter une maison – LEUR maison – révélât un tel visage ?
Cette phrase, elle l’avait bel et bien entendue – ainsi que ce mot. Ainsi, il exigeait d’elle obéissance, soumission, lui qui lui offrait de belles fleurs…
Pour en avoir le cœur net, elle inscrivit sur son carnet bleu les signes qu’elle n’avait pas détectés, ou plutôt, qu’elle n’avait pas voulu voir : sa moue boudeuse quand elle avait refusé de visiter le marché de Noël, parce qu’elle avait une bronchite ; ses longs silences, parfois ; le fait qu’il lui arrivait de ne pas se laver pendant trois jours, puis il s’approchait d’elle, puant la sueur ; le tri de ses chaussettes sans qu’il lui propose la moindre aide ; ses exigences, comme le devoir qu’elle avait de servir le dîner à dix-neuf heures tapantes ; ses reproches constants – « Il y a des traces sur les tasses », « le fond de cette casserole est noir », « tu n’as pas nettoyé les carreaux depuis longtemps, ça se voit » – ; ses avances pendant qu’elle dormait profondément ; c’était toujours elle qui payait le restaurant… À sa grande surprise, la liste se remplissait rapidement. Elle en était certaine : le visage qu’il avait montré au trajet du retour des vacances était le vrai ; l’autre, celui du parfait gentleman, n’était qu’un leurre, un masque de comédien pour mieux exercer son emprise sur elle, l’annihiler.
Pourtant, quand il frappa à sa porte, trois jours plus tard, pour s’excuser, tout penaud, avec un énorme bouquet de roses dans les bras et lui jurer qu’il ne recommencerait plus jamais, que c’était la dernière fois, elle le laissa entrer.
Elle accepta
ses excuses, ses justifications, sa victimisation : « Que veux-tu ? J’ai eu une enfance malheureuse, avec une mère possessive et un père absent ! », son bouquet.
Elle s’attendrit tellement sur ce pauvre garçon qu’elle le laissa de nouveau rentrer chez elle. Elle lui pardonna, reprit leur relation, jusqu’à la dépression et au bouquet final : celui des coups et des humiliations.
Lorsqu’elle l’eut enfin quitté, elle regretta amèrement de n’avoir pas fait confiance à son carnet bleu qui lui aurait épargné beaucoup de jours douloureux, si elle l’avait écouté.
« Elle », c’est vous, c’est moi, cela peut être n’importe quelle femme (ou homme, car il y a aussi des perverses narcissiques).
Pourquoi est-ce que je vous raconte cette histoire ?
Parce que je veux vous montrer que l’écriture peut vous sauver, vous délivrer des liens de la perversion narcissique.
Lorsque vous êtes la proie des griffes d’un pervers narcissique, la première chose à faire est de reprendre contact avec vous-même. Je conçois que cela soit difficile. En effet, vous avez complètement disparu dans les désirs et les projections du pervers. Celui-ci s’est nourri de vous. Il vous a retiré votre substance vitale, comme une araignée avec un papillon qu’elle a piégé dans sa toile. En un mot, il vous vampirise. Vous vous êtes effacé(e) jusqu’à n’être plus rien ou si peu. Vous êtes devenu(e) un pantin au bout de sa ficelle, ou une boule qu’il lance, tantôt à gauche, tantôt à droite, au gré de ses humeurs.
Pour commencer à retrouver une existence, une épaisseur intérieure, je vous invite à vous offrir le cahier le plus beau car, contrairement à ce que pense votre bourreau, vous le valez bien, vous le méritez, après tout ce que vous avez dû endurer ou tout ce que vous endurez encore. Votre main sur le papier, la sensation de son grain, doux et velouté, vous remettra au contact de vos sensations, et donc, de vos ressentis qui ont été gommés, mais que l’écriture thérapeutique peut faire réapparaître.
De même, le cadre de la page vous invitera à retrouver vos limites, les contours de votre terre intérieure. Je vous conseille d’acheter un journal qui se ferme avec une petite clé, comme les diaries d’adolescente, afin de protéger ce pays tellement envahi qu’est votre être de toute nouvelle tentative de spoliation, de violation.
Puis, réservez-vous un instant entre deux sanglots, entre deux doutes ou entre deux frayeurs, pour commencer ce cahier de deuil d’une relation : inscrivez la saison, l’année, votre prénom (très important, car vous vous reliez enfin à votre identité, à votre singularité, à votre affirmation de vous-m’aime/même), avec des feutres de couleurs différentes. En effet, les couleurs ont un impact sur nos émotions et la vibration qu’elles émettent redynamise l’énergie de chaque chakra. Le choix de telle ou telle couleur révèlera le chakra affaibli, souffrant, qui a besoin d’être réactivé.
Ainsi, votre prédilection pour le bleu, par exemple, vous remettra en lien avec le chakra de la gorge, et donc de votre créativité qui demande à être développée, afin que vous puissiez trouver les ressources et les stratagèmes nécessaires pour vous sauver de cette situation.
Vous m’objecterez que vous n’avez pas l’énergie, que vous êtes épuisé(e) (physiquement et moralement), que vous êtes vidé(e), alors, écrire ? Mais vous n’avez rien à dire !
Comme je vous comprends ! Quand on est en état de sidération, on ne peut verbaliser ce que l’on ressent, car le cerveau nous coupe de ce ressenti trop violent, pour nous éviter de basculer dans la folie. Cependant, l’état de sidération face au caractère indicible du traumatisme vous réduit au silence. Or, le silence, c’est ce que le pervers veut : que vous soyez privé(e) de toute parole, c’est-à-dire dans l’incapacité de prendre conscience de ses forfaits (la verbalisation aide le psychisme à cette prise de conscience progressive) et donc, de les révéler. Le silence vous réduit au rôle de victime.
Écrire, c’est ébaucher une conscientisation de ce qui nous arrive, c’est commencer à entrevoir une victoire, une possibilité de s’échapper (au moins psychologiquement, dans un premier temps). Le mouvement du stylo sur le papier est toujours synonyme de progression, car il imprime dans votre inconscient la pulsion de vie, le désir d’avancer. En franchissant l’espace suivant, vous vous projetez vers un avenir proche, puis plus lointain. L’écriture vous permet donc de sortir de l’état de sidération, propre à l’impuissance acquise. En outre, remplir une page signifie que vous commencez à vous remplir vous-même de vous-même, vous qui vous sentez si vidé(e), si dépouillé(e) ! Peu importe ce que cette page contient… Par les premiers mots, les premières gouttes d’encre, vous versez dans votre cœur (que vous pouvez visualiser comme une tasse) le breuvage de votre énergie vitale.
Quand on est encore en état de sidération, nul besoin d’utiliser des phrases littéraires, dont la syntaxe est compliquée. Quelques lignes, quelques phrases simples, des phrases nominales ou adjectivales suffisent. Un excellent exercice consiste à noter quotidiennement la formule suivante : « Aujourd’hui, je me sens… » et d’ajouter une succession d’adjectifs. Si des comparaisons vous viennent, inscrivez-les, mais ne vous forcez pas à les développer, si vous n’en éprouvez ni la force, ni l’envie. Contentez-vous d’une prise de notes rapides, en entourant les mots-clés ou en les reliant par des flèches. Cette mise en relation vous permettra de mieux comprendre, ensuite, pourquoi vous en êtes arrivé(e) là et de retisser un lien avec vous.
Le temps est maintenant venu de creuser avec votre plume les raisons pour lesquelles vous avez entretenu une relation avec un pervers narcissique.
La première raison est que vous dépendez émotionnellement des bons souvenirs que vous avez vécus avec lui. Ces bons moments appartiennent à la phase « lune de miel » qui permet au pervers narcissique de resserrer son emprise. Vous avez vécu des instants parfois si intenses, si agréables que vous vous demandez si l’enfer que vous vivez est bien réel. N’est-ce pas vous qui « prenez tout mal » (comme il a l’habitude de vous le reprocher) ? Et pourtant, ce sont les instants heureux qui ont été un leurre et qui vous ont emprisonné(e) dans une illusion toxique. Comme vous êtes dépendant(e) de l’euphorie et de la montée d’adrénaline qu’ils ont provoquées en vous, vous êtes prêt(e) à endurer les pires tourments pour les revivre ; ce qui vous fait plonger encore plus profondément dans la dépression et le reniement de soi. Un exercice d’écritothérapie va vous éclairer au sujet de votre aveuglement psychique qui vous maintient sous emprise.
Utilisez la tournure « Même si j’ai vécu des moments heureux avec cette personne« , je vis aujourd’hui (et vous énumérez vos souffrances) : « Même si j’ai aimé boire des tasses de chocolat chaud avec lui au bord de la mer les samedis, aujourd’hui, il me trompe et me dit que je ne vaux rien. »
En incluant dans une même phrase les bons et les mauvais souvenirs, vous constaterez le grand décalage entre eux et mesurerez combien le négatif l’emporte sur le positif et qu’il en va de votre vie de ne plus perdre, jour après jour, votre âme, pour récupérer une miette de ce positif. Des tournures comme « je dois bien me rendre compte que« , « il me faut avoir conscience » vous rendront un peu plus lucide et vous permettront de penser enfin par vous-même, ce qui dénouera jour après jour les liens d’emprise.
Dans un second temps, notez dans une liste tous les « drapeaux rouges » ou « red flags » que vous n’avez pas voulu voir et que vous avez minorés parce que vous étiez trop amoureux(se) et envoûté(e) par la phase de « la lune de miel« . « Allons ! Ce n’est pas grave ! vous êtes-vous dit. Qui n’a pas de défauts ? » Il est temps désormais d’être plus lucide. Inscrivez comment ces défauts ont pris de plus en plus d’ampleur, jusqu’à devenir insupportables : « Ses silences sont devenus de la cruelle indifférence ; ses petites moqueries des insultes ; le fait qu’il fouille dans mon portable s’est transformé en confiscation de ce portable, puis en ma propre séquestration. » Définissez vos ressentis, sous forme de sensations physiques et d’émotions, vos réactions : « la gorge nouée quand il rentrait, mon corps était parcouru de frissons, je courais me cacher sous le lit »… L’inquiétude devient de l’angoisse, puis de la terreur… De la peine, vous glissez vers le désarroi, le désespoir, la dépression… Mettez en scène sur le papier les scènes que vous avez vécues avec le pervers narcissique ; théâtralisez ses réactions (pour mesurer combien le pervers était dans l’excès) ; retracez les conversations houleuses, puis les disputes : « Dans une rage folle, me disant : Tu es une nulle. Puis, passant dans l’autre pièce et revenant : – Je vais t’apprendre à être intelligente, moi ! » Les mots mettront en évidence ce que vous avez enduré. Ils vous montreront que ces drapeaux rouges ont bel et bien existé. Et, quand les phares du pervers vous ont ébloui(e) comme un faon, il était trop tard. Vous étiez tétanisé(e), ce qui explique votre impuissance acquise d’aujourd’hui.
Mais il est maintenant grand temps de reprendre votre pouvoir. L’écriture va vous y aider. Prenez conscience qu’il y a entre le pervers et vous un jeu de miroirs. Le pervers ne fait que projeter sur vous ses propres défauts. Ce qu’il vous reproche reflète ce qu’il est réellement. S’il vous dit que vous êtes un(e) incapable, c’est lui qui est incapable : incapable d’aimer, d’avoir de l’empathie… Vous lui servez de miroir puisque vous ne faites que lui renvoyer ses manques.
Mais, en ce qui vous concerne, le pervers est votre miroir inversé. Les reproches dont il vous accable désignent les qualités que vous avez en vous et qui ne demandent qu’à être développées, mises au monde, révélées.
Tracez un tableau en deux colonnes. Dans la première colonne, répertoriez vos prétendus défauts, énoncés dans la bouche du pervers. Puis, dans la deuxième colonne, inversez ce défaut pour y voir la qualité que vous détenez et que vous pouvez expanser en utilisant le « Je« . Ainsi, « tu es nulle, ma pauvre fille ! » devient « Je suis créative. Je vais cultiver cette créativité ! » ; « Tu ne sais pas faire le ménage correctement ! » signifie « Je vais faire le ménage dans ma vie ! Et je vais commencer par toi ! » En procédant ainsi, vous opérez une distance salutaire entre les propos du pervers narcissique et votre psychisme. Écrivez avec une encre de couleur vive en haut du tableau :
Je ne suis pas ce qu’il dit !
Il est temps maintenant de retrouver votre territoire intérieur. En effet, vous existez, indépendamment du pervers narcissique. Vous allez donc vous remettre en contact avec votre propre vibration, votre touche personnelle, la couleur de votre âme, votre signature d’être. Ajoutez une troisième colonne au tableau précédent ou faites une liste à bulles dans laquelle vous inscrirez comment exploiter la richesses de vos ressources, remplir votre puits profond, développer ce qui demande à s’expanser et que le pervers, par ses remarques désobligeantes, vous a montré. Ce peut être élaborer sa boutique personnelle de création de bijoux, jeter l’usagé pour faire de la place au neuf, décorer votre maison, vous inscrire à un cours de yoga ou de peinture, écrire un livre sur votre histoire… Veillez à nourrir votre corps, votre cœur, votre esprit et votre âme chaque jour. Vous prendrez alors conscience que cette difficile épreuve vous ouvre la porte d’une dimension psychique nouvelle.
C’est sur quoi vous focalisez votre regard qui prend de l’importance et qui existe. Si vous pointez le comportement négatif de votre pervers, c’est cette négativité qui remplira votre vie. En revanche, si vous vous focalisez sur le positif en vous, vous améliorerez sans nul doute votre vie. Les mots sont puissants et créent votre réalité, votre vérité. Il est temps d’écrire la visualisation de votre futur.
Décrivez la personne que vous souhaitez devenir. Faites le portrait de vos qualités (physiques/morales).
Évoquez les sensations que vous éprouvez dans votre nouvelle vie : comment vous voyez-vous ? Comment vous sentez-vous (aérien(ne), sans entrave, rempli(e) de légèreté…) ? Comment cette liberté se manifeste-t-elle physiquement ? Détaillez vos gestes, vos attitudes, l’aisance de votre corps dans vos vêtements, sa souplesse lorsqu’il bouge, se déplace…
Mettez-vous en scène dans un endroit qui vous plaît : quel est-il ? Dans quelle région ? Quel pays ? Énumérez tout ce qui rend cet endroit agréable (l’espace, la lumière, la végétation, les sons, les odeurs…)
Que faites-vous ? Quel métier ? Quelles passions, hobbies, activités pratiquez-vous ? Soyez le témoin de votre épanouissement, de votre succès que vous ne devez qu’à vous-même (m’aime).
Développez les sentiments positifs qui vous traversent : quelles réactions physiques suscitent-ils en vous ? « Des larmes de joie coulent sur mes joues ; je les sens glisser et laisser entre mes fossettes leur trace chaude…«
Approfondissez cette visualisation ; revenez-y autant de fois que nécessaire pour la préciser ; dessinez-la dans votre journal ; faites-en un poème ; renforcez-la par des affirmations spirituelles comme « l’Univers pourvoit à tous mes besoins.«
Et surtout, actualisez cette vision future ; rendez-la présente ici et maintenant, en employant le temps du présent.
Tous ces exercices d’écriture vous donneront la force de partir, de reconstruire votre vie, de vous détacher de votre bourreau. Même si vous redémarrez de zéro, chaque jour vous offrira l’opportunité de progresser vers votre Être véritable. La page vous ouvre une fenêtre de libération, une porte de sortie, une issue de secours. Utilisez-la. C’est votre premier signe de liberté. Bien entendu, vous pourrez y ajouter les prises de conscience venues de vos séances de thérapie, les conseils prodigués par l’assistante sociale, votre avocat. Que ces pages composent le cahier de votre renaissance qui sera le retour à vous-même (m’aime) !
Les épreuves de la vie sollicitent les quatre émotions de base, la peur, la tristesse, la colère, la joie, et toutes leurs variantes, leurs nuances – celles-ci s’entremêlant souvent ou l’une cachant l’autre (je vous renvoie à la rouedes émotions ci-contre). L’écritothérapie est une forme d’art-thérapie qui permet de travailler sur ses émotions après les avoir définies. Je propose à toutes celles et à tous ceux qui s’adressent à moi des techniques d’écriture efficaces qui libèrent la psyché de l’emprise émotionnelle et mnésique qu’exercent certains souvenirs ou le retour du refoulé, après un traumatisme. Biographe familiale, praticienne en psychothérapie et en art-thérapie, j’ai moi-même vécu des épreuves difficiles (famille maltraitante, deuils successifs, harcèlement moral professionnel) qui m’ont amenée à explorer mes ressources intérieures. Les exercices que je propose ont fait leurs preuves sur ma santé psychique. Le milieu médical et scientifique a validé par des études fiables le pouvoir de guérison de l’écriture. Je vous renvoie pour cela à l’ouvrage Écrire pour se soigner : La science et la pratique de l’écriture expressive de James W.Pennebaker et Joshua M.Smyth. Comment cela se passe-t-il concrètement ? Vous n’aurez besoin que d’un cahier, d’un stylo, éventuellement de quelques crayons ou feutres de couleur. Les séances peuvent s’effectuer en réel comme à distanciel (skype, google meet, messenger, zoom). Les séances d’écritothérapie fonctionnent comme les séances de psychothérapie : à l’unité. Elles durent environ une heure. Comme elles peuvent être intenses, prévoyez aussi quelques mouchoirs. Vous pouvez refaire les exercices chez vous ou écrire entre les séances dans votre journal, puis me présenter vos écrits à la séance suivante. En écritothérapie, la syntaxe, la grammaire et l’orthographe n’ont aucune importance. Seul importe le langage métaphorique de l’inconscient. D’ailleurs, les erreurs de graphie, la dislocation syntaxique, l’absence de ponctuation, le lapsus calami (en écrivant) révèlent le conflit interne et constituent donc des points importants d’analyse. L’écritothérapie ne se substitue à aucun traitement médical. Vous devez donc continuer vos traitements en amont, voire compléter les séances par une cure psychothérapeutique ou psychanalytique.
Voici les différentes séances d’écritothérapie que je propose :
Je te regarde dans les yeux, ma peur…
70 euros la séance
On le sait, les traumatismes incrustent dans le psychisme l’émotion de la peur.
Phobies, obsessions, tics et tocs, angoisses… Ensemble, nous aiderons votre peur à s’exprimer. Nous ferons sortir les monstres de l’armoire de votre inconscient ; nous les regarderons dans les yeux et nous ferons leur portrait. Souvenez-vous : Comme pendant l’enfance, faire le portrait du monstre qui terrorise permet de l’éloigner. Avec la couleur violette qui symbolise la peur, nous aurons recours à des images, symboles, associations d’idées qui la représentent. Puis, avec la couleur verte de l’apaisement, nous verrons comment trouver une issue à cette peur. Vous projeter dans un conte en héros vainqueur, inventer par un poème une fin heureuse à un cauchemar, transformer le scénario d’une épreuve dans une nouvelle ou un récit court… Ce ne sont que quelques exemples d’écritothérapie qui vous permettront d’ouvrir la porte sur votre liberté. À l’écriture, nous pourrons joindre d’autres techniques d’art-thérapie comme le dessin, le collage, la mise en voix du texte.
Je t’écoute, ma tristesse…
70 euros la séance
D’une épreuve importante découle l’émotion de la tristesse.
Déprime, dépression, burn-out, épuisement… Je connais bien ce pays de la mélancolie (terme qui désignait la dépression au dix-neuvième siècle, autre variante du spleen baudelairien), composé de lacs profonds, de longues ombres, de rochers noirs… Dans ce paysage, vous errez, seul, sans parvenir à le quitter pour un paysage intérieur plus accueillant.
Ensemble, nous ferons dialoguer les différentes parties de vous-même – celle qui est négative, pessimiste, qui vous serine toujours « À quoi bon ? », la pulsion de mort ou Thanatos et celle qui est positive, optimiste, qui fait remonter la sève de l’énergie en vous et qui vous murmure « Avance ! Le voyage vaut le coup ! » Mot après mot, je vous guiderai vers votre lueur non éteinte. Il suffit, parfois, d’un poème pour retrouver cette flamme qui était seulement cachée. « La nuit n’est jamais complète… » affirme le poète Paul Éluard. Nous pourrons aussi utiliser la technique d’écriture de la liste afin que vous repériez et semiez les petites graines psychiques et spirituelles qui vous feront grandir, fleurir… Nous réinstaurerons la communication entre votre corps et votre âme que vous avez cessé d’écouter, parce que la voix de votre ego était beaucoup trop forte.
Nous alternerons les couleurs (le bleu pour la tristesse et le jaune pour l’énergie de l’espoir) afin de réinstaurer ce dialogue entre votre côté obscur et votre côté lumineux, car la lumière est toujours rendue visible et mise en valeur par l’obscurité.
Je te donne la parole, ma colère…
70 euros la séance
Souvent, après un traumatisme, la colère est cachée par la tristesse. On croit que l’on est triste alors qu’en vérité, c’est un volcan qui bout dans le cœur. Or, on le sait, une colère refoulée est ensuite somatisée, c’est-à-dire mise en langage par différents maux physiques, tels que les ulcères, les infections et, dans le pire des cas, les cancers.
Une séance d’écritothérapie vous permettra de puiser dans votre inconscient les métaphores qui exprimeront votre colère. De même, écrire vous invitera à crier et à faire en sorte que ce cri traverse la page, faisant fi de toutes les marges, de toutes les lignes, de tous les espaces. Écriture tricotée (phrases s’écrivant sur les phrases précédentes), syntaxe disloquée, associations d’images qui se heurtent, s’entrechoquent, confrontation de vos contradictions internes par un récit, un dialogue théâtral, un poème… La colère descendant le long de votre stylo vous remettra en contact avec votre pulsion de vie, votre énergie matérialisée par le flux de l’encre. Une fois que cette émotion aura été reconnue, exprimée, entendue, nous pourrons la cadrer en appliquant des consignes d’écritothérapie bien précises (reprises anaphoriques, exercices vous invitant à dessiner vos phrases, à leur faire suivre le rythme de votre souffle…).
Les couleurs nous seront d’un précieux recours. En effet, toutes les gammes de rouge (vermeil, grenat, incarnat, pourpre) seront des indices sur l’intensité de votre colère et comment celle-ci peut aussi se situer à la limite de la peur ou de la tristesse (avec l’utilisation de la couleur mauve ou violacée, par exemple).
L’écritothérapie : un rendez-vous avec votre ombre
70 euros la séance
L’écritothérapie – associée à l’art-thérapie – vous montre le chemin qui vous mène à la rencontre de votre ombre. En effet, comme le dit Carl Jung, on ne peut mettre en valeur sa part lumineuse si l’on ne regarde pas en face sa part d’ombre. Ignorer celle-ci, c’est projeter sur les autres ce que l’on ne veut pas voir en soi ; ce qui explique les phénomènes de maltraitance, de violence, de mobbing dans notre société en perte totale de valeurs spirituelles. Initier une séance d’écritothérapie, c’est donner un rendez-vous à son ombre, comme à sa meilleure amie, autour d’une tasse de thé, de café. De quoi allez-vous parler ensemble ? Nous retranscrirons cette conversation. En effet, dialoguer avec votre ombre, c’est apprendre à vous connaître entièrement et à vous accepter inconditionnellement. Pour vous donner une idée de la manière avec laquelle vous pouvez vous adresser à votre ombre, je vous renvoie à la page : Viens, mon ombre, je t’invite à boire un cappuccino !
D’où venez-vous, mes émotions ?
70 euros la séance
Parfois, ces ombres nous sont également léguées par nos ancêtres. Il est des émotions tellement violentes, obsédantes, enfouies aux tréfonds de nous qu’elles ne peuvent avoir été inscrites que par le passé de nos ancêtres. Nos émotions de peur, de colère, de tristesse constituent la trace de ces mêmes émotions éprouvées par nos aïeux. En quelque sorte, elles sont gravées dans notre psyché. Mais nous pouvons les déchiffrer. En effet, lire l’indicible permet d’ôter certains déterminismes et patterns qui provoquent inéluctablement ces mêmes émotions négatives. Comme le dit Jung, « tout ce que l’on ne ramène pas à la conscience revient sous forme de fatalité« . Il est donc très important, pour ne plus être une feuille ballottée par le vent de la vie, de circonscrire ces émotions sur le papier, de les définir et de leur dire en face : « Mes émotions, je sais d’où vous venez ».
Le génosociogramme va nous aider. Qu’est-ce que le génosociogramme ? C’est un arbre généalogique mis au point par Anne Ancelin Schützenberger, différent de l’arbre généalogique traditionnel. J’utilise cette technique en biographie psychogénéalogique et aussi en écritothérapie. Sur de grandes feuilles de papier A3 et avec deux stylos de couleur (bleu pour le positif – rouge pour le négatif), je vous aide à élaborer votre génosociogramme en partant de vous (votre date de naissance, les événements marquants de votre passé, votre métier, votre situation sentimentale, vos goûts, vos valeurs, vos passions…). Puis, nous remontons jusqu’aux branches précédentes, afin de déceler les phénomènes de répétition, les non-dits, la transmission, certes, des traumatismes, mais aussi des missions transgénérationnelles – le rôle que la famille vous a assigné pour différentes raisons (remplacer un enfant mort par exemple) et qui, très souvent, n’a rien à voir avec votre mission terrestre. Pour comprendre l’enjeu de l’hérédité de telles loyautés, je vous renvoie à La mémoire transgénérationnelle chez Victor Hugo.
Suite à ce travail particulier d’écriture, vous pourrez enfin faire des choix qui vous correspondent en toute conscience, écrire la vie qui est la vôtre, avec vos ressources, dons et talents légués ou innés.
Mes autres séances en fonction de vos besoins
Je te montre au grand jour, mon amour
70 euros la séance
S’il est bien un sentiment universel qui mobilise tellement l’être qu’il dépasse l’entendement, c’est l’Amour. « Le cœur a ses raisons que la Raison ne connaît pas. » Telle est la maxime du philosophe Pascal. Lorsque l’on aime intensément, profondément, douloureusement, on chemine à travers l’irrationnel, on expérimente l’indicible. Passion, chagrin d’amour, dépendance affective… Dès lors, comment trouver les maux d’amour ou laisser éclater celui-ci au grand jour ? En effet, un amour non dit, non avoué peut être ravageur pour la psyché, car il revient sous la forme de culpabilité ou de remords. « Ah ! Si seulement je lui avais dit que je l’aimais, avant qu’il ne meure, qu’il ne parte…«
Je peux vous aider à cerner tout l’éventail de vos sentiments. Lettre de rupture ? Lettre de pardon après un divorce, un conflit ? Le fil des mots cicatrisera votre blessure, afin que vous puissiez traverser le deuil de cette relation et renaître. Déclaration d’amour ? Je vous guiderai pour que votre aveu vous permette de confier à l’Autre l’intensité du sentiment éprouvé, sans pour autant basculer dans un lyrisme exacerbé. La poésie peut être également un chemin pour mettre à jour la passion qui vous anime, sans perdre votre identité, sans vous laisser aliéner par elle, mais pour qu’au contraire, elle soit à la source d’une pulsion de vie créatrice qui ouvrira vos ailes intérieures.
Nous ferons de ces séances d’écritothérapie une exploration à la fois esthétique et méditative. Écrire à l’encre, lentement, avec une plume de l’ancien temps… Coller des fleurs, dessiner des cœurs, déposer un sceau rouge. Les mots s’uniront aux motifs artistiques. L’écriture se fera calligraphie. Vous serez le grand organisateur de ces noces sur le papier entre la rédaction et le dessin. Une fois la lettre cachetée dans une belle enveloppe, envoyée – ou pas, après tout, les mots d’amour peuvent aussi rester secrets ! -, vous lâcherez prise en sachant que la vie vous soutient dans votre démarche. Et si vous êtes célibataire, veuf ou divorcé, nous nous donnerons comme priorité d’écrire et d’adresser des lettres d’amour… à vous m’aime !
Des retrouvailles avec vous-même !
70 euros la séance
Une séance d’écritothérapie vous permet de vous offrir un rendez-vous avec vous-même. Lâchez prise concernant les attentes conventionnelles de l’écriture. Au contraire, laissez vous porter par le flux de l’encre pour vous abandonner ensuite au flow de la vie. Sentez-vous libre de vous exprimer, sans défi littéraire, sans exigence formelle. Le but de l’écriture dans le cadre d’une telle séance est de reprendre confiance en vous, après les épreuves qui vous ont marqué, faire de la trace de l’écrit intime une cicatrice. Ainsi, la page sera non seulement un prolongement de votre peau (le texte représentant votre corps qui avance, qui se remet en mouvement), mais également un pays-refuge pour votre psychisme, un espace-temps dans lequel vous vous reposerez, une parenthèse où vous reprendrez votre souffle (pour ensuite être mieux inspiré dans la conduite de votre vie). De séance en séance, vous verrez combien la page se métamorphose, reflétant le processus de guérison de votre Moi.
Je te laisse éclater, ma joie…
70 euros la séance
Bien entendu, la finalité d’une ou plusieurs séances d’écritothérapie, est de retrouver la joie de vivre, de faire revenir en vous l’énergie, de faire remonter dans votre corps et votre esprit le pouvoir de la pulsion de vie. Laisser éclater sa joie, c’est se remettre en contact avec ce qui nourrit vraiment le Soi.
Si vous êtes toujours plongé(e) dans vos épreuves, je peux vous aider à vous accorder des moments de pause, de respiration, de bien-être, en vous (e)ncrant/ancrant dans l’instant présent, le seul qui soit un refuge. Tenir un journal de sensations… Définir vos ressources intérieures, vos qualités, vos réussites passées… les possibilités sont infinies ! Si vous avez traversé et transcendé ces épreuves, l’heure est au bilan. Je vous aiderai à formuler ce que vous avez appris. « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort « , comme le dit le philosophe Nietzsche. Alors, quelles sont vos forces, aujourd’hui ? Liste de gratitudes, de passions nouvelles qui demandent à s’exprimer, récit de visualisation, conte dont vous êtes le héros ou l’héroïne… L’écritothérapie vous invitera à écrire enfin en rose (ou en d’autres couleurs) l’avenir qu’il vous plaît, d’ores et déjà, de vivre, car il vous correspond !
J’ai tant à vous dire !
70 euros la séance
Les séances d’écritothérapie s’adressent également aux enfants dyslexiques et dysorthographiques. En effet, les contraintes scolaires, la peur de mal faire, l’angoisse de l’évaluation, la crainte du jugement et du regard des autres accentuent le handicap. Le rythme d’apprentissage collectif de l’école néglige, dans des classes surchargées, les besoins particuliers de ces enfants, à l’intelligence et à la sensibilité vives. En séance d’écritothérapie, nous allons sortir des exigences traditionnelles de l’écriture. La page ne sera plus un carcan, mais un espace de liberté où le texte prendra corps. Votre enfant éprouvera le plaisir de jouer avec les mots, avec leurs sonorités, avec leurs couleurs, avec leur douceur ou leur rugosité – car les mots se « sentent », « se ressentent » avant d’être utilisés et agencés entre eux. L’enfant pourra danser, courir avec les phrases, sur le chemin de petits textes ou de poèmes qu’il aura écrits. Ni l’orthographe, ni la syntaxe ne rentreront en ligne de compte. Seule importera sa capacité à s’approprier les mots en toute liberté et avec joie.
Mise en scène de ces mots, mots-valises, cadavres exquis, néologismes (mots inventés), association d’idées, mots-fruits, mots-boules de neige… Autant de moyens ludiques de faire du langage une fête… Crayons de couleur, feutres, pastels, stylos fluorescents, paillettes, feuilles et fleurs, billes, petits cailloux, galets et coquillages sont les bienvenus… ainsi qu’un grand chapeau pour tirer au sort les motifs d’écriture.
Ces séances d’écritothérapie peuvent se dérouler ensuite à plusieurs – votre enfant a le droit de venir avec son meilleur copain pour écrire à quatre mains – et se transformer en véritables ateliers d’écriture à la maison ou en distanciel.
Quel que soit le type de séance, il y a un « après » à l’écritothérapie. Soit vous laissez les textes tels quels, les collez dans votre journal ou vous en séparez ; soit vous avez la volonté de les retravailler, afin de constituer un recueil poétique ou d’écrire une biographie, un récit de vie – voire une autofiction. Dans ce cas, un autre travail démarre et je peux vous assister pour relire, corriger, mettre en forme, sculpter littérairement vos pages, puis les autopublier ou les envoyer à un éditeur avec un synopsis fidèle à votre œuvre – et donc à vous-même. Je vous renvoie pour cela aux tarifs de l’écriture d’une biographie
Les différentes biographies que nous pouvons réaliser ensemble
Le tableau de votre vie
Comme il n’y a pas qu’un seul parcours de vie, il n’y a pas qu’une seule façon d’écrire une biographie. Il existe autant de possibilités biographiques que de chemins de vie. La rédaction d’une biographie ressemble à la composition d’un tableau qui prend forme, touche après touche. Son achèvement permet de voir l’harmonie de la vision d’ensemble. Comme le peintre peut utiliser tous les types de couleurs, de matières, de techniques, je vous propose de multiples façons de mettre en livre votre vie. Ainsi, vous aurez déposé votre essence dans cet ouvrage qui reflètera fidèlement votre âme.
La biographie au fil de votre vie
175 euros la séance comprenant l’entretien et la rédaction
C’est la biographie classique où vous racontez votre vie dans un ordre chronologique, une vie avec toute la diversité de ses expériences, toute la palette de ses émotions, où joies et chagrins, bonheurs et pertes s’entremêlent. Pour cette raison, je peux vous proposer l’insertion d’une structure thématique.
Notre livre a eu beaucoup de succès. Nous avons donné un exemplaire à chacun de nos enfants. Tous ont beaucoup aimé et ont trouvé cette idée formidable. Ils ont beaucoup apprécié le ton poétique que vous donnez à nos écrits.
Merci encore Madame et bonne continuation. »
La Vie nous regarde
Anne-L.J.
« Bonjour, Mme Muller
Encore merci pour votre travail. Mamie est ravie du rendu et du travail accompli.
Vous allez encore faire des heureux, c’est certain. Ils ne s’en rendent peut-être pas encore complètement compte en cours de parcours. Mais vous nous fournissez des trésors.
Je garde le mien précieusement.
Merci.
Bonne continuation et au plaisir ! »
La biographie spirituelle
175 euros la séance comprenant l’entretien et la rédaction
Expérience de mort imminente, rencontre avec un défunt, conversation avec son ange gardien, développement d’un don médiumnique, d’un talent hors du commun, régression dans une vie antérieure… Je suis à votre écoute pour que l’énergie de votre âme passe par ma plume, afin de venir s’incarner dans votre œuvre qu’est le récit de votre expérience.
« Je viens témoigner ici d’un parcours d’écriture où j’ai été accompagnée d’une manière sécurisante, combative, énergique et parfaitement bienveillante ! Géraldine a su me guider sur de longs mois pour mettre au monde un beau bébé livre qui attendait de voir enfin la lumière !
Merci infiniment, gratitude infinie envers toi, Géraldine, pour cet accompagnement sans faille!
Merci infiniment !
Ton professionnalisme, ton âme, ton cœur vaillant, ta générosité ont revivifié nos âmes pour toujours car notre livre éclairera pour toujours les générations à venir !
Merci pour ce livre que tu m’as aidé à mettre au monde : il est une clé d’or!!!!
Un immense merci ! Bravo! »
En suivant l’Ariadne : Dans le jardin de Dominique et Joséphine
175 euros la séance comprenant l’entretien et la rédaction
Une vie sans épreuve est rare. Notre existence se peut se retrouver bouleversée du jour au lendemain, d’un instant à l’autre… Abus, harcèlement moral, manipulation par un pervers narcissique, toutes les formes d’emprise, chômage, divorce, accident, survenue d’un handicap, annonce d’une maladie… Il arrive que notre vie se casse, tel un vase. Écrire son épreuve permet, dans un mouvement de l’intérieur vers l’extérieur, de déposer ses émotions sur la page et de reconstituer son unité psychique dans un livre qui deviendra la trace de cette guérison. L’écriture d’un livre de vie participe au processus de résilience.
175 euros la séance comprenant l’entretien et la rédaction
Un livre est l’espace sacré où vous pouvez rendre hommage à ce qui a été cher à votre cœur et que vous avez perdu. Que ce soit un ami, amoureux ou parent proche, un animal, un objet ou même un lieu (comme une maison, un jardin), votre voix passera par mon cahier pour redonner vie à vos souvenirs, les célébrer, les honorer. Dans ce cas, la biographie est semblable à un autel sur lequel vous déposerez vos sentiments les plus profonds, avant de continuer votre vie, habité(e) par cette mémoire.
175 euros la séance comprenant l’entretien et la rédaction
Dates anniversaires… Prénom d’un aïeul donné à un enfant pour qu’il accomplisse la mission que cet aïeul n’a pu mener à bien suite à cette mort inacceptable, transmission de traumas, syndrome du gisant… Le fait d’entreprendre une biographie familiale met souvent à jour des problématiques transgénérationnelles qui conditionnent votre vie. Et si je vous aidais, dans le cadre de ce livre, à en reprendre le fil afin que vous redeveniez l’auteur de votre vraie vie, celle qui vous correspond, et non celle qui a été écrite par d’autres ?
175 euros la séance comprenant l’entretien et la rédaction
Il n’y a pas meilleur projet que d’écrire la biographie d’un projet… Que celui-ci soit en cours ou déjà abouti, je peux vous accompagner dans la chronologie de cette matérialisation. Structurer ce livre de vie singulier, c’est non seulement donner de l’existence à votre projet dans le présent, mais aussi le rendre pérenne, car ma plume pour votre voix vous aidera à le visualiser, jour après jour, mois après mois, à renforcer la puissance de votre intention et à préciser la dimension positive de cette vision. Je peux également partir de vos notes personnelles, des feuillets de votre journal intime. Récit d’une grossesse, d’une naissance, d’une construction de maison, d’une création d’entreprise ou même de l’écriture d’un livre (il est très intéressant d’écrire sur l’écriture, de créer une œuvre sur une œuvre !)… La page et l’encre incarnent le projet dans la matière.
« Je tenais à vous remercier pour l’écrit de mon expérience. Vous avez su cerner ce que je souhaitais retranscrire et cela répond en tout point à ce que je veux transmettre. »
Le Sourire de ma fille
La biographie d’une métamorphose
175 euros la séance comprenant l’entretien et la rédaction
La vie, pour 99% des gens, est rarement un chemin tranquille. Notre parcours terrestre est jalonné de défis, de remises en question, de renoncements. Il est fait de virages, de croisements, de carrefours, de bifurcations, de déviations, avant de reprendre une ligne droite. L’écriture d’un livre relatant cette période de changement vous permet de mieux anticiper les tournants et de les négocier. Déménagement, séparation, licenciement… Toutes ces ruptures annoncent, en réalité, notre renaissance. L’écriture d’un tel ouvrage préparera, page après page, la sortie du papillon de sa chrysalide. En parcourant avec ma plume toute la distance parcourue entre l’être ancien et l’être nouveau, je donnerai une résonance à une autre voix en vous, plus claire, plus ferme, plus joyeuse, en accord avec qui vous êtes vraiment.
175 euros la séance comprenant l’entretien et la rédaction
Lorsque j’écrivais, enfant, un texte en prose (conte, nouvelle), il arrivait très souvent qu’une voix poétique s’insérât entre les différents paragraphes. La phrase, soudain, se déhanchait, devenait vers. Un mot enjambait l’espace pour atteindre le mot-ami suivant, le rencontrer, converser avec lui. Un poème s’insérait tout naturellement entre les aventures de mes personnages, pour exprimer leurs différents états d’âme. Je reprends cette habitude littéraire, venue de la créativité de mon enfance, dans l’écriture de vos biographies. Je peux, ainsi, y glisser des haïkus (que j’ai composés ou que nous ont transmis les poètes japonais) et qui condensent votre vécu, intégrer un morceau choisi des plus grands poètes ou de ceux que vous préférez, mettre en vers l’une de vos pensées intimes ou l’une de vos émotions les plus profondes. Je peux personnifier le jardin, la maison, la fontaine perdus en les faisant parler tout au long de votre ouvrage, refaire chanter par des rimes et des sonorités appropriées la plage de vos vacances, voire écrire le récit de votre vie comme un longue épopée au cours de laquelle s’entendra le rythme de votre souffle intérieur.
« Magnifique lecture. C’est tellement beau. Vous avez su toucher la porte de mon âme. J’en ai pleuré. Je suis bouleversée. Vous avez touché à mes rêves les plus fous. Merci pour les beaux voyages de mes rêves. Mille fois merci. »
La Vie par-dessus tout
La biographie sensorielle
175 euros la séance comprenant l’entretien et la rédaction
Livre de gratitudes… Livret dédié aux cinq sens (visuel, auditif, olfactif, gustatif, tactile, sans oublier le sens kinesthésique)… Il existe une autre façon de raconter sa vie, personnelle, singulière, où nous évoquons ensemble votre univers intérieur par des listes, des juxtapositions de phrases brèves ou nominales, des catégories qui réunissent Les Choses de votre âme comme dans le journal Notes de chevet de Sei Shônagon. Dans ce cas, l’écriture biographique suit davantage le flux méditatif, très proche du rythme poétique le long duquel la syntaxe suit un nouvel ordre, celui de la mémoire instantanée, sœur de l’inconscient. Dans ce cas, nous mettons l’accent sur les associations d’idées ; un mot ou une image entraînant un autre motif d’écriture. Des répétitions de tournures comme Je me souviens (liste de Georges Pérec), Dans mon enfance, il y a, J’aimais/Je n’aimais pas permettent de relancer le processus mémoriel tout en cadrant l’écriture. Je pratique surtout ce type de biographie avec des personnes atteintes de troubles cognitifs, pour lesquelles les techniques de programmation neurolinguistique permettent une autre rencontre entre soi et sa mémoire.
175 euros la séance comprenant l’entretien et la rédaction
L’écriture d’une biographie mobilise aussi des outils d’art-thérapie. Vous pouvez déposer dans cet ouvrage qui est le vôtre toute votre créativité. C’est donc l’occasion de faire fleurir vos dons artistiques… Insertion de photos, bien sûr, mais aussi de tableaux, de dessins d’enfant, d’extraits de journaux intimes ou des exercices de journal créatif, ajout de calligrammes intimes, de votre signature personnelle… La page est un cadre où les mots eux-mêmes se dessinent !Lorsque la parole atteint la frontière de l’indicible, les blancs, les images, les collages traduisent les silences, de même que l’aveu de ne pas pouvoir aller plus loin dans le souvenir. Le recours à la couleur est un excellent outil pour dire le cri, la douleur. Le Journal de Frieda Kahlo qui mêle phrases et encres multicolores pour représenter son corps souffrant est un exemple caractéristique.
Comme il n’y a pas de parcours de vie universel, il n’y a pas de biographie modèle. Il existe autant de récits de vie que d’âmes, autant d’histoires que de voix. L’enjeu de votre projet est de réaliser la biographie qui correspond à votre signature singulière – celle avec laquelle vous êtes venu œuvrer en ce monde -, pour toucher ensuite vos proches, voire le collectif si vous souhaitez publier votre ouvrage.
Ma plume vous accompagne sur ce chemin.
Vous pouvez m’exposer votre projet sur ma page Contact
Pendant longtemps, je n’ai pas écrit. Je me disais :
– À quoi bon ? Personne ne te lira, de toute façon !
Et puis, je me sentais si seule face au silence de mon cahier… Je l’ouvrais sans y trouver aucune réponse. Il n’avait rien à me dire. Sa page blanche me renvoyait en miroir mon ineffable solitude. Personne ne me comprenait. Quel défi que d’écrire, alors que j’étais effacée pour tout le monde ! Qu’est-ce qui me prouvait que j’existais, hormis le contact de ma main avec le papier ? Je ne voulais plus faire l’effort d’être comprise. Et, puisque je ne comprenais pas ce que je vivais, je songeais :
– Je dois vivre pour mieux comprendre ! Acquérir de l’expérience… Et, comme je n’ai pas les mots pour définir ce qui m’arrive, je dois me confronter aux événements en eux-mêmes. Poser non les mots sur les événements, mais les événements sur les mots !
Ai-je vécu pleinement cette vie ? En ai-je tiré profit ? Non ! J’ai supporté le tumulte de son cours. J’ai reçu les événements de plein fouet – vagues déchaînées qui frappaient violemment mon bateau. J’ai manqué de chavirer. Mon amant m’a trompée ; mon amie m’a trahie.
Faute de faire confiance à la page, je faisais confiance aux gens. Je m’en remettais complètement à eux dans ma navigation à vue et c’était une véritable catastrophe. J’aurais dû me laisser guider dans mon existence par le frêle esquif de ma plume. J’aurais dû cesser de m’aveugler, en me fiant davantage à moi-même qu’aux autres.
Mais, pour cela, il fallait que j’accomplisse ma traversée. Il me fallait me livrer à l’étendue de la page ! Qu’importe ce que j’y confiais ! C’était le seul endroit où je me sentais en sécurité. Je devais placer mes propres repères, m’envoyer des signes !
Alors, je suis retournée à mon cahier interrompu. J’ai repris mon stylo et j’ai lancé à bord le filet de mes premières phrases. Je me suis laissée embarquer. J’ai pris le large en suivant le voilier de mon intuition.
Moi qui avais si peur de me perdre dans l’inconnu en écrivant ainsi, je me suis dirigée vers ma lumière. J’ai pu nommer tout ce qui m’était arrivé : « grain », « tempête », « cyclone ».
Je me suis aperçue que j’étais une terre, un pays pour moi-même. Encore fallait-il que j’apprenne à me situer ! En avançant ainsi au fil de ma plume, j’ai entrevu les lisières d’un rivage. J’ai remonté par-dessus le bord de mon cahier les filets de mes phrases. J’avais pêché de quoi me nourrir pour le jour dit. Le lendemain, je lancerais le filet d’autres textes et ma pêche serait tout aussi bonne. Je puiserais en moi de fabuleux trésors, des coquillages étincelants, des poissons multicolores. Enfin, j’arrivais tranquillement au terme de ma navigation… J’étais prête à accoster sur la terre que j’avais vue de loin :
ma terre, l’île que personne d’autre que moi n’avait foulée, et sur laquelle j’allumerais mon foyer clair.
Je n’ai plus jamais abandonné l’écriture.
Chaque jour, j’écris, c’est-à-dire que je pars pêcher ce qui m’est nécessaire pour vivre. Cette traversée m’est devenue tellement familière que je reviens toujours avec de multiples et nouvelles facettes de moi-même dans les mailles de mes mots.
Enfant, j’ai vécu la solitude comme une malédiction. Je trouvais que c’était une malchance de rester dans ma chambre la plupart du temps. Les circonstances m’y obligeaient : j’habitais – et j’habite encore – dans une région où il ne fait pas souvent beau. En outre, notre maison se situait loin de la ville. Je ne me rendais donc pas au Nouga (diminutif des Nouvelles Galeries) avec des copines pour acheter des colifichets, et encore moins au café pour discuter avec elles de garçons qui ne m’auraient pas regardée. Enfin, comme l’ambiance familiale était régulièrement très tendue, j’avais appris instinctivement à m’isoler et, ainsi, à me préserver de ces drames domestiques déclenchés pour des prétextes extrêmement véniels.
Je revois ma chambre d’enfance comme si c’était hier : les rideaux orange, la tapisserie étoilée de fleurs dorées, le plancher de bois qui craquait sous mes pas, le petit lavabo et son miroir cachés par un rideau.
Au début de l’installation dans cette maison, des champs bordaient le jardin. Je pouvais observer de ma fenêtre un lièvre qui détalait, une biche qui regardait en direction du feuillage de notre mirabellier, la flamme rouge d’un écureuil qui semblait surgir du ciel. Je garde un souvenir précis de ces instants aussi exceptionnels que des miracles.
Hélas ! Toute cette nature fut détruite. Un parking de supermarché remplaça les arbres, les herbes et les animaux sauvages. La pelleteuse arrêta son massacre au ras du mur du jardin. L’espace devant mon regard s’étant rétréci, je nouai désormais contact avec ce qui était proche de moi – le platane, les tuiles de la véranda juste en dessous de la chambre, un merle noir qui visitait en hiver le rebord de ma fenêtre, sur lequel je disposais quelques miettes du pain chapardé au déjeuner.
Me considérant comme prisonnière de cet espace, je m’inventai des voyages par le biais de mes lectures. Derrière la vitre mouillée, je m’imaginais roulant en calèche sur les allées, comme si j’étais l’une des petites filles modèles échappée d’un récit de la Comtesse de Ségur. Quand j’explorai la poésie de Victor Hugo, je superposai au jardin familial la vision intérieure que j’avais du jardin des Feuillantines. Plus je me sentais calfeutrée, plus j’élargissais l’espace de mon imaginaire. Les murs que je croyais inébranlables cédaient. Assurément, la littérature m’y aidait.
Lorsque je découvris plus tard l’essai Une chambre à soi de Virginia Woolf, qui prône la nécessité pour toute femme d’avoir une chambre à elle – symbole de l’autonomie matérielle et affective -, afin de pouvoir accéder à la liberté de sa créativité, j’eus une révélation : mes séjours de solitude dans la chambre de mon enfance avaient été une bénédiction et un luxe dont beaucoup n’ont pas l’heur de bénéficier. À une époque récente, nombreuses étaient les femmes et les jeunes filles à ne pas avoir véritablement d’endroit à elles – même pas un petit bureau ou un coin de placard. Ce qui était d’autant plus la norme à l’époque de Virginia Woolf :
Les femmes ont pendant des siècles servi aux hommes de miroirs, elles possédaient le pouvoir magique et délicieux de réfléchir une image de l’homme deux fois plus grande que nature.
Les femmes devaient encore partager tout l’espace avec l’autre – qu’il fût un frère, un parent -, dans les logements étroits des immeubles mal insonorisés des années soixante-dix et quatre-vingt. Je pris donc conscience que je faisais partie d’une caste de fillette et d’adolescente privilégiée. L’Univers m’avait fourni l’endroit nécessaire pour me protéger.
C’est parce que j’étais recluse dans ma chambre les jours de week-end et de vacances scolaires que je commençai à écrire. Dans cette chambre naquit mon premier journal intime. Puis, les cahiers de mes poèmes se succédèrent. Je me fis la dramaturge d’un théâtre de marionnettes pour mon public composé de peluches et de poupées. J’entrepris de longues conversations avec des héroïnes qui étaient de multiples projections de moi-même. Avec un ami imaginaire, je courais sur le terrain vague d’une page vierge et de ces séances de batifolages, je gardais la trace de calligrammes, d’enjambements, de rimes alertes. Je devins le poème sautant à cloche-pied sur la marelle du papier ligné. Je réalisai qu’avec la seule plume de mon stylo, je pouvais voyager dans le temps et dans l’espace. J’avais le don d’ubiquité!
Je possède toujours mon lieu d’écriture-rien-qu’à-moi aujourd’hui : mon bureau avec ma bibliothèque, mon ordinateur, mon imprimante. Grâce à la chambre de mon enfance, je suis devenue une femme inspirée et inspirante pour ceux qui apprécient ma présence.
Je dois ajouter que le petit essai de Virginia Woolf m’a fait accéder à une autre chambre : ma chambre intérieure, celle de mon cœur où s’assoit mon âme, mon hôtesse complice, à laquelle je m’adresse dans mes confidences, afin de recueillir ses conseils. C’est pour cela qu’au milieu de mes épreuves, je crois toujours au pouvoir d’une petite lampe éclairée – celle de la foi. J’ai lu, en 2020, l’essai d’Ariane Bilheran, Se sentir en sécurité ; Comment se protéger du stress et de la peur 1, qui m’a invitée à développer ma faculté de sécurisation intérieure. Quel que soit l’endroit où je me trouve – y compris dans la chambre d’hôtel la plus inconfortable, la plus lointaine et la plus bruyante -, je peux choisir d’accéder à ma-chambre-de-toujours, en posant ma main sur mon plexus solaire, au niveau duquel j’ai ancré/encré par des mots en images ce haut lieu de paix que la psychologue Ariane Bilheran qualifie de « nid psychique » :
Même si vous êtes victime d’épreuves qui vous ont mené, par un malheureux concours de circonstances, à l’hôpital, en prison, dans un habitat précaire,
ayez à l’esprit que votre intériorité ressemble à un magnifique château que vous aurez aménagé comme bon vous semble.
affirme Ariane Bilheran.
Je peux témoigner que, lorsque l’on a appris à consolider son intériorité, on est moins assailli par les contingences de l’existence qui se manifestent la plupart du temps sous la forme d’intrusions psychiques, engendrées par des événements ou des rencontres indésirables dans nos vies. Dès que l’on respecte le nid de sa psyché, on se fortifie contre des attaques qui, par conséquent, se raréfient.
Quand je relis mes poèmes et mes journaux intimes, je m’aperçois que les chambres m’ont davantage habitée que je n’ai habité ces chambres – il en est ainsi du retour ultime à soi dans La Petite Chambre du sud ou de la traversée de toutes les chambres de la vie, à l’image de la métamorphose de mon être.
De surcroît, je dois avouer que j’ai complété ma lecture du livre Une Chambre à soi de Virginia Woolf par ma vision personnelle de l’inspiration créatrice.
En effet, si toute femme désirant être au contact de sa Muse – qui n’est autre qu’elle-même/elle-m’aime – doit bénéficier d’un endroit exclusivement personnel, je pense que l’œuvre qu’elle crée ou qu’elle projette de créer est déjà cet endroit suprême, cette supra-maison ou maison onirique, comme le disait Gaston Bachelard dans La Poétique de la rêverie. En ce qui me concerne, si je possède, certes, une chambre d’écriture et que cette chambre d’écriture vient soudain à manquer, je suis réconfortée par une certitude inébranlable : l’écriture est ma chambre. Pourquoi ? Parce que sur une page, je peux toujours m’étendre, me détendre, me poser, me reposer, rêver, rire ou pleurer à loisir et ce, n’importe où, y compris dans un lieu de transit – une gare, un aéroport, un abri de tram… Le cahier qui s’ouvre, se referme quotidiennement est ma chambre de papier – un lieu permanent, secret et solide où je ne suis jamais seule quand j’en franchis le seuil, car tous mes essais de récits, romans et poèmes – déclinés en autant de versions de Moi-Même – m’attendent fidèlement.
La définition du haut lieu dans le dictionnaire Larousse est celle-ci :
Endroit où se sont passées des choses mémorables.
Or, le papier est précisément l’endroit où s’inscrit la mémoire des choses. Le cahier – devenu livre – prolonge la mémoire des murs et de toutes les maisons de notre vie.
Je reviendrai vers ce sujet inspirant dans un billet futur.
« Dans cet espace, vous vous sentez soutenus et rassurés. »
Quand j’étais enfant, puis adolescente, aimer la vie n’allait pas de soi. Je n’osais pas être heureuse, car à la joie succédait souvent une secousse émotionnelle pour des fautes bien vénielles, par exemple, un verre renversé ou brisé.
Dans mon esprit, tout bonheur se payait.
C’est en écrivant que j’appris à m’abandonner à la joie d’être.
Je ne sais plus comment me vint l’idée d’écrire. Je revois seulement mon cahier ouvert sous la lampe de la cuisine et un poème composé en lettres de couleur.
Lorsque j’atteignis l’âge de treize ans, je découvris le plaisir de demeurer en ma propre présence – celle qui sait pour moi – dans un journal intime.
Sur ma machine à écrire Royal, je fis parler tous ceux qui étaient privés de parole – les arbres, les fleurs, les animaux, les objets. Mes mots devenaient leurs yeux.
Puis je racontai dans des nouvelles les aventures singulières d’une héroïne qui semblait descendue du ciel, sans prendre conscience encore que cette héroïne qui franchissait tous les obstacles, c’était moi, la femme résiliente, accomplie déjà.
Quand je fis l’expérience du deuil, de l’abandon ou du rejet, je fus le témoin du pouvoir magique qui résidait en moi, puisque j’étais capable de transformer, par un poème, un chagrin en jardin, ma solitude en fontaine. Je pouvais même faire entrer dans mon cahier ouvert le flocon d’un pollen, échappé d’un printemps depuis longtemps passé, et d’en reconstituer le vol, par quelques strophes alertes.
Plus tard, après une violente rupture amoureuse, je me laissai, la veille, de petits mots près de ma tasse que je lisais au matin, avant de partir au travail : « Prends soin de toi ! », « Tu es courageuse, ma chérie ! », « Vas-y ! Tu en es capable ! », « Tu es formidable et pleine de ressources ! ». Je les recopiai tous dans mon carnet intime. Je m’envoyai également des lettres comme si j’étais mon amant, et que je réunis dans un recueil bleu.
Je pris l’habitude de tenir un carnet de gratitudes sur lequel j’inscrivais tous les petits présents reçus de l’existence, même si la journée avait été mauvaise. Un seul rayon de soleil dans un ciel maussade était signifiant.
J’en suis à présent certaine :
c’est en écrivant que j’aime non seulement ma vie, mais aussi la Vie qui va de soi, en partant de moi.
Et c’est en aimant ma vie que la Vie s’écrivit à travers moi,
jusqu’à aujourd’hui.
Géraldine
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