Quand je suis en exil
J’ai un foyer où je me réfugie
Le murmure d’un poème
Géraldine Andrée
Quand je suis en exil
J’ai un foyer où je me réfugie
Le murmure d’un poème
Géraldine Andrée
Revenir à ce journal,
c’est comme revenir à la source après une longue période de soif,
c’est me remettre à l’écoute de mon écriture au murmure de sang,
c’est me laisser porter par le courant de l’encre,
c’est ranimer la lumière du présent dans mes mots qui sèchent,
c’est me rendre à l’évidence :
l’éclat de mes larmes et de mes rires
a pour soeurs ces étoiles
qu’une nuit d’été
dévoile.
Géraldine Andrée
Prends le temps
du voyage
Contemple
le paysage
Longe
de ton regard
le rivage
du fleuve
Repère
ce sentier
qui s’échappe
entre
les feuillages
Ne sois pas
trop pressée
de descendre
Prête attention
au ciel
qui change
pendant que tu avances
Ta destination est certaine
depuis longtemps
prévisible
mais ta subtile
rencontre
avec le météore
d’une brindille d’or
qui crépite
à la vitre
est Providence
Ne t’aveugle pas
dans ton impatience
On ne gagne rien
à aller trop vite
Ne conquiers pas
ce qui t’est déjà promis
Mais savoure
le soleil
que te sert
le jour
entre
les points
de départ
et d’arrivée
C’est le dessin
du tracé
que quelqu’un d’autre
pourra suivre
qui importe
le désir
plutôt
que le dessein
la beauté
des courbes
fines
presque
en pointillés
plutôt
que le vrai
trait épais
Amuse-toi
à te perdre
à rêver
que tu disparais
en laissant
ça et là
quelques
indices
points
de suspension
d’une phrase
qui se devine
Prends le temps
du chemin
Prends le chemin
du temps
pour que tu puisses
plus tard
quand la nostalgie
te tiendra
compagnie
le faire
doucement
à rebours
jusqu’à l’instant
unique
où Tout
commence
Géraldine Andrée
Un rien
annonce
l’automne :
trois points
roux
sur les prunes,
l’herbe
qui s’incline
et parsème
la ligne
du chemin
de virgules
tremblantes
sous un soupir
qui se brise…
Un rien
annonce
le silence :
des points
de suspension
alors
que la phrase
s’élance
encore,
un espace
minuscule
comme
signe
que la page
se termine…
Et voilà
que malgré
l’attente
d’une suite,
tout
est écrit !
Mais
il suffit
d’un battement
de cil
pour reconnaître
la palpitation
des feuilles
d’une nouvelle
saison…
Un rien
suffit
pour désigner
le point
du jour
à l’horizon…
Un clignement
de l’oeil
qui encourage
ce souffle
en chemin
vers son message…
Géraldine Andrée
Pour mon histoire douloureuse,
pour la chronologie de mes peines et de mes trahisons,
je choisis ce carnet
dont la texture est veloutée comme du lait de naissance,
la reliure blanche comme un drap entrouvert au matin,
la page légère comme un voile de berceau qui miroite sous le souffle du printemps,
le grain du papier doux comme une paume guérisseuse.
J’élis entre tous un carnet tendre
pour me reposer, m’apaiser, reprendre confiance,
m’abandonner sans crainte au secret de tout ce qui se dit sous la pointe de mon stylo bille
qui retracera, j’en suis sûre,
l’origine de la blessure
en y effaçant la douleur.
Géraldine Andrée
ouvrir un livre sur une phrase au hasard, m’apercevoir qu’elle s’adresse intimement à mon âme et la recopier dans mon carnet
visionner des vidéos de développement personnel et spirituel
écrire dans mon cahier au début du jour : qu’est-ce que je ressens ? qu’est-ce que je peux améliorer ? quels sont mes rêves ?
faire mon bullet journal en variant les graphies
écouter de la musique et danser
prévoir un rendez-vous avec moi pour une promenade au soleil, une séance de cinéma, une méditation
prendre des notes pour le projet de mon livre
écrire mes envies de voyage sur une page neuve
faire brûler un bâton d’encens dans la lumière
débrancher le téléphone et répondre seulement aux appels de mon coeur
Géraldine Andrée
je pose en me levant ma main sur la page
comme on pose son pied nu sur le carrelage.
J’ai la certitude alors de m’incarner dans mes mots,
ici et aujourd’hui,
paume contre feuille,
grain contre grain.
Je suis le mouvement de l’écriture,
ce silencieux murmure,
qui suit son propre chemin.
Géraldine Andrée
Ecris-toi des lettres, le plus souvent possible !
Prends du beau papier, du vélin doux pour ta plume.
Inscris ton nom tout en haut de la page commençant par Cher(e)…
Demande de tes nouvelles. Décris comment tu te portes. Confie tes peines, tes joies, tes espoirs ; ce qui te met du baume au coeur ou te bouleverse.
Raconte tout ce qui a de la valeur à tes propres yeux, ce rayon de soleil sur ta chaise, le bâillement de ton chat qui te permet de voir sa langue rose, la floraison de la plante que tu aimes. Inscris tes projets comme s’ils étaient déjà actuels pour t’encourager à les réaliser pleinement.
Donne-toi des conseils venus de la source la plus sûre de toutes les connaissances : ton âme. Adresse-toi à toi avec bienveillance, générosité, non-jugement. Partage avec toi les moments de grâce ou de doute. N’oublie pas ! Tu es cet(e) ami(e) intime qui t’écrit !
Ensuite, plie la lettre ; glisse-la dans une enveloppe ; colle un beau timbre ; note avec soin tes coordonnées.
Quand tu recevras cette lettre quelques jours plus tard, ouvre-la lentement. Ecoute crépiter le papier qui se déchire, se déplie. Regarde la lumière du matin se refléter dans l’encre des phrases qui t’apaisent et t’orientent sur ton chemin d’aujourd’hui.
Toi, lisant et écrivant à la fois,
ne sens-tu pas comment
la partie vivante de toi-même,
s’adresse à cette autre partie
vibrante elle aussi,
en attente
d’être lue, reçue, comprise,
accueillie ?
Ecris-toi des lettres le plus souvent possible !
Géraldine Andrée
Comment savoir si je vais bien ?
C’est parfois si peu évident !
Alors, je le demande à la page au lever du soleil
et ce sont des conseils à l’encre claire qui apparaissent
comme
Bois beaucoup d’eau,
laisse une mèche de libre pour le souffle de la brise d’aujourd’hui,
suis le chemin de ton intuition,
écris-moi davantage
ou tout simplement
RESPIRE !
Tu as tout le temps.
Le ciel ne disparaîtra pas derrière ta fenêtre.
Quelle chance que tu as d’être !
Géraldine Andrée
Et Vous ?
Géraldine Andrée