Publié dans Actualité, L'alphabet de l'herbe, Poésie

C’est un silence

Quel silence, aujourd’hui !
Certains disent
que c’est un silence
où rien ne luit ;

un silence
d’eau profonde
où l’on s’enfonce
si l’on cède

à ses peurs ;
un silence
de tombe,
de fin du monde…

Moi, je pense
que c’est un silence
où tout
commence :

le silence
de la première
seconde
qui précède

l’aube,
juste avant
l’éclosion
des notes d’oiseaux ;

un silence
fait de feuilles
et de souffles
qui, lui seul,

connaît
sa source ;
un silence
qui réunit

tous les jardins
dans sa main
et qui s’adresse
au coeur

des choses ;
un silence
qui accueille
la lueur

d’un bourdonnement
et qui attend
que scintille
le tintement

de la cloche
d’un dimanche
de célébration
pour verser

sur nous
la moisson
de ses chants ;
un silence

qui bat
la mesure
de son propre
temps ;

un silence
qui espère
sereinement
notre métamorphose

pour nous faire présent
du chuchotement
des roses ;
un silence

de patience
qui demeure
encore
ce point

d’or
que la grâce
suspend
entre

deux instants.

Géraldine Andrée

Publié dans Art-thérapie, C'est ma vie !, Créavie, Grapho-thérapie, Journal créatif, Le cahier de mon âme

Que puis-je dire de ma vie ?

Que puis- je dire de ma vie ?
J’écris.
J’avance.
Je confie comme tout promeneur ma trace
au sable, à la terre, à la neige,
et au vent qui contient tout les souffles possibles
pour la répandre
grain après grain
dans l’espace.

Géraldine Andrée

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La langue de mon pays

La langue de mon pays
se fait comprendre avec
la haute voix du vent, l’accent des sources sur la rive, la courbure des blés, les ondulations de l’herbe, les pleins du chemin qui s’élance vers l’azur, ce soupir entre les notes de la pluie, les couleurs accrochées à la gorge des mésanges, les points qui étoilent la page du ciel, le silence de tout ce qui perle, de tout ce qui goutte au bout de l’attente.
La langue de mon pays ne suit aucune grammaire.
J’ai seulement appris
que beaucoup de feuilles se froissent pour la répandre dans le monde,
que beaucoup de flambeaux allument ses majuscules dans la nuit.
Je suis l’interprète de son souffle qui roule jusqu’à mes lèvres
quand j’accélère ma course vers Demain.
Je la respecte
en la transcrivant chaque matin
sous un long délié de lumière
qui tremble puis disparaît
pour renaître
à partir de la virgule
de l’instant suivant.

Géraldine Andrée

Publié dans Art-thérapie, C'est la Vie !, C'est ma vie !, Créavie, Journal créatif

Retrouver le fil

Il me semble parfois que ma vie m’échappe comme un tissu que l’on déroberait de mes mains.

Je me perds tellement dans les attentes, les désirs, les exigences d’autrui que ma vie ne m’appartient plus et même pire, ne me regarde plus.

Alors, j’ouvre mon journal. Je marque l’espace de la page. Je me redonne une place, une dimension, un pays. Ma plume porte ma voix en silence sur le chemin des lignes et ce n’est pas en vain car il reste une trace de ce voyage.

Peu importe ce que les autres en feront. Moi, je sais qu’elle me mène à MA destination.

En faisant miens les mots que j’emprunte, je redécouvre mon nom, ma signature, ma personne – ce mouvement de ma main qui témoigne de ma vibration unique.

Et c’est Tout.
C’est Tout ?
Oui, une seule page est amplement suffisante pour me réintégrer dans l’univers.

En écrivant, je retrouve le fil de ma vie.

Géraldine Andrée

***

Sometimes it seems to me that my life escapes me like a fabric that is being used in my hands.

I lose so much in expectations, desires, demands of others that my life doesn’t belong to me anymore and even worse, don’t look at me anymore.

So I open my diary. I mark the page space. I give myself a place, a dimension, a country. My feather carries my voice in silence on the path of the lines and it is not in vain because there is still a trace of this journey.

No matter what others do. I know she leads me to my destination.

By making the words I borrow, I rediscover my name, my signature, my person – this movement of my hand that testifies to my unique vibration.

And that’s it.
Is that all?
Yes, one page is ample enough to reintegrate me into the universe.

By Writing, I find the thread of my life.

Geraldine Andrée

Publié dans C'est la Vie !, Chanson, Créavie, Méditations pour un rêve, Poésie

L’instant poétique

Il est des mots qui n’ont nul besoin d’être écrits.

Ils déposent leur trace sur le chemin de l’âme grâce au souffle qui les met au monde.

Ces mots sont 
Lumière, Vérité,
Beauté, Foi,
Enfance.

Ils sont à la fois
le message et la lampe.

Il est des mots qui signent un sourire.

A travers eux, tu contemples
ce qui doit advenir
dans l’unique
compréhension du silence.

Géraldine Andrée

 

Publié dans C'est la Vie !, Ecrire pour autrui, Je pour Tous, Le journal de mes autres vies, Mon aïeule, mon amie, Psychogénéalogie

René(e)

C’est quelques mois après ton décès, alors que je pressentais ta vie dans une autre dimension, que je compris le sens du prénom René(e).

Re-né(e) : né(e) encore, à nouveau né(e).

Renaître, c’est se voir offrir une seconde chance, bénéficier d’une grâce, d’un miracle.

C’est retourner au monde plus léger mais avec le bénéfice de ses expériences. On porte toujours en soi ses épreuves mais celles-ci ne sont plus un fardeau. Elles ont cessé d’être une entrave. Bien au contraire, elles constituent la force de notre élan ; elles nous ouvrent le chemin. On les considère avec distance. Renaître, libéré(e) de sa souffrance. N’est-ce pas d’une certaine manière l’accomplissement de l’enseignement du Bouddha ?

On croyait que tout était fini, que l’on avait disparu pour le monde ou que le monde avait disparu pour nous.

Et puis, voici un nouveau matin. On s’éveille, riche de ce que l’on a appris. Ce n’est plus l’insouciance, non, mais c’est une sorte de pureté reconquise dont on bénéficie. Un don d’enfance qui consiste à goûter le présent éclairé par le passé.

En effet, si l’on n’a pas souffert du manque d’amour, comment parviendra-t-on à bénir l’amour au moment où il se présentera ?

Et pour ceux qui y croient, naître en cette vie, n’est-ce pas aussi renaître, avec toutes les connaissances insoupçonnées de nos anciennes vies que la lumière de notre chemin nous montrera progressivement ?

Combien se souviennent de pays qu’ils n’ont jamais visités en cette existence, de scènes d’une autre époque, d’atmosphères qui les imprègnent mystérieusement ?

Comment expliquer nos passions, nos préférences, nos choix musicaux, nos goûts pour certaines couleurs, certains parfums

si ce n’est par l’hypothèse d’une ou plusieurs naissance(s) ailleurs qu’ici ?

Personne ne naît complètement nouveau. Nous avons tous des acquis, des prédispositions, des talents innés dont l’héritage s’est fait au-delà du champ de notre mémoire.

La psychogénéalogie enseigne aujourd’hui combien le choix du prénom est déterminant pour l’évolution de notre personnalité.

Le prénom signe le devenir de notre âme.

C’est encore plus vrai pour les René(e)s.

Nous devrions, je crois, autant que nous sommes, accoler ce prénom à notre prénom actuel car nous sommes tous Re-né(e)s,

telle est ma conscience à laquelle ta renaissance dans l’univers m’a éveillée.

 

Géraldine Andrée

Publié dans Méditations pour un rêve, Poésie

L’abeille de mon rêve

Dans mon rêve,
une abeille
venue du jardin
de mon enfance

traverse
le temps,
les deuils,
les douleurs

pour se poser
sur mon bouquet
d’aujourd’hui.
C’est une abeille

vive,
une étoile
qui appartient
à jadis

mais dont la lueur
subsiste
au coeur
de l’été deux mille dix-huit.

Abeille
vibrante,
virgule
dorée

dans la page
blanche
de l’espace,
qui a dit

que les fantômes
étaient pâles
et faits d’un long
tissu de silence ?

Toi,
tu bourdonnes,
tu luis,
tu récoltes

les pollens
de mon enfance
que tu m’apportes
en un battement d’ailes

pour que mon âme
devienne
du miel
blond

comme l’éternité
que chaque belle
saison
renouvelle.

Géraldine Andrée

Publié dans Actualité, C'est la Vie !, Je pour Tous

Comment vous dire

Comment vous dire ce que j’ai ressenti quand j’ai appris que cet auteur qui évoquait avec tant de force et d’éclat

le chant du vent dans les bambous, sa fenêtre illuminée à l’est, les frémissements d’ailes des abeilles, les reflets blonds du miel, l’alphabet écrit par le temps dans la roche, les senteurs des roses-thé qui vous suivent jusque dans votre rêve, le ruissellement du vert des arbres après l’averse, le bercement de l’éternité dans sa demeure

 – toute cette vie plus que vivante, oui, ardente, irradiante de ce lointain coin de monde

jusqu’à mon coeur -,

n’était plus de ce monde ?

Géraldine Andrée

Publié dans Actualité, Art-thérapie, C'est la Vie !, Cahier du matin, Créavie, Journal créatif, Le cahier de mon âme, Poésie

Protéger les mots

Protéger les mots

qui disent le soleil
les champs bleus à l’aube
la crinière des chevaux
jaillis de l’azur
le chant du vent
ce vif-argent
courant 
d’oreille en oreille
le jeu des ombres
qui rendent le chemin
tant de fois
emprunté
nouveau
à chaque seconde
les pépites d’or
accrochées à la robe de la nuit
le souffle de la voile
que l’on voit frémir de l’autre rive
Protéger
ce qui se crie se murmure
à fleur de monde
puis se porte jusqu’au coeur
et dont les battements
s’accordent
au silence de l’écoute
Protéger coûte que coûte
quoi qu’il arrive
la Poésie

Géraldine Andrée