Il me semble parfois que ma vie m’échappe comme un tissu que l’on déroberait de mes mains.
Je me perds tellement dans les attentes, les désirs, les exigences d’autrui que ma vie ne m’appartient plus et même pire, ne me regarde plus.
Alors, j’ouvre mon journal. Je marque l’espace de la page. Je me redonne une place, une dimension, un pays. Ma plume porte ma voix en silence sur le chemin des lignes et ce n’est pas en vain car il reste une trace de ce voyage.
Peu importe ce que les autres en feront. Moi, je sais qu’elle me mène à MA destination.
En faisant miens les mots que j’emprunte, je redécouvre mon nom, ma signature, ma personne – ce mouvement de ma main qui témoigne de ma vibration unique.
Et c’est Tout.
C’est Tout ?
Oui, une seule page est amplement suffisante pour me réintégrer dans l’univers.
En écrivant, je retrouve le fil de ma vie.
Géraldine Andrée
Sometimes it seems to me that my life escapes me like a fabric that is being used in my hands.
I lose so much in expectations, desires, demands of others that my life doesn’t belong to me anymore and even worse, don’t look at me anymore.
So I open my diary. I mark the page space. I give myself a place, a dimension, a country. My feather carries my voice in silence on the path of the lines and it is not in vain because there is still a trace of this journey.
No matter what others do. I know she leads me to my destination.
By making the words I borrow, I rediscover my name, my signature, my person – this movement of my hand that testifies to my unique vibration.
And that’s it.
Is that all?
Yes, one page is ample enough to reintegrate me into the universe.
By Writing, I find the thread of my life.
Geraldine Andrée