Publié dans Art-thérapie, Bullet journal, C'est la Vie !, C'est ma vie !, Cahier du matin, Ce chemin de Toi à Moi, Créavie, Dialogue avec ma page, Grapho-thérapie, Je pour Tous, Journal créatif

En écrivant sur moi,

  • j’ai pris conscience de la partie vivante et vibrante de moi
  • j’ai rassemblé tous ces morceaux de moi-même que les deuils de la Vie avaient éparpillés
  • j’ai fait tinter dans chacun de mes mots la clé d’or qui luit au seuil de de mon être
  • j’ai retrouvé les beautés et les douleurs de mon enfance et j’ai découvert que les douleurs sont source de Beauté
  • j’ai ravivé d’autres souvenirs que je confierai demain à la page – ma solitude éprouvée au cours d’un voyage scolaire en autocar ; mes colonies de vacances ; la façon avec laquelle je conversais avec les arbres et les fleurs du jardin de jadis ; le buisson qui me servait de refuge ; ma fugue avec un livre ; les odeurs de la ferme du Xaintois ; les mirabelles ouvertes tombées dans l’herbe du verger…
  • j’ai noté des épisodes de ma vie de jeune adulte qu’il me faut apprivoiser tant ils me sont proches encore en intensité d’émotion – ma promesse de mariage rompue ; la nuit que j’ai passée seule dans un hôtel caché, loin de celui qui prétendait m’aimer avec violence ; ce voyage au Maroc qui a provoqué en moi tant de malaises ; la ville de D dans laquelle je rêve que je retourne avec mes vingt-six ans depuis longtemps passés – comme quoi, le temps d’un songe n’est pas irréversible…
  • je me suis fait serment que je consacrerais l’une des pages de mon cahier à un récit plus complet de certains faits qui déterminèrent la construction de ma psyché comme celui des oiseaux fusillés au plein coeur de l’été – j’écris, je crois, pour repeupler d’oiseaux le jardin de ma mémoire
  • je prends plaisir à poser ma main sur la page et à voir battre les veines bleues du souvenir sur lequel je me penche
  • j’ai appris que ce que j’ai vécu, d’autres l’ont vécu avant moi. Je ne suis pas la seule !
  • En écrivant ainsi sur moi, j’envoie en vérité des lettres à une constellation d’inconnu(e)s. Et nous nous comprenons grâce à nos expériences communes, grâce à la magie de l’indicible enfin retranscrit, le miracle de l’universel intime.

ET CELA ME PLAÎT !

Géraldine Andrée

Publié dans Créavie, Méditations pour un rêve, Poésie

Sur la page du ciel

Sur la page
du ciel
une phrase
infinie

et une seule
virgule
qui se déplace
selon le sens :

l’oiseau
passe.
Ne cherche pas
à en lire

davantage,
l’oiseau
est le seul 
message.

Géraldine Andrée

Publié dans C'est la Vie !, C'est ma vie !, Ce chemin de Toi à Moi, Le cahier de mon âme, Méditations pour un rêve, Mon aïeul, mon ami., Poésie

Ton nom

Ton nom
Guy
Est un pont
Entre le silence
D’ici
Et les chants
De là-bas
Une seule
Syllabe
Et j’approche
Le mystère
De ta présence
Autre part
Toute une constellation
Luit
Désormais
Guy
Dans ton nom

Géraldine
Poème écrit pour mon père
Décédé dans la nuit
Du 11 au 12 novembre 2018

Publié dans Art-thérapie, C'est la Vie !, C'est ma vie !, Créavie, Méditations pour un rêve, Poésie

Créavie : J’écris

J’écris

pour accompagner

du murmure

de mon coeur

le cours

des choses

Géraldine Andrée

Publié dans Berthe mon amie, C'est la Vie !, C'est ma vie !, Ecrire pour autrui, Je pour Tous, Mon aïeul, mon ami., Mon aïeule, mon amie

Tu veux écrire parce que le temps passe.

Tu veux écrire parce que le temps passe et qu’il te faut garder un souvenir de ce que tu as vécu : l’enfance, le murmure des sous-bois dans le vent, le regard du premier amant, la famille réunie dans le jardin juste avant que l’aïeule ne s’éloigne.

Mais l’encre, c’est le temps. Les mots sont des secondes. Assise, tu ne peux ignorer que le mouvement de ta plume t’emmène toujours vers l’instant suivant.

Phrase après phrase, tu vieillis.

Et si tu atteins déjà minuit, c’est parce que le temps passe trop vite quand tu écris.

Mais peut-être qu’un jour, l’heure de chance sonnera. Quelqu’un trouvera l’un de tes cahiers, parmi tous ceux dispersés lors des déménagements.

Quelqu’un que tu ne connais pas encore, un ami, un petit-enfant prendra le temps à rebours en tournant les pages.

Et il reviendra vers les longs cheveux de l’enfance,  le bercement des sous-bois, la peau de l’amant, la joie du jardin, le sourire de l’aïeule – tout ce qui fut éphémère car trop vite vécu, tout ce que la volonté de mémoire des mots ne réussira jamais à ressusciter complètement.

Quelqu’un qui se voudra fidèle à ton espoir initial suivra à son rythme le fil de l’encre,

s’arrêtera puis continuera le chemin, toujours plus proche de ce que tu souhaitais revivre.

Et lorsque le temps sera venu de refermer le cahier, ton lecteur te dira, à toi peut-être disparue :

Bien sûr que cela fut.

Puissance de ce temps du verbe « être » au passé

qui  contient en une syllabe toute l’éternité.

 

Géraldine Andrée

Publié dans Art-thérapie, C'est la Vie !, C'est ma vie !, Cahier du matin, Créavie, Je pour Tous, Journal créatif, Le cahier de mon âme

Créavie : C’est ma vie 1

C’est ma vie. Je veux en faire une oeuvre de Beauté, de Bonté, de Vérité.

Noble tâche !

Mais il y a les aléas, les tracas, les embûches, les obstacles. Les velléités. De moi et des autres. Parfois la boue, les sanglots, les larmes, le découragement.

Alors, il me faut franchir les obstacles, continuer la route, contourner les pièges – avancer, même si mes pieds se sont blessés dans les ornières. Qu’importe la trace de mes pas. Seul compte le prochain pas que je vais faire.

C’est ma vie. Je l’écris chaque jour.

Mes choix, mes acceptations, mes refus, mon libre arbitre lui donnent une ligne directrice que j’essaie de suivre aussi sur mes pages du matin.

Je fais signe à l’Univers au milieu de l’océan blanc de mon cahier :

Je suis là ! Tu me vois ?

C’est ma vie.

Et je suppose que, vus d’en haut, mes mots sont de minuscules points bleus, de frêles feux que je lance pour être reconnue par Dieu.

C’est ma vie.

Beaucoup m’ont dit dans mon enfance :

C’est ta vie. T’en fais ce que t’en veux.

Ce n’est pas vrai.

On ne fait pas ce qu’on veut de sa vie. Croire le contraire est une illusion dangereuse.

Il y a les déviations, les ralentissements, les accélérations, les bifurcations, les priorités, les croisées de chemin sans aucune indication.

Les rencontres que je n’aurais pas dû faire, les aveuglements, les fausses amours, les trahisons, les erreurs d’étourderie – ou plutôt d’insouciance.

J’apprends, j’hésite, je trébuche, je tâtonne, je rectifie.

Certes, je suis l’auteure de ma vie mais il y a beaucoup de ratures, de changements, de brouillons, de recommencements.

Autant de signes que le manuscrit est bon, me dit l’éditeur.

C’est ma vie de Vérité. C’est la Vérité de ma vie, cette trouvaille que, plus on ajuste, plus on est dans le Juste pour soi.

Tant pis si je ne connais pas toutes les vérités.

L’essentiel est que je vive comme j’écris : avec sincérité.

Et que tous mes ratés en soient la preuve.

C’est ma vie, à chaque jour un peu plus neuve.

 

Géraldine Andrée

Publié dans Le journal de mes autres vies, Méditations pour un rêve

Saint-Luc

Tu me dis :

« J’attendais que la mer se retire.
Puis, j’allais jusqu’à la presqu’île.
J’entendais crisser le sable mouillé sous mes pieds.
J’étais guidée par chaque étincelle d’écume au soleil. En chemin, je ramassais des algues ondoyantes, de toutes les couleurs, et qui tombaient mollement dans mon seau.
Arrivée jusqu’à la presqu’île, je m’oubliais dans le bleu qui bordait la rive. Je perdais la mesure du temps. Dans cette éternité conquise, je me laissais vivre.
Lorsque la mer m’envoyait de loin ses vagues, je savais qu’il était temps de rentrer.
Je retrouvais la trace de mes pas.
Quand j’avais enfin franchi la frontière invisible qui séparait mon hôtel de la presqu’île, j’ouvrais la porte de la petite cabane.
Là, avec une éponge et du buvard, je posais mes algues recueillies dans leur danse immobile sur du carton blanc.
Puis je les laissais sécher à la lumière de la grande véranda jusqu’au lendemain.
Retrouve-moi sur Internet la pension Saint-Luc tenue par les religieuses, la presqu’île, la cabane et la véranda. »

Longtemps, j’ai parcouru les sites et les photographies. Saint-Luc désigne désormais un complexe hôtelier anonyme. La cabane et la véranda ont disparu. La presqu’île a gardé le même bleu qui tremble comme une algue posée sur la page blanche de l’azur. Mais l’éternité n’est plus.

Je ne sais aujourd’hui qu’une trace : celle des mots menant au souvenir
qui cherche lui-même l’empreinte de ses pas dans un soupir.

Géraldine Andrée

Publié dans C'est la Vie !, Chanson, Créavie, Méditations pour un rêve, Poésie

L’instant poétique

Il est des mots qui n’ont nul besoin d’être écrits.

Ils déposent leur trace sur le chemin de l’âme grâce au souffle qui les met au monde.

Ces mots sont 
Lumière, Vérité,
Beauté, Foi,
Enfance.

Ils sont à la fois
le message et la lampe.

Il est des mots qui signent un sourire.

A travers eux, tu contemples
ce qui doit advenir
dans l’unique
compréhension du silence.

Géraldine Andrée

 

Publié dans Art-thérapie, C'est ma vie !, Créavie, Journal créatif, Le cahier de mon âme, Méditations pour un rêve, Poésie

Créavie : Lire, écrire, aimer, rire

Lire, écrire, aimer, rire.
Quatre verbes qui me donnent la vie
à chaque instant.

Tant qu’il restera la musique et la poésie consolatrices, 
la Vie renaîtra, lueur surgie des cendres.
Garder foi en la Beauté.

Géraldine Andrée
Journal

Publié dans C'est la Vie !, Ecrire pour autrui, Je pour Tous, Le journal de mes autres vies, Mon aïeule, mon amie, Psychogénéalogie

René(e)

C’est quelques mois après ton décès, alors que je pressentais ta vie dans une autre dimension, que je compris le sens du prénom René(e).

Re-né(e) : né(e) encore, à nouveau né(e).

Renaître, c’est se voir offrir une seconde chance, bénéficier d’une grâce, d’un miracle.

C’est retourner au monde plus léger mais avec le bénéfice de ses expériences. On porte toujours en soi ses épreuves mais celles-ci ne sont plus un fardeau. Elles ont cessé d’être une entrave. Bien au contraire, elles constituent la force de notre élan ; elles nous ouvrent le chemin. On les considère avec distance. Renaître, libéré(e) de sa souffrance. N’est-ce pas d’une certaine manière l’accomplissement de l’enseignement du Bouddha ?

On croyait que tout était fini, que l’on avait disparu pour le monde ou que le monde avait disparu pour nous.

Et puis, voici un nouveau matin. On s’éveille, riche de ce que l’on a appris. Ce n’est plus l’insouciance, non, mais c’est une sorte de pureté reconquise dont on bénéficie. Un don d’enfance qui consiste à goûter le présent éclairé par le passé.

En effet, si l’on n’a pas souffert du manque d’amour, comment parviendra-t-on à bénir l’amour au moment où il se présentera ?

Et pour ceux qui y croient, naître en cette vie, n’est-ce pas aussi renaître, avec toutes les connaissances insoupçonnées de nos anciennes vies que la lumière de notre chemin nous montrera progressivement ?

Combien se souviennent de pays qu’ils n’ont jamais visités en cette existence, de scènes d’une autre époque, d’atmosphères qui les imprègnent mystérieusement ?

Comment expliquer nos passions, nos préférences, nos choix musicaux, nos goûts pour certaines couleurs, certains parfums

si ce n’est par l’hypothèse d’une ou plusieurs naissance(s) ailleurs qu’ici ?

Personne ne naît complètement nouveau. Nous avons tous des acquis, des prédispositions, des talents innés dont l’héritage s’est fait au-delà du champ de notre mémoire.

La psychogénéalogie enseigne aujourd’hui combien le choix du prénom est déterminant pour l’évolution de notre personnalité.

Le prénom signe le devenir de notre âme.

C’est encore plus vrai pour les René(e)s.

Nous devrions, je crois, autant que nous sommes, accoler ce prénom à notre prénom actuel car nous sommes tous Re-né(e)s,

telle est ma conscience à laquelle ta renaissance dans l’univers m’a éveillée.

 

Géraldine Andrée