Ma maison apparaîtra par hasard, comme surgie après un clignement de cil au soleil.
Au fur et à mesure que j’avancerai parmi les feuilles du chemin, elle se révélera à moi, grande et forte, avec toutes ses pierres blanches.
La frêle voix de la grille me saluera.
Les herbes hautes se pencheront sur mes pas.
La sonnette fera courir son rire le long du corridor, telle une facétieuse jeune fille qui rentre de jeux.
Et lorsque je trouverai le coeur du silence qui m’attend,
toutes les fenêtres me reconnaîtront en un seul mouvement de persiennes,
comme si mes peines n’avaient tracé nulle ride,
comme si le temps n’était pas passé sur mon visage d’enfant.
Alors, j’ôterai mes souliers, je laisserai tomber mon manteau, cette noire corolle fanée, sur le sol de bois
et je m’écrierai, en toute sincérité envers moi :
C’est ici que je veux vivre !
Ici que je veux accrocher mon miroir de toujours, les tableaux du jardin de jadis et les planches de mes livres !
Géraldine Andrée
L’Encre au fil des jours
…
My house will appear by chance, like from after a blink of an eyelash in the sun.
As I walk among the leaves of the path, it will reveal itself to me, big and strong, with all its white stones.
The frail voice of the grid will greet me.
The high grass will look at my steps.
The doorbell will make her laugh along the corridor, like a young girl who comes home from games.
And when I find the heart of silence waiting for me,
All the windows will recognize me in a single mouvement movement,
As if my sorrows had not been tracé,
As if time had not passed on my child’s face.
Then I’ll take my shoes off, I’ll drop my coat, this withered black flower, on the wooden floor.
And I écrierai, in all sincerity to me:
This is where I want to live!
Here I want to hang my mirror forever, the paintings of the garden of yesteryear and the planks of my books!
Geraldine Andrée
Ink over the days