Une exploration littéraire de 17 ans
Je me demande souvent pourquoi je tiens un blog.
Qu’est-ce qui me motive à écrire des billets jour après jour, semaine après semaine ?
Ai-je envie d’être lue ? Peut-être, mais ce n’est pas ma seule motivation, car je n’ai pas tant de lecteurs que cela… Alors, hormis la quête d’un éventuel lectorat, quelle est cette force instinctive qui me pousse à aller sur mon tableau de bord et à cliquer sur le signe + pour rédiger un billet ?
Afin de trouver une réponse parmi d’autres, je remonte au souvenir de la création de mon premier blog en 2007. Celui-ci était alors hébergé par skynet, plateforme qui a, depuis, fermé ses portes pour les blogueurs.
Jusqu’en 2007, j’écrivais en secret. Certes, j’avais participé à quelques concours littéraires qui m’avaient très honorablement primée. Mais mes textes étaient réunis dans différents cahiers, comme pendant mon adolescence. Des cahiers de toutes les couleurs, de tous les formats, de toutes les textures, souvent raturés.
Parfois, il me venait l’envie de dactylographier ces brouillons. Alors, je les tapais sur ma machine à écrire noire de jais avant de faire dupliquer et relier leur version définitive dans un magasin de photocopies. J’en ai retrouvé beaucoup dans des porte-documents datant de plus de vingt ans ou réunis dans une maquette plastifiée, dont la spirale avait quelque peu rouillé ou s’était détachée du papier.
Attendrissement.
Cependant, quelque chose en moi trépignait. Mes textes – nouvelles, poèmes, récits, débuts de roman – avaient beau être classés, le silence de mon secrétaire profond les recouvrait d’oubli.
En 2007, après la lecture du livre d’Eva Arcady, Dépendance affective, oser être soi pour s’en libérer, qui répertoriait en annexes certaines références dont le blog de peinture spirituelle de cette autrice, je suis allée sur la plateforme qui hébergeait son travail.
Je me souviens. C’était un dimanche pluvieux de printemps. Cette simple question m’a saisie :
Et si je créais mon blog, moi aussi ?
C’est ainsi qu’est né https://lavieartistiquedegeraldine.wordpress.com/ (La vie, œuvre poétique), réunissant des poèmes de tous les styles, de tous les genres, de toutes les formes. Certains furent le point de départ de la publication de recueils ultérieurs. À cette époque, j’achetais dans des boutiques d’art des images que je scannais puis téléchargeais. Je passais beaucoup de temps à développer ma créativité. La vie de ce blog « s’épanchait dans la vie réelle » pour reprendre une expression du poète Gérard de Nerval. La vie artistique de Géraldine reflète vraiment l’évolution de mon écriture sur dix-sept années. Quand je relis des billets datant de 2007-2008-2009, je suis surprise par mes trouvailles et mes maladresses. J’ai l’impression que c’est une autre qui a écrit tous ces billets et que je ne suis plus « cette femme-là ».
Ensuite, me projetant déjà inconsciemment dans la publication de livres, je décidai de donner au blog une ligne directrice, un thème, une tonalité.
C’est ainsi que le blog initial La Vie artistique de Géraldine, migré chez WordPress, a tissé de nombreuses ramifications.
Un autre blog est né, consacré, lui, à des textes plus intimistes, sensoriels et nostalgiques : https://sensualitedesmots.wordpress.com/ (Les mots sont sensuellement possibles), alors que le blog précédent était davantage dédié à une inspiration cosmique, artistique et spirituelle.
Puis, j’ai créé un blog de poèmes courts, si brefs que leur concision est à la limite du haïku : https://petitesobservationsdujour.wordpress.com/ (Pensées du jour neuf). Je voulais produire un effet saisissant sur mon lecteur, au moyen de textes proposant une réflexion philosophique et introspective sur l’universalité de la condition humaine.
Enfin, le site https://quevivelavie.wordpress.com/ (Que vive la vie en vous) a vu le jour, dans l’objectif de relier la littérature au développement personnel.
Et ce site https://lencreaufildesjours.com (L’Encre au fil des jours) a professionnellement mis l’écriture au service d’autrui, dans une perspective biographique et thérapeutique.
Le point commun de tous ces sites montre combien les mots nous rendent intemporellement vivants. Chacun de mes blogs converse avec les autres, par la parution de billets appartenant à un site sur la page respective des autres sites, permettant ainsi une promenade littéraire, si le lecteur le désire.
Alors, pourquoi je blogue ?
Autant en identifier les raisons puisque je passe beaucoup de temps à cette activité non lucrative (chaque Newsletter est gratuite et le restera).

Je blogue parce que
- J’aime publier autrement.
- J’aime créer et développer mon activité avec une visibilité immédiate.
- J’aime devenir le témoin de mon écriture, tandis que mon écriture se fait le témoin de ma vie et que le lecteur se fait le témoin de la vie de mon écriture.
- J’aime mettre mon identité en ligne (une façon d’exister, d’afficher ma singularité dans une relative discrétion car, après tout, ces sites, il faut les trouver sur l’immense Toile !).
- J’aime jouer avec les différents caractères des lettres.
- J’aime choisir une image adaptée à la tonalité de mon texte.
- J’aime me familiariser avec les techniques de l’informatique et de l’intelligence artificielle (apprendre, toujours apprendre)…
- J’aime relire partout ce que j’ai écrit, sans emporter de cahier, de classeur… Un écran de portable suffit pour rentrer en contact avec mon être intérieur, alors que je me languis sur un quai ou dans une salle d’attente.
- J’aime considérer que mon blog est un grand cahier qui ne finira pas. Il n’y aura jamais de dernière page (à moins que je ne le décide).
- J’aime mesurer tout le chemin parcouru dans mon pays de Poésitanie (clin d’œil à Saravati, ancienne blogueuse. Si jamais tu passes par là, sache que je ne t’ai pas oubliée).
Tu peux m’objecter, cher lecteur, que les textes publiés sur Internet sont virtuels, fragiles. Ils peuvent disparaître comme ils sont apparus, dans le battement d’ailes d’un instant.
C’est vrai. Mais le papier que tu tiens entre tes mains peut se déchirer, brûler, se perdre, lui aussi. De surcroît, ne jaunit-il pas avec le temps ? Les mots ne s’effacent-ils pas au fil des ans ? Je connais des lettres d’amants dont l’encre s’affadit à fleur de blanc… Il ne reste plus que la frêle empreinte de leur passage dans une neige un peu brune…
L’écriture n’est pas indélébile, car la vie est éphémère.
Et toi, pourquoi blogues-tu ? N’hésite pas à me faire part de tes réflexions. Nous pourrons ainsi créer ensemble un petit atelier d’écriture… en ligne !

Géraldine
