Publié dans Actualité, Créavie

Vos projets de vie

Les mois à venir vont être très difficiles à vivre.
Quoi qu’il en soit, quoi qu’il puisse surgir de l’extérieur,
n’abandonnez jamais vos projets et vos rêves de vie.

Virginia Woolf insiste sur l’importance d’avoir « une chambre à soi » pour créer ce que l’on souhaite voir advenir.
Réfugiez-vous dans cette chambre et faites-en votre part de ciel.
En ce qui me concerne, la couleur du temps ne m’a jamais empêchée d’écrire.

Si le jour est beau, je place ma page dans la lumière.
S’il pleut, je continue à avancer sur mon chemin intérieur en écoutant de loin
battre les orages.

Ayez confiance en la voix qui murmure dans la chambre de votre cœur
et soyez fidèle à ce qui demande à naître
à travers vous.

Mettez au monde votre force, votre inspiration
sans vous soucier de ce que les autres en penseront.
Même si la vie ne vous épargne aucune épreuve,

donnez vie à vos rêves.
La prochaine aurore dépendra de la présence de notre regard
depuis la fenêtre de la maison où nous œuvrons aujourd’hui.

Géraldine Andrée

Publié dans Créavie, Journal de ma résilience, Récit de Vie, Toute petite je

Le souffle de l’instant

C’était une ardente après-midi de printemps.
J’avais attendu, dans le plein soleil tout étoilé de pollens, que ma mère vînt me reconduire chez nous à la sortie de l’école.
Dans la voiture, je cherchais mon souffle.
En rentrant à la maison, je respirais de plus en plus difficilement, de plus en plus désespérément.
Je m’assis, exténuée, dans la cuisine baignée de lumière.
Lorsque j’inspirais, mon souffle cheminait très lentement dans mes bronches comme si des obstacles s’étaient dressés à son passage, puis s’en retournait par ma bouche avec des râles rauques.
L’air gonflait mon estomac comme un ballon de baudruche.
Pour franchir le cap de chaque instant, je fixais les fleurs de la nappe.
Il y en avait des mauves, des roses, des blanches.
Je ne faisais que cela: regarder les fleurs une par une, comme si je les cueillais patiemment dans un grand champ.
Et je me disais, sans ces mots que j’écris dans mon journal d’aujourd’hui, mais avec le silence de ma pensée presque inconsciente:

« Tu as vécu un instant de plus, puisque tu as vu une fleur de plus.  »

Le docteur consultait à six heures. Ma mère m’y emmena d’urgence. En m’auscultant, le docteur décréta que je faisais une crise d’asthme et qu’il me fallait une injection de cortisone. De toutes mes forces d’enfant, je refusai l’injection de cortisone; ma détermination eut raison de mon étouffement. Pour la première fois, je CHOISISSAIS. Je posais un acte libre du haut de mes onze ans.

Lorsque nous rentrâmes à la maison, l’asthme avait cessé ; je respirais mieux.
Dès que je vis un moment difficile, je songe à chaque instant de mon souffle, au souffle de chaque instant.
Cela me rend plus libre dans le déterminisme apparent d’une situation :
je sais que je suis la seule souveraine de l’adéquation qui existe entre l’éclosion de mon souffle et l’instant présent.

Géraldine Andrée

Publié dans Poésie, Un cahier blanc pour mon deuil

Un rien

Un rien
annonce
l’automne :

trois points
roux
sur les prunes,

l’herbe
qui s’incline
et parsème

la ligne
du chemin
de virgules

tremblantes
sous un soupir
qui se brise…

Un rien
annonce
le silence :

des points
de suspension
alors

que la phrase
s’élance
encore,

un espace
minuscule
comme

signe
que la page
se termine…

Et voilà
que malgré
l’attente

d’une suite,
tout
est écrit !

Mais
il suffit
d’un battement

de cil
pour reconnaître
la palpitation

des feuilles
d’une nouvelle
saison…

Un rien
suffit
pour désigner

le point
du jour
à l’horizon…

Un clignement
de l’oeil
qui encourage

ce souffle
en chemin
vers son message…

Géraldine Andrée

Publié dans Art-thérapie, C'est la Vie !, Grapho-thérapie, Journal de mon jardin, Mon aïeul, mon ami.

Le jardin de mon grand-père

En pleine guerre mondiale,
sous les salves de la mitraille
à Dunkerque,
mon grand-père maternel
a écrit dans son Journal :

C’est pour mon jardin
que je résiste.
C’est pour les jeunes pousses
qui existent
déjà dans un futur proche
que je survis.
J’ai un jardin à faire fleurir.
C’est pour cela que je me dis :
Ne meurs pas.

Mon grand-père m’a inculqué
la valeur
de croire en un jardin qui dépend uniquement de soi.
Pour moi, c’est le cahier de ce journal
que je tiens comme lui chaque jour
et dans lequel je réécris
ces paroles de foi.

***

Mon grand-père avait une vie très ordinaire :
arrosage des plantes, observation des semis, attente de l’éclosion des tomates.

Dans chaque case du calendrier, il prenait des notes sur la santé du jardin. C’était son journal de vie, en quelque sorte.

Pas d’héroïsme ostensible chez mon grand-père, mais une patience qui se voulait légère, une abnégation joyeuse, une force quotidienne.

Et c’est cet héroïsme anodin, respectant le rythme des fleurs, que je retiens.

Géraldine Andrée

Publié dans C'est la Vie !, Créavie, Le cahier de mon âme, Un cahier blanc pour mon deuil

Ce message de mon père obtenu ce soir par écriture automatique

Ce message de mon père ce soir
obtenu par écriture automatique

Ne sois pas triste
il y aura toujours des moments éclos comme des fleurs des champs
Je marche parmi elles
J’ai toujours aimé la nature et ses murmures
J’ai retrouvé mes jambes d’enfant légères sans la douleur de leurs grosses artères bleues
le chien noir
le jardin d’antan
et je t’envoie ces paroles dans le temps

Écris ici que je pense à toi
Je veux que mon absence se fasse Joie

G et G

Publié dans Art-thérapie, C'est la Vie !, Cahier du matin, Créavie, Journal créatif, Le cahier de mon âme

Ecris ta vie !

Ecris ta vie

parce que personne ne peut la vivre à ta place.

Ecris tes rêves, tes désirs, tes projets.

Un seul mot…

Et c’est le point de départ

à l’élan d’une phrase.

Invente tous les futurs possibles,

et choisis parmi eux

celui qui convient à qui tu es,

celui par lequel ton âme doit advenir.

Prends note de tes peines, de tes joies

car ces sentiments sont une boussole

qui te permet d’emprunter

ton chemin de vérité.

Approche-toi du miroir de la page ;

tu ressentiras ta présence.

Passe devant la fenêtre de la page ;

ton souffle s’y dessinera.

Tu dis : Mais je ne sais pas écrire !

Je fais plein de fautes d’orthographe !

Tout le monde va rire !

Aussi, je te le dis :

Ecrire te regarde.

Les mots t’attendent.

Une fois qu’ils t’auront rencontré

dans le reflet de l’encre,

tu verras combien ils te contemplent

et te connaissent.

Alors, tu te pencheras sur tes épreuves

et tu t’exclameras :

Mais c’est ma vérité !

Qu’importe si les autres la contestent,

elle vibre en moi

comme la joie du vent

qui laisse pour trace

toutes les feuilles qu’il a semées.

Puisque tu ne peux effacer le désordre de certaines choses,

écris chaque jour

afin de suivre leur cours,

afin de décider en toute connaissance de cause

du déroulement de ton aventure personnelle.

Ecris ta vie

parce que rien ni personne

n’a le droit de te la dicter.

 

Géraldine Andrée

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Créavie : La botanique de l’âme

Prends soin de ta Vie comme d’une jeune plante. Surveille la germination, la pousse, l’éclosion.

Il existe de nombreux moyens de faire fleurir ta Vie : la méditation, la gymnastique, la marche, le yoga, la peinture, la musique.

Toutes ces pratiques appartiennent à un seul domaine : la botanique de l’âme.

Moi, ma botanique, c’est l’écriture.

Je tiens un petit carnet et je note au jour le jour comment ma Vie s’épanouit : je veille à l’arroser à des heures précises, je surveille la santé des graines, l’apparition du bouton d’or, puis l’éclat de la corolle.

Je suis vigilante en ce qui concerne la moindre tache, la moindre menace de fenaison précoce, le moindre signe d’assèchement.

Mes mots accompagnent ma Vie. Aussi vifs que les rayons du soleil, ils l’encouragent.

Je veux que ma Vie soit haute et vigoureuse car je l’ai définie ainsi.

Tu peux, toi aussi, écrire ta botanique de l’âme.

Prends, si cela te plaît, un petit carnet ; note tout ce qui fait du bien à ta fleur intérieure : quelle musique, quelle couleur, quelle ambiance de qualité ?

Les plantes – c’est connu – poussent mieux dans le calme et la paix. Offre par conséquent à la tienne le présent du silence à fleur d’eau.

Ainsi, la page sur laquelle tu te pencheras au jour le jour sera la fenêtre qui te montrera ton infinie éclosion, quelle que soit la saison.

Géraldine Andrée

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Créavie : C’est ma vie 1

C’est ma vie. Je veux en faire une oeuvre de Beauté, de Bonté, de Vérité.

Noble tâche !

Mais il y a les aléas, les tracas, les embûches, les obstacles. Les velléités. De moi et des autres. Parfois la boue, les sanglots, les larmes, le découragement.

Alors, il me faut franchir les obstacles, continuer la route, contourner les pièges – avancer, même si mes pieds se sont blessés dans les ornières. Qu’importe la trace de mes pas. Seul compte le prochain pas que je vais faire.

C’est ma vie. Je l’écris chaque jour.

Mes choix, mes acceptations, mes refus, mon libre arbitre lui donnent une ligne directrice que j’essaie de suivre aussi sur mes pages du matin.

Je fais signe à l’Univers au milieu de l’océan blanc de mon cahier :

Je suis là ! Tu me vois ?

C’est ma vie.

Et je suppose que, vus d’en haut, mes mots sont de minuscules points bleus, de frêles feux que je lance pour être reconnue par Dieu.

C’est ma vie.

Beaucoup m’ont dit dans mon enfance :

C’est ta vie. T’en fais ce que t’en veux.

Ce n’est pas vrai.

On ne fait pas ce qu’on veut de sa vie. Croire le contraire est une illusion dangereuse.

Il y a les déviations, les ralentissements, les accélérations, les bifurcations, les priorités, les croisées de chemin sans aucune indication.

Les rencontres que je n’aurais pas dû faire, les aveuglements, les fausses amours, les trahisons, les erreurs d’étourderie – ou plutôt d’insouciance.

J’apprends, j’hésite, je trébuche, je tâtonne, je rectifie.

Certes, je suis l’auteure de ma vie mais il y a beaucoup de ratures, de changements, de brouillons, de recommencements.

Autant de signes que le manuscrit est bon, me dit l’éditeur.

C’est ma vie de Vérité. C’est la Vérité de ma vie, cette trouvaille que, plus on ajuste, plus on est dans le Juste pour soi.

Tant pis si je ne connais pas toutes les vérités.

L’essentiel est que je vive comme j’écris : avec sincérité.

Et que tous mes ratés en soient la preuve.

C’est ma vie, à chaque jour un peu plus neuve.

 

Géraldine Andrée

Publié dans Art-thérapie, C'est ma vie !, Créavie, Journal créatif, Le cahier de mon âme, Méditations pour un rêve, Poésie

Créavie : Lire, écrire, aimer, rire

Lire, écrire, aimer, rire.
Quatre verbes qui me donnent la vie
à chaque instant.

Tant qu’il restera la musique et la poésie consolatrices, 
la Vie renaîtra, lueur surgie des cendres.
Garder foi en la Beauté.

Géraldine Andrée
Journal