Géraldine Andrée
Catégorie : Psychogénéalogie
« Je vous parle avec mon cœur », livre coécrit par Axel Ménard-Burgun et Géraldine Muller
La résilience, c’est faire de ses épreuves un livre de Vie.
Il n’y a pas de déterminisme, de fatalité, de chemin tout tracé, dicté par des circonstances extérieures contre lesquelles on ne peut rien.
Nous pouvons tracer notre chemin personnel sur le papier avec une plume qui va nous rendre plus légers.
Je vous parle avec mon cœur est la nouvelle biographie réalisée avec Axel.
Elle nous présente le parcours de la dyslexie vers la résilience car la souffrance est non seulement source d’enseignement, mais aussi elle contient en germe notre guérison.
« Mon désir ? Parler au cœur de chacun, au nom de tous les dyslexiques et de tous ceux qui sont handicapés – qu’ils soient visibles ou invisibles. Que ce récit, qui constitue l’œuvre d’une vie, retrace mon voyage vers la résilience car nous avons tous à apprendre de notre souffrance. Et quelle satisfaction, alors, que d’avoir transformé nos manques en ressources ! Je veux faire de cette longue lettre adressée à tous ceux qui sont rejetés pour leur singularité, un simple signe qui invitera chaque lecteur à mieux les connaître.«
« Je souhaite faire de ce livre non seulement un témoignage du calvaire que j’ai enduré, mais aussi une preuve selon laquelle on peut transcender ce handicap de la dyslexie, en avançant davantage, en faisant un pas de plus chaque jour, en se dirigeant sans jamais se décourager sur la voie de la guérison. J’utilise désormais chaque instant de ma vie comme l’occasion d’aller un peu plus loin vers moi-même.
Je veux montrer à tous les enfants et adolescents qui souffrent de ce diagnostic que l’on peut se battre et ainsi gagner en parole, en liberté et en droit de dire au monde qui nous sommes. «
Pour plus de précision, il est possible de se rendre sur l’article de L’Est Républicain :
https://www.estrepublicain.fr/culture-loisirs/2022/11/01/axel-menard-burgun-combat-espoir-et-resilience-face-a-la-dyslexie
Géraldine Andrée Muller
Écrivain privé-biographe familiale-psychobiographe, spécialisée dans le récit des résiliences et des parcours de vie difficiles
Des feuilles pour ailes
Toute petite, je voulais prendre mon envol
loin de l’école,
loin de son âcre odeur de colle,
de ses feutres aux traits épais,
de ses mauvaises notes,
de ses rondes où je n’entrais jamais ;
laisser accroché au clou rouillé
le sac jauni de mon goûter
et rendre à la maîtresse
mes fragments de papier déchirés.
Toute petite, je rêvais
de nager dans la lumière
en me retournant de temps en temps
sur le dos.
Mais je n’avais pas d’ailes
pour faire mon voyage.
Alors, je m’évadais
en regardant trembler le feuillage
du seul arbre de la cour
près de la fenêtre
et j’enviais l’oiseau
envoyé par le jour
qui se posait sur une branche,
avant de reprendre sa course
dans le ciel.
Une clé m’a délivrée,
celle de l’alphabet,
quand je compris qu’il composait
les mots
d’une formule secrète
qui m’aiderait à passer à travers
la porte.
J’ai commencé à écrire
– maladroitement certes –
des poésies vacillantes,
frémissantes cependant,
avec un crayon de couleur verte
et c’est ainsi qu’à ma manière,
je suis devenue cet oiseau
que je rêvais d’être.
J’avais pris pour ailes
les feuilles
de mon cahier ouvert
qui, tout au long de mon adolescence,
a traversé l’immense silence
pour me déposer
sur l’île dorée d’une lampe
où je pouvais tracer,
en concertation
avec moi seule,
l’itinéraire
d’autres vols
qui dureraient bien
une vie entière.
Géraldine Andrée
Des pas et des mots
Je crois
que tes pas
sont devenus
des mots
comme
Turquoise
Magenta
Émeraude
qui laissent
une trace
de leur passage
dans le silence
de la chambre
de mon cœur
quand
je dors
Géraldine Andrée
La biographie est un voyage palpitant

Puiser les souvenirs

L’armoire de la mémoire
De là où je vous écris
De là où je vous écris, s’écrit votre véritable histoire, non celle que d’autres ont écrite pour vous, l’histoire des autres mais votre histoire, réappropriée, réécrite fidèlement à ce que votre âme a voulu au départ, en s’incarnant ici. Et ce sera votre vie, telle que vous, vous l’avez écrite !

Sans titre
Toute petite, j’assistais à tes séances de bricolage. Je me souviens comme tu soudais. De crépitantes lueurs jaillissaient de tes doigts. Tu viens du pays des forges, des flammes qui se lèvent haut. J’appartiens, moi aussi, par ton sang, à ce pays de suie et de feu, à cette succession de villages et de villes qui se terminent par -Ange (Algrange, Volmerange, Gandrange, Hayange), à ces paysages constellés d’étoiles noires, tombées sur les toits et les chemins. Maintenant, tu es feu. Mais lorsque je traverse cette région en voiture ou en train et que je vois le soleil briller sur l’acier rouillé, il me semble que ta main invisible soude dans une myriade d’étincelles mes jours reliés à toi depuis le ciel.
Géraldine Andrée
De mère en fille
Malgré nos nombreux désaccords, il y a un point commun
entre ma mère et moi :
Toute sa vie, ma mère a tracé son chemin
dans le tissu, point par point.
Et moi, j’ai avancé avec ma plume sur la page,
mot après mot, dès mon plus jeune âge.
De fil en aiguille, j’ai trouvé mon style
pendant que ma mère s’affirmait comme styliste.
Ma mère ne coud plus.
Elle n’en a ni les yeux, ni les mains.
Je songe à l’ultime point qu’elle a fait
sous la lampe, un soir,
au dernier fil qu’elle a noué
sous ses doigts douloureux.
Moi, je ne suis pas encore arrivée
au point final.
Le fil de mon encre
continue à se dévider
jusqu’à la prochaine majuscule.
Et je célèbre ce qui se perpétue
de mère en fille :
toutes deux tissent la vie.
Géraldine Andrée
