Publié dans Créavie, Histoire d'écriture, Je pour Tous, Le livre de vie, Récit de Vie

La voix de toujours

Une chose dans mon cœur est certaine 
Dans tous les exils que m’ont imposés la vie
le deuil la solitude l’abandon
j’ai emporté une voix avec moi
une voix dont je ne sais
si elle est réelle ou imaginaire
qu’importe puisqu’il s’agit
d’une voix profondément
amie et fidèlement alliée
une voix dont je connais la vérité
et qui me connaît par cœur
une voix qui berce ma douleur
me rassure me ranime
quand le souffle me manque
la voix de toujours
Inge l’anagramme
incomplet et cependant parfait
de Géraldine
mon autre moi-même
qui m’accompagne
où que j’aille
à n’importe quel point
le plus lointain du monde
une voix que j’emmène
comme une enfant
qui éprouve le besoin
d’éclater de rire
dans le silence de l’Antarctique
une voix qui pour me dire
Reste la même
telle que tu es
C’est ainsi que je t’aime
me dit
Écris des poèmes

Géraldine Andrée

Si vous voulez entendre Inge, elle vous parle dans mon récit autobiographique à valeur à la fois intime et universelle et récemment édité

Quand l’enfance m’a quittée.

Publié dans Art-thérapie, C'est la Vie !, Créavie, Ecrire pour autrui, Je pour Tous, Journal créatif, Le cahier de mon âme

Créavie : Quelques mots

On a tendance, lorsqu’on se raconte ou qu’on raconte sa vie, à vouloir être le plus précis possible.

Aussi ajoute-t-on des adverbes, des adjectifs, des propositions à profusion :

« Le laurier-rose tout parfumé et qui fleurissait fidèlement à chaque saison me plaisait beaucoup. »

On se charge de la compréhension, de la sensation et de l’émotion du lecteur. On l’envahit de son intention, certes louable, de provoquer son empathie mais, en vérité, on le prive de sa place.

Et pourtant, raconter sa vie, c’est effacer les évocations redondantes, les descriptions inutiles, c’est barrer des mots pour réinstaurer les silences.

Un récit de vie peut commencer ainsi :

« Le jardin est là. »

« Pendant toute mon enfance, le pommier a fleuri. »

« Elles furent belles, les saisons de mon arbre. »

« Ah ! Les parfums du laurier-rose de jadis ! »

En une phrase brève, laisser le lecteur libre de suivre son souffle et son chemin jusqu’à notre univers.

Lui accorder de l’espace, du temps.

Lui offrir son propre rythme.

L’inviter dans nos silences.

Lui faire confiance.

Une écriture dépouillée est un acte de foi envers celui qui la reçoit.

Ou encore, débuter son histoire par une phrase simple qui contient toutes les saveurs, toutes les senteurs, toutes les couleurs d’un pays, telle Karen Blixen qui inaugure ainsi son récit de vie :

« J’avais une ferme en Afrique. »

Un sujet ; un verbe à l’imparfait ; deux compléments essentiels ;

pudique évocation du regret à partir de laquelle le livre d’une vie déploie ses pages dans le présent.

C’est alors par le coeur

que le lecteur comprend.

Géraldine Andrée

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Comment vous dire

Comment vous dire ce que j’ai ressenti quand j’ai appris que cet auteur qui évoquait avec tant de force et d’éclat

le chant du vent dans les bambous, sa fenêtre illuminée à l’est, les frémissements d’ailes des abeilles, les reflets blonds du miel, l’alphabet écrit par le temps dans la roche, les senteurs des roses-thé qui vous suivent jusque dans votre rêve, le ruissellement du vert des arbres après l’averse, le bercement de l’éternité dans sa demeure

 – toute cette vie plus que vivante, oui, ardente, irradiante de ce lointain coin de monde

jusqu’à mon coeur -,

n’était plus de ce monde ?

Géraldine Andrée